La Pologne, les Juifs et le communisme

Invité de cette émission, Jean-Charles Szurek, directeur de recherches au CNRS, spécialiste de la Pologne et des relations judéo-polonaises, auteur de la Pologne, les Juifs et le communisme, paru aux éditions Michel Houdiard.

Emission animée par Perrine Kervran.

Cet ouvrage est un recueil d’articles qui retracent l’histoire des relations entre les Juifs et les Polonais et celle de l’antisémitisme en Pologne qui a pris de nombreuses formes, en particulier les terribles progroms d’après guerre comme celui de Kielce en 1946. On le sait aujourd’hui: l’idéologie communiste, son socle antifasciste et l’universalisme assimilationniste du régime ont organisé l’oubli de la spécificité juive de l’extermination. Mais Jean-Charles Szurek nous livre aussi un regard sociologique sur le présent et sur la façon dont aujourd’hui se construit de mieux en mieux l’historiographie de la présence juive en Pologne, sa politique mémorielle, et la renaissance d’une certaine vie juive polonaise – à la faveur d’un mouvement récent où de nombreux enfants cachés qui se croyaient polonais et catholiques découvrent aujourd’hui leur judéité.

Les intellectuels dans la machine de guerre SS

Christian Ingrao, Directeur de l’Institut de l’histoire du temps présent, spécialiste du nazisme évoque son livre, Croire et Détruire, paru aux éditions Fayard.

Emission animée par Perrine Kervran

Christian Ingrao, Croire et Détruire, Fayard 2010

Au terme d’une enquête éprouvante dans les archives du SD et de la SS, Christian Ingrao retrace le destin des universitaires nazis,  engagés au sein des organes de répression du 3 ème Reich. Enfants de la grande Guerre, ces économistes, juristes, linguistes, philosophes ou historiens avaient à peine trente ans lors de l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir. Ils ont théorisé et planifié l’élimination de vingt millions d’individus de race prétendument « inférieure ». Ils ont organisé et assisté à l’extermination d’un million d’entre eux.
Christian Ingrao éclaire leur engagement nazi, étudie leurs manières d’envisager  le « Monde d’ennemis » qui, selon eux, les menace.  Grâce à cette étude pionnière, on comprend comment ces hommes ont basculé dans le meurtre de masse.

L’internement des tsiganes en France

Raphaël Pillosio, réalisateur du film des Français sans Histoire, parle de son travail sur l’internement des « gens du voyage » en France de 1940 à 1946

Emission animée par Perrine Kervran

des Français sans Histoire, un film de Raphaël Pillosio

La France a interné des hommes, des femmes et des enfants catégorisés comme « Nomades » durant la Seconde Guerre mondiale. Dans une trentaine de camps disséminés dans tout le pays, environ 6 000 personnes ont été emprisonnées de mai 1940 à mai 1946. Raphaël Pillosio est parti à la recherche des dernières traces de ce passé. Il raconte l’histoire méconnue d’une population marginalisée et stigmatisée depuis plus d’un siècle par l’Etat français.

Ce film a reçu le soutien de la FMS.


- Disponible en DVD

 

Commander le DVD sur le site de l’Atelier documentaire
atelierdocumentaire@yahoo.fr


Jean Zay dans la guerre

Hélène Mouchard-Zay, Présidente du Cercil (Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret), revient sur le destin de Jean Zay, son père.

Ministre de l’Education nationale et des Beaux-arts sous le Front populaire de Léon Blum, Jean Zay fut la victime de très violentes campagnes antisémites avant d’être assassiné par la Milice, le 20 juin 1944.

Emission animée par Irène Omélianenko.

En octobre 1940, le procès qui condamna Jean Zay à la déportation à vie et à la dégradation militaire fut inique, expéditif et représentatif de la « justice » sous Vichy. Ce procès fera l’objet d’une communication à Blois lors des Rendez-vous de l’histoire qui sont organisés cette année autour du thème « Faire Justice ». Plus d’information (pdf)

Le livre Souvenirs et Solitude, écrit par Jean Zay pendant son incarcération à la prison de Riom, paraîtra prochainement en poche aux éditions Belin.

A l’occasion de la remise des archives de Jean Zay aux Archives nationales, une journée d’étude autour de cette personnalité hors du commun s’est tenue à l’Hôtel de Soubise, le 8 juin 2010.