Mémoires de Serge et Beate Klarsfeld

A l’occasion de la commémoration de la rafle du Veld ‘hiv et de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France », nous consacrons deux émissions spéciales à Serge et Beate Klarsfeld qui publient leurs Mémoires croisées aux éditions Fayard Flammarion. Un livre passionnant qui retrace l’histoire de ce couple mythique qui a obligé l’Allemagne, la France et l’Europe à regarder en face le passé nazi et à faire leur examen de conscience.

Serge+und+Beate+Klarsfeld

 

La jeune fille aux yeux bleus

A l’occasion du salon du livre du Mémorial de la Shoah, qui se tient les 7 et 8 juin, nous recevons Isabelle Choko, qui publie son témoignage dans la collection « Témoignages de la Shoah ». Une collection réalisée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah en partenariat avec les éditions le Manuscrit et dirigée par Philippe Weyl.

 

Isabelle Choko en 1946
Isabelle Choko en 1946

En avril 1945, Isabelle Choko, alors Izabela Sztrauch, a 16 ans et ne pèse que 25 kilos. Dans l’hôpital de fortune établi par l’armée anglaise après la libération du camp de Bergen-Belsen, on la surnommait « la jeune fille aux yeux bleus ». 

Izabela est née en Pologne dans une famille aimante et généreuse. En 1940, comme tous les Juifs de Lodz, les Sztrauch sont contraints de s’installer dans le ghetto mis en place par les nazis. Izabela n’a que 11 ans.

Enfermés, ils souffrent de la faim et des maladies ; le père d’Izabela y succombera. La jeune fille et sa mère, une femme de tête et de cœur, parviennent à échapper aux rafles jusqu’à la liquidation du ghetto en 1944.

Déportées vers Auschwitz-Birkenau, elles sont transférées au camp de travail forcé de Waldeslust, un camp annexe de Bergen-Belsen où elles seront évacuées cinq mois plus tard. Les conditions épouvantables qui règnent alors à Bergen-Belsen auront raison de la mère d’Izabela. Elle mourra aux côtés de sa fille. L’adolescente trouvera la force de survivre en venant en aide à ses codétenues.

Izabela construira en France une nouvelle vie, forte des valeurs humanistes de ses parents. Fidèle à leurs engagements, elle s’attache à honorer leur mémoire et celle des millions de Juifs exterminés dans la Shoah.

Préface de Maître Bernard Jouanneau

402 pages / 125 illustrations
Prix : 25,90 € – Livre numérique : 7,90 €

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Livre disponible au format numérique


Rencontre

Isabelle Choko dédicacera son livre lors du Salon du Livre du Mémorial de la Shoah

Dimanche 7 juin 2015 à 14h30

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L’impossible réparation

Cette semaine, notre invité est l’historien Jean-Marc Dreyfus qui a étudié l’ensemble des archives diplomatiques liées aux processus d’indemnisation et de réparation et aux accords internationaux mis en place de 1944 à 2013, et qui publie à ce sujet l’Impossible réparation aux éditions Flammarion.


Le 15 juillet 1960, un accord diplomatique est signé dans la plus grande discrétion par l’ambassadeur de France à Bonn. La RFA s’engage à payer la somme totale de 250 millions de deutschemarks, au bénéfice des « victimes françaises du national-socialisme ». Pourtant, il ne s’agit que d’une étape car bien d’autres dossiers restent à régler… Le Quai d’Orsay y travaillera jusqu’en 2001, soit plus de cinquante ans durant !
L’historien Jean-Marc Dreyfus raconte ici pour la première fois les négociations des suites de la déportation. Pour diverses raisons – la crainte de rééditer le traité de Versailles de 1919, les tensions de la guerre froide –, les accords furent délicats et souvent source d’incompréhension. Le rapatriement des corps, l’or volé aux juifs, les biens spoliés (avec Vichy en ligne de mire), les criminels de guerre, les comptes bloqués par les banques sont autant de sujets que les diplomates français eurent à traiter avec leurs homologues allemands, dont certains étaient d’anciens nazis. L’auteur montre à quel point l’antisémitisme était courant au Quai d’Orsay, où les rapports avec les Allemands furent facilités sous l’Occupation… Une histoire qui se poursuit aujourd’hui encore avec l’accord franco-américain signé en décembre 2014 pour indemniser les déportés de France vivant aujourd’hui aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde et qui n’avaient pas pu ou voulu bénéficier des dispositifs existants.

Drancy: la cité Muette, un film de Sabrina Van Tassel

Cette semaine, nous recevons la réalisatrice Sabrina Van Tassel à l’occasion de la sortie le 13 mai prochain de son film La Cité Muette, une mémoire occultée, consacrée à la mémoire de Drancy.

 

 

À première vue la Muette est une cité HLM banale, comme il en existe des milliers en région parisienne. Pourtant derrière ces murs se cache l’ancien camp de Drancy où près de 63 000 Juifs furent internés avant de partir dans les camps de la mort. L’endroit a été réhabilité en logement social au lendemain de la guerre. 500 personnes vivent ici au rythme des commémorations et côtoient les anciens internés venus se recueillir.

Comment a-t-on pu rendre habitable le plus grand camp d’internement de France dès le lendemain de la guerre ? Pourquoi a-t-on occulté de manière si peu éthique la mémoire de ce lieu ?

De sa construction à nos jours, cet ensemble d’immeubles en fer à cheval n’a pas encore livré tous ses secrets. Ce documentaire propose un voyage dans le temps à travers les vestiges d’origine de la cité, les archives de la ville et le souvenir des survivants, confronté aux témoignages des habitants d’aujourd’hui. En retournant avec eux sur les traces de leur passage, les différents visages de Drancy apparaissent au grand jour, pour mieux cerner l’histoire oubliée du plus grand camp d’internement français.

Documentaire, France, 90 mn, J2F Productions, 2014, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Sélectionné au Festival du film français de Los Angeles 2015

Sortie en salle : mercredi 13 mai 2015

Dossier de presse (pdf)

À voir, à lire

Le Mémorial de la Shoah à Drancy

La Tribu de Rivka, un film de Sabrina Van Tassel (Injam Production, 2010)

À l’intérieur du camp de Drancy, Annette Wieviorka et Michel Laffitte (Editions Perrin, 2012)

Passeport pour Auschwitz. Correspondance d’un médecin du camp de Drancy, Zacharie Mass, (Coll. Témoignages de la Shoah, FMS / Le Manuscrit, 2012)

Berthe chérie. Correspondance clandestine de Paul Zuckermann à sa fiancée. Drancy, août 1941 – septembre 1942 (Éditions du Retour, 2014)