Andorra, une pièce de Max Frisch

Cette semaine, notre invité est Fabian Chappuis, qui met actuellement en scène la pièce de Max Frisch Andorra, Autopsie d’une haine ordinaire au théâtre 13, jusqu’au dimanche 14 février 2016.

Dans un petit pays comme bien d’autres, un jeune homme sans histoire meurt au nom d’une identité qui n’est pas la sienne. Débute alors une enquête-reconstitution autour de cette mise à mort. Cruelle, drôle et bouleversante, Andorra met en lumière les mécanismes sournois de la haine et de l’exclusion et dresse un portrait acide de ces « petites gens » qui les attisent et de ceux qui en deviennent les victimes expiatoires.

Le jeune homme, c’est Andri, un jeune Juif que le maître d’école aurait, selon la version officielle, courageusement enlevé des griffes du pays des Casaques noires. Quel acte magnifique, se gargarise la population d’Andorra ! Enfin, jusqu’au moment où la menace d’invasion se précise… Là, cette même population se dit qu’il vaudrait peut-être mieux se débarrasser de cet encombrant réfugié, pour ménager la susceptibilité de la nation voisine, qui exècre le peuple juif. Seul le père adoptif d’Andri sent que le venin de l’antisémitisme s’insinue doucement mais inexorablement : le menuisier ne veut pas d’Andri comme apprenti, le soldat le provoque continuellement, le médecin rechigne à le soigner, l’aubergiste à le servir. Le drame paraît désormais inéluctable…

Ecrite en 1961, la pièce est un formidable appel à la vigilance, à la résistance, au refus de l’obéissance aveugle et résonne encore aujourd’hui de toute sa vérité.

Texte : Max Frisch
Adaptation et mise en scène : Fabian Chappuis
Production : Compagnie Orten
1h45 sans entracte – Conseillé à partir de 14 ans

Cette pièce a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Représentations

Paris

Du mardi 5 janvier au dimanche 14 février 2016
Du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 16h

Théâtre 13 / Seine
30 rue du Chevaleret 75013 Paris
Réservation

Elisabeth Ventura, sensible et tendre Barbeline dans «Andorra» de Max Frisch. Crédits photo : Loran Perrin pour le Figaro
Andorra