Emission du 18 mars 2018: notre invité est Ruediger Mahlo, représentant de la Claims Conference en Allemagne.
La Claims conférence, créée en 1951, suite à la reconnaissance par le chancelier Adenauer de la culpabilité allemande dans les crimes nazis, est chargée de négocier, au nom des juifs du monde entier, des compensations matérielles et des restitutions pour les victimes des persécutions nazies et leurs ayant-droits. Chaque année, il y a de nouvelles extensions pour les bénéficiaires, et cette année, la nouveauté est que les Juifs originaires des départements français d’Algérie qui ont subi des persécutions entre juillet 1940 et novembre 1942 peuvent bénéficier de ce qu’on appelle le fonds Hardship, c’est-à-dire une indemnisation d’environ 2500 euros. Julius Berman, président de la Claims Conference était à Paris cette semaine, et il a annoncé l’ouverture d’un numéro d’appel, le : 09 70 73 31 11 pour répondre à toutes les questions sur ces indemnisations.
Bonjour, nous recevons aujourd’hui Rüediger Mahlo, représentant de la Claims Conférence en Allemagne, qui répond à nos questions concernant l’élargissement des critères d’accès aux programmes de compensation pour les survivants de la Shoah.
La Claims conférence, créée en 1951, suite à la reconnaissance par le chancelier Adenauer de la culpabilité allemande dans les crimes nazis, est chargée de négocier, au nom des juifs du monde entier, des compensations matérielles et des restitutions pour les victimes des persécutions nazies et leurs ayant-droits.
C’est donc bien l’Allemagne d’aujourd’hui qui continue d’une part à indemniser les victimes juives du nazisme, et qui d’autre part, a accepté de prendre aussi en compte leurs besoins liés au vieillissement, ce qui se traduit aujourd’hui par des programmes sociaux.
Le programme principal pour la France est l’Article II, qui permet d’obtenir une rente de 310 euros par mois et qui concerne les survivants des camps et des ghettos mais aussi les enfants cachés puisque le principal critère d’obtention de l’aide est d’avoir caché qu’on était juif, c’est-à-dire avoir vécu dans l’illégalité sous une fausse identité ou avec de faux papiers pendant au moins six mois.
Autre programme de compensation, le Hardship fund, consiste, lui, en une indemnisation, en une seule fois, de 2556 euros. Elle concerne les personnes qui ont porté l’étoile jaune, se sont déclarés auprès des autorités (ce qui est considéré comme une résidence forcée) ou encore, qui ont été cachés mais n’ont pas réussi à prouver une durée de 6 mois, ou qui ont quitté la France. L’accès au Hardship fund a été ouvert en 2013 à une partie des juifs d’origine marocaine ou tunisienne.
Cette reconnaissance ouvre aussi la possibilité dans les cas les plus difficiles, de bénéficier de services à domicile, que ce soit des aides ménagères, de l’aide pour les médicaments, ou de l’aide d’urgence, à travers les services du Casip-Cojasor, de l’Adiam, du Casim, et de Passerelles. La Fondation pour la Mémoire de la Shoah finance aussi ces services, complétant l’action de la Claims Conference et permettant, pour les personnes dont les dossiers seraient toujours en cours de traitement, de bénéficier également d’aide au maintien à domicile ou d’aide d’urgence.
Adresses utiles:
Le Bureau Claims de la Fondation Casip-Cojasor accompagne pour tout démarche administrative relative à à la Claims.
L’Adiam est une association juive offrant un service polyvalent d’aide et de soins à domicile aux personnes âgées, aux personnes atteintes de maladies invalidantes et en situation de handicap, résidant à Paris et en proche banlieue.
Programme spécifique de soutien à domicile dédié aux survivants de la Shoah
Bilan personnalisé pour évaluer les besoins et les ressources
Aides à domicile : ménage, hygiène, courses, préparation des repas, démarches administratives…
Aménagement de l’espace de vie en vue du maintien à domicile en situation de handicap
Espace Conseil et Écoute, soutien psychologique
Adiam
42, rue Le Peletier 75009 Paris
Tél. 01 42 80 34 73
Email : shoah@adiam.net
Passerelles – Service national d’aide aux survivants de la Shoah
Un Fonds d’urgence peut être sollicité en cas de difficultés financières et sociales pour faire face à des :
Dépenses liées au logement (retards de loyer, charges de copropriété, factures EDF/GDF, déménagements, adaptation du logement…)