Invité de cette semaine, David Shapira chercheur auprès de l’Institut Stephen Roth à l’Université de Tel Aviv pour son livre Les antisémitismes français, paru aux éditions Le Bord de l’eau.
Une émission animée par Kristel le Pollotec
Cet ouvrage présente les différents courants idéologiques et manifestations de l’antisémitisme en France depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Cette étude chronologique analyse, période par période, la spécificité et l’expression de l’idéologie antisémite. David Shapira dresse ici un panorama des opinions et expressions d’une haine séculaire.
Il démontre, entre autres, que, contrairement à l’Allemagne ou à l’ensemble des pays de l’Europe de l’Est, l’antisémitisme en France est souvent (à l’exception du Régime de Vichy) un phénomène mineur qui n’a pas de répercussion politique majeure.
De même, l’antisémitisme n’empêche pas le judaïsme français de jouir d’une intégration modèle, preuve en est le rayonnement de la France dont le modèle est envié par l’ensemble des communautés juives dispersées en Europe avant la Seconde Guerre mondiale.
Ce livre aborde également la question des réactions des dirigeants de la communauté juive face aux différentes vagues d’antisémitisme qui ont marqué l’histoire française.
David Shapira est historien et journaliste. Il a publié la biographie Jacob Kaplan-Un rabbin témoin du Xxème siècle (Albin Michel, 2007).
Ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Commander le livre auprès des éditions Le bord de l’eau.

Le génocide arménien a eu lieu en 1915, il y aura bientôt cent ans. Aujourd’hui encore, la Turquie refuse toujours de le reconnaître et en France la question de la répression par la loi de la négation du génocide fait toujours polémique, comme en témoignent les débats houleux autour du projet de loi qui ont eu lieu en janvier 2012. Ce film de Jean-Pierre Carlon, donne la parole à plusieurs générations issues de la diaspora arménienne. La génération directement confrontée au génocide, notamment le témoignage poignant d’Ovsanna Kaloustiande, l’une des dernières survivantes du génocide de 1915, et les générations suivantes qui découvrent ou entretiennent cette mémoire toujours aussi présente. On les voit à Marseille, à Valence, à Paris, et jusqu’en Arménie, dans un récit qui retrace presque 100 ans d’histoire, depuis ce 24 avril 1915 : la violence du génocide, les longues marches jusqu’au désert de Syrie, l’arrivée en France, l’espoir d’un retour en 1947, l’Arménie soviétique, le tremblement de terre de 1989 et la guerre avec l’Azerbaïdjan, en 1991. C’est cette histoire qui va, au fil du siècle, forger l’identité de la diaspora arménienne. C’est bien la construction de l’arménité que questionne ce documentaire, et, en filigrane, l’impossible retour pour cette diaspora, à la fois fière de son identité arménienne et en même temps complètement intégrée à la société française.