Mémoires Vives reçoit cette semaine Anna-Célia Kendall Yatzkan, réalisatrice, pour le film très personnel qu’elle consacre à son héritage familial, les Yatzkan. Une histoire qui raconte comment son grand père Shmuel Yaacov Yatzkan a fondé à Varsovie le journal yiddish Haynt, ainsi que sa version parisienne Der Parizer Haynt. Une histoire qui parle aussi des femmes de sa famille, sa mère, sa tante, sa grand mère, et de la difficulté à « tricoter » avec les restes épars de cette histoire et à en faire le deuil.
2015 – L’aventure d’Anna, la réalisatrice de ce film, commence avec un papier enfoui dans la paperasse laissée par sa mère. Elle y découvre les hauts faits de son grand-père, Samuel Yacov Yatzkan, pionnier de la presse populaire yiddish. La voilà lancée sur ses traces. Depuis le Yiddishland lituanien du XIXe siècle jusqu’à Paris, de fil en aiguille et de recherches sur Internet en rencontres émouvantes, cette « enquête de mémoire » renoue les fils d’une famille dispersée par la Shoah.
Comment s’inscrire dans une lignée quand la ligne est brisée ? Que faire des affaires de sa mère, de ses mille petits papiers et bouts de ficelles inutilisables, que faire de son piano tout déglingué ?
De ces « restes » surgit l’histoire de sa famille. Anna retrace son périple, à la poursuite de l’apaisement, non sans
une pointe d’espièglerie. Jusqu’à ce qu’elle sache enfin que faire de l’encombrant piano.
Documentaire, 2014, 75 min, Idéale Audience – ARTE France, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Lauréat de la Bourse « Brouillon d’un rêve » de la Scam