Rose Valland: L’espionne aux tableaux

Cette semaine, nous recevons Brigitte Chevet, réalisatrice d’un documentaire consacré à la figure de Rose Valland, qui s’est consacrée à faire revenir en France et à rendre à leurs propriétaires légitimes les tableaux volés par les nazis.

 

Diffusion – Lun. 4 mai 2015, 23h50 sur France 3 – Assistante au Musée du Jeu de Paume durant la guerre, Rose Valland a documenté les spoliations artistiques nazies au péril de sa vie. Puis, elle a sillonné l’Allemagne en ruine pour retrouver les oeuvres disparues. Nommée Capitaine Beaux-Arts de l’Armée française, elle s’est entêtée, souvent seule, à « sauver un peu de la beauté du monde ».

Des 100 000 oeuvres d’art expédiées en Allemagne, 60 000 reviendront en France grâce à son inlassable activité. Encore aujourd’hui, ses archives sont décisives pour les restitutions aux propriétaires, pour la plupart descendants de familles juives spoliées sous Vichy.

Résistante reconnue aux Etats-Unis, une des femmes les plus médaillées de France de son vivant, elle est longtemps restée dans l’oubli dans son propre pays, comme le sont restées ces milliers de familles spoliées. Pourquoi ? Que fallait-il oublier ? Que fallait-il taire ?

Documentaire, France, 2014, Aber Images, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Diffusions

Lundi 4 mai 2015 à 23h50 sur France 3

Samedi 9 mai 2015 à 15h20 et lundi 11 mai 2015 à 8h50 sur France 3 Alpes, Auvergne et Rhône-Alpes

Rose Valland-lac-constance

Opération Barbie, une affaire d’Etats

 

Nous recevons cette semaine le réalisateur Bertrand Delais pour son film, Opération Barbie, une affaire d’Etats, diffusé le 10 mars 2015 sur Arte.

051899-000-A_barbie_02-1424148180368En s’appuyant sur des éléments jusqu’alors inédits, le film raconte de l’intérieur la traque de l’ancien responsable de la Gestapo et criminel de guerre Klaus Barbie. Il retrace son enlèvement programmé de longue date, depuis les jeux diplomatiques qui y ont conduit en 1983, jusqu’à son procès.

Klaus Barbie tient une place à part dans la funeste liste des dignitaires nazis qui ont occupé la France. C’est le « boucher de Lyon », l’homme qui a martyrisé Jean Moulin, préfet de la République et chef emblématique du Conseil National de la Résistance. C’est aussi celui qui a organisé la rafle des enfants d’Izieu, le 6 avril 1944, événement qui permettra de le juger en France pour crime contre l’humanité.

À partir des témoignages de ceux qui, en France, en Bolivie, en Allemagne autorisèrent et organisèrent l’arrestation, l’expulsion vers la France et l’instruction des crimes de Klaus Barbie, le film suit les étapes de ce retournement. Il s’appuie, notamment, sur des documents récemment mis à la consultation du public par le Ministère des Affaires étrangères français, les services secrets ouest-allemands, le Ministère de la Justice américain.

Documentaire, France, 2014, 52 mn. Coproduction Arte France / Siècle Productions, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Diffusion

Mardi 10 mars 2015 à 22h20, sur Arte

À voir en ligne pendant une semaine

Histoire de l’Affaire Dreyfus

Nous avons choisi de consacrer deux émissions au monumental travail de  l’historien Philippe Oriol sur l’Affaire Dreyfus, publié aux éditions des Belles Lettres.

Coffret Oriol BAT okS’appuyant sur un important travail de documentation, Philippe Oriol dresse dans cet ouvrage une chronique de l’Affaire, depuis l’arrestation du capitaine Dreyfus en 1894 jusqu’à sa réhabilitation en 1906. De la traîtrise d’Esterhazy au combat des « dreyfusards », l’historien détaille les multiples facettes de cet épisode et en étudie les échos et les représentations jusqu’à nos jours. Avec cette somme de 1500 pages, Philppe Oriol livre un travail qui fera date.

Philippe Oriol, est enseignant et chercheur. Il a déjà publié sur la période symboliste, le rapport entre littérature et politique à la fin du XIXe siècle et l’Affaire Dreyfus de nombreux articles et volumes dont une biographie de Bernard Lazare (Stock, 2003) et les souvenirs inédits du capitaine Dreyfus (Après le procès de Rennes. Carnets 1899-1907, Calmann-Lévy, 1998). Parallèlement à cette nouvelle Histoire, il travaille depuis 10 ans à un Dictionnaire biographique et géographique de l’Affaire Dreyfus en trois volumes de 1 500 pages chacun dont le premier tome devrait paraître en 2014 (Champion). Il a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah dans le cadre de ses recherches.

Commander cet ouvrage sur le site des éditions Les Belles Lettres.

Ce livre a fait l’objet d’une conférence le 13 novembre 2014 au Musée de l’Armée à Paris. Organisée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, les éditions Les Belles Lettres et la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du Ministère de la Défense, cette rencontre a été filmée et sera mise en ligne sur le site Akadem.

 

Evénement: l’exposition Vishniak au MAJH

Cette semaine, notre invité est Paul Salmona, directeur du Musée d’art et d’histoire du judaïsme, commissaire de l’exposition  « Roman Vishniac. De Berlin à New York, 1920-1975 », soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Rassemblant environ 220 œuvres, cette exposition «propose une réévaluation de l’intégralité de la production du photographe, depuis ses débuts à Berlin jusqu’à l’après-guerre aux États-Unis. Présentée à New York (à l’International Center of Photography) et à Amsterdam (au Joods Historisch Museum), sous le titre « Roman Vishniac Rediscovered », elle révèle plus d’une centaine d’images inédites de ce grand témoin du XXe siècle.

Plus qu’aucun autre photographe, Roman Vishniac a profondément influencé notre vision de la vie juive en Europe orientale. On lui doit le recensement photographique le plus emblématique de ce monde à la veille de son anéantissement – un ensemble exposé au Mahj en 2006 sous le titre « Un monde disparu ». Pourtant, seule une faible partie de son oeuvre a été montrée ou publiée de son vivant. Surtout connu pour ce poignant témoignage, Vishniac fut également un photographe inventif, aux multiples talents.

L’exposition donne à voir un choix de travaux d’une extrême diversité, grâce aux recherches de Maya Benton dans le vaste fonds des archives Roman Vishniac conservées à l’International Center of Photography. « Roman Vishniac. De Berlin à New York, 1920-1975 » replace ses photographies iconiques du judaïsme est-européen au sein d’un mouvement plus large, celui de la photographie documentaire humaniste des années 1930.

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Né en Russie en 1897 dans une famille juive aisée, Roman Vishniac émigre à Berlin en 1920. Il brosse un portrait alerte et malicieux de sa ville d’adoption et capte les signes précurseurs de la terreur nazie. En 1935, l’American Jewish Joint Distribution Committee, une importante organisation juive d’entraide, lui confie la mission de photographier les communautés juives misérables d’Europe orientale. En 1939, ayant rejoint ses parents réfugiés en France, il est interné au camp du Ruchard, avant de pouvoir s’embarquer pour les États-Unis en décembre 1940. À New York, Vishniac ouvre un studio de photographie, travaille comme portraitiste, documente la vie des juifs américains et celle des immigrants. En 1947, il revient en Europe et photographie les camps pour personnes déplacées, les survivants de la Shoah qui essaient de reconstruire leur vie, l’action des organisations de secours et d’émigration, ainsi que les ruines de Berlin. Après la guerre, revenant à sa formation de biologiste, il devient un pionnier dans le domaine de la photomicroscopie et de l’imagerie scientifique.

L’exposition « Roman Vishniac, Rediscovered » a été conçue par l’International Center of Photography (ICP). Elle est présentée à Paris avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Exposition – Roman Vishniac. De Berlin à New York, 1920-1975

Du mercredi 17 septembre 2014 au dimanche 25 janvier 2015

Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris

- Plus d’information sur le site du MAHJ

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Les soeurs Marion, Renate et Karen Gumprecht, réfugiées aidées par le National Refugee Service and Hebrew Immigrant Aid Society, peu après leur arrivée aux États-Unis – Central Park, New York, 1941 © Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography