Le procès Auschwitz, la fin du silence

Émission du 5 mai 2019 (déplacée sur l’antenne au 12 mai 2019) avec Barbara Necek, réalisatrice du documentaire Le procès d’Auschwitz, la fin du silence. Ce film est rediffusé sur Toute l’Histoire dimanche 19 mai 2019.

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Fritz Bauer, procureur du nazisme

Emission du 8 juillet 2018: notre invitée est Nicole Bary, co auteur du film Fritz Bauer, procureur du nazisme, réalisé par Catherine Bernstein et qui sera diffusé sur Arte à la rentrée.

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La disparition de Josef Mengele

Emissions du 17 et du 24 décembre, animées par Stéphane Bou : notre invité est Olivier Guez, écrivain,  pour revenir sur les questions posées par son livre, La disparition de Josef Mengele, publié aux éditions Grasset, prix Renaudot.

 

C’est l’histoire d’un homme qui pourrit. Pas n’importe quel homme mais celui qui, opérant le tri à l’arrivée des convois à Auschwitz, sélectionnait les cobayes pour ses expérimentations médicales. Josef Mengele, « l’Ange de la mort » : son nom et son surnom vont devenir légendaires, charriant avec eux l’imaginaire de la pire criminalité nazie. Celle qui découpe, triture et veut s’enfoncer toujours plus loin dans le « matériel humain » pour percer le secret des races. Après la guerre, Mengele rejoint l’Amérique latine, où se retrouvent les plus fidèles d’Hitler qui ont réussi à s’échapper. En Argentine d’abord, puis au Paraguay et au Brésil. C’est là, au sein d’un « Quatrième Reich fantôme » nostalgique et qui rêve de revanche, qu’Olivier Guez – dans La disparition de Josef Mengele, qui vient d’obtenir le prix Renaudot – piste le « détritus de l’Histoire » dont il a fait un personnage de roman ; pour mieux le regarder pourrir comme une vieille pomme vénéneuse.

Pendant quelques années après la guerre, Mengele est comme un pacha qui survit bien grâce à son réseau d’entraide. Mais, alors que sa traque va s’intensifier, comme l’écrit Olivier Guez : « le voilà livré à lui-même, asservi à son existence, aux abois, moderne Caïn errant. Commence la descente aux enfers. Il va ronger son cœur et s’égarer dans la nuit ». Le livre met alors en scène le contraste entre la mythologie, décrite par Olivier Guez comme celle « d’un super vilain aussi insaisissable que Goldfinger, une figure pop du mal, invincible, richissime et rusée » et la réalité d’une déchéance sans commune mesure avec les fantasmes qui ont inspiré  Hollywood (on pense ici aux personnages incarnés par Lawrence Olivier dans Marathon Man, par exemple, ou par Gregory Peck dans Ces garçons qui venaient du Brésil).

Tout au long d’un récit sec et précis, qui fuit la grandiloquence – on est loin des Bienveillantes de Jonathan Littel –, le lecteur est pris par un étrange suspense. Celui qui suit l’agonie misérable d’un criminel monstrueux devenu une épave paranoïaque.

Olivier Guez

Histoire de la mémoire de la Shoah

Notre invité cette semaine est Olivier Lalieu, historien et responsable de l’aménagement des lieux de mémoire et des projets externes du Mémorial de la Shoah et membre de la commission Mémoire et transmission de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, pour la publication d’une Histoire de la Mémoire de la Shoah aux éditions Soteca.

Olivier Lalieu et Jacques Fredj, commémoration dans le Loiret, mai 2015
Olivier Lalieu et Jacques Fredj, commémoration dans le Loiret, mai 2015

La mémoire de la Shoah a une histoire. Elle commence au lendemain de la découverte des camps, en particulier de celui d’Auschwitz, par la mobilisation d’une poignée de militants qui posent les bases d’un récit difficilement audible et compréhensible. Elle s’incarne d’emblée par des commémorations et un engagement dans la société. Mais la mémoire dominante est d’abord celle de la Résistance et des résistants. Pourtant, en trois décennies (1960-1990), la mémoire de la Shoah va s’imposer et devenir universelle.

Elle acquiert une place incontournable dans la culture occidentale et mondiale, bouleversant les représentations et les élites. C’est cette histoire construite par des hommes et des femmes par-delà les générations, avec passions, mais aussi liée à des conjonctures politiques singulières, que ce livre donne à comprendre. Une histoire du temps présent qui interroge aussi l’avenir de la mémoire.

Commander cet ouvrage auprès de la librairie du Mémorial de la Shoah