Invitée de cette émission, Francine Kaufmann, Professeur à l’Université Bar Ilan de Tel Aviv, qui a a publié Pour relire le Dernier des justes: Réflexions sur la Shoah (Méridiens-Klincksieck, 1987), et a consacré de nombreux articles à André Schwarz-Bart, notamment sur l’Etoile du Matin, le dernier livre d’André Schwarz-Bart, qui paraît aujourd’hui en édition de poche (Seuil, collection « Points »)
Emission animée par Perrine Kervran
André Schwarz-Bart, on s’en souvient, a connu un succès immense en 1959 lors de la publication de son premier roman, Le dernier des Justes, qui a remporté le prix Goncourt et a été vendu à plus d’un million d’exemplaires. Mais ce livre déclenche de vives polémiques. Même si André Schwarz-Bart est blanchi des accusations portées contre lui, le succès n’est plus au rendez-vous pour ses livres suivants. Blessé, il part s’installer en Guadeloupe auprès de sa femme, Simone, et décide de ne plus publier. Ce livre posthume, qui vient de paraître en poche aux éditions du Seuil, témoigne de ce qu’André Schwarz-Bart n’a jamais cessé d’écrire sur l’histoire des Juifs et de la Shoah, une histoire qui l’a marquée personnellement, ses parents, sa grand-mère, deux de ses frères et soeurs ayant été assassinés à Auschwitz-Birkenau. L’incapacité d’André Schwarz-Bart à finir l’Etoile du Matin était-elle, comme sa femme Simone nous le suggère, une façon de rester en contact avec les siens?
Sur l’Etoile du Matin
Comme dans le dernier des Justes, André Schwartz-Bart évoque la traversée des siècles d’une famille polonaise, les Schuster, qui traverse les persécutions jusqu’au destin du petit fils, Haim, hébergé dans le ghetto de Varsovie chez le docteur Korczak, puis déporté à Auschwitz. A l’instar des autres survivants de la Shoah, Haïm porte en lui la tragédie des siens et cette interrogation Mais un individu peut-il porter le deuil de tout un peuple ?