Les Juifs et la modernité

Émission du 10 février 2019 avec Perrine Simon-Nahum, directrice de recherche au CNRS et professeur à l’École normale supérieure, à l’occasion de la publication de son livre, Les Juifs et la modernité, l’héritage du judaïsme et les Sciences de l’homme au XIXe siècle, aux éditions Albin Michel.

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CJ2018-Livre-Les Juifs et la modernité

Les antisémitismes français

Invité de cette semaine, David Shapira chercheur auprès de l’Institut Stephen Roth à l’Université de Tel Aviv pour son livre Les antisémitismes français, paru aux éditions Le Bord de l’eau.

Une émission animée par Kristel le Pollotec

Cet ouvrage présente les différents courants idéologiques et manifestations de l’antisémitisme en France depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Cette étude chronologique analyse, période par période, la spécificité et l’expression de l’idéologie antisémite. David Shapira dresse ici un panorama des opinions et expressions d’une haine séculaire.

Il démontre, entre autres, que, contrairement à l’Allemagne ou à l’ensemble des pays de l’Europe de l’Est, l’antisémitisme en France est souvent (à l’exception du Régime de Vichy) un phénomène mineur qui n’a pas de répercussion politique majeure.

De même, l’antisémitisme n’empêche pas le judaïsme français de jouir d’une intégration modèle, preuve en est le rayonnement de la France dont le modèle est envié par l’ensemble des communautés juives dispersées en Europe avant la Seconde Guerre mondiale.

Ce livre aborde également la question des réactions des dirigeants de la communauté juive face aux différentes vagues d’antisémitisme qui ont marqué l’histoire française.

David Shapira

David Shapira est historien et journaliste. Il a publié la biographie Jacob Kaplan-Un rabbin témoin du Xxème siècle (Albin Michel, 2007).

Ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Commander le livre auprès des éditions Le bord de l’eau.

Edouard Moyse et la peinture israélite

Edouard Moyse (1827-1908) est l’un des représentants essentiels de la « peinture israélite », redécouverte aujourd’hui grâce à l’ouvrage de Jean Bernheim paru aux Editions Esthétiques du divers en mai 2012. Jean Bernheim, arrière petit-neveu du peintre et auteur d’Edouard Moyse ou la peinture israélite, est notre invité, avec Dominique Jarrassé, historien de l’art, qui a préfacé cet ouvrage.

Edouard Moyse, artiste néo-classique oublié  a su peindre la vie juive française au XIX ème siècle, représenter des rabbins, des synagogues, des scènes de rituels, d’étude, des bénédictions familiales, mais aussi quelques avocats en action ou hommes d’Eglise musiciens. Chantre de la tradition juive, il a fait partie de ceux qui ont voulu défendre l’israélitisme, ce franco-judaïsme républicain, ceux qui ont voulu donner une iconographie du judaïsme et en représenter l’intemporalité.  Jean Bernheim, esquissant un essai sur cette « peinture israélite », nous fait découvrir qu’au-delà des scènes religieuses, Moyse nourrissait l’ambition de mettre l’art au service d’un humanisme et d’une spiritualité sans exclusive, tout en menant les combats de son temps, par exemple contre l’antisémitisme. <!–Peintre d’origine lorraine formé aux Beaux-Arts de Paris, Moyse, à côté d’oeuvres de Salon animées d’idéaux esthétiques classiques, tomba sous la fascination des couleurs de l’Algérie : ce fut pour lui en même temps la rencontre d’un judaïsme traditionnel, restitué à travers une série de pastels.

Cet ouvrage est la première monographie consacrée à l’oeuvre d’Edouard Moyse.

Il a été publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
- Commander le livre auprès des éditions Esthétiques du divers

Les enfants cachés en France

Invitée cette semaine, Nathalie Zajde, maître de conférences en psychologie à l’université Paris-VIII et membre de l’équipe d’ethnopsychiatrie du professeur Tobie Nathan au Centre Georges Devereux, autour de son nouveau livre, les enfants cachés en France, paru aux éditions Odile Jacob.

C’étaient de petits enfants juifs en France durant la guerre. Ils étaient destinés à périr dans les camps de la mort. Ils ont été cachés et miraculeusement sauvés. Quelles stratégies psychologiques ont-ils adoptées en réponse à l’injonction paradoxale qui leur était adressée : « Ne sois plus toi si tu veux être. Ne sois plus juif si tu veux rester en vie » ? Comment en sont-ils restés marqués ? Comment l’ont-ils dépassée ? Nathalie Zajde dessine ici le portrait d’une vingtaine de ces enfants cachés, anonymes ou célèbres, comme Boris Cyrulnik, Serge Klarsfeld, Saul Friedländer, André Glucksmann. Ils ont tous développé une surprenante intelligence du monde et un amour de la vie. Ce livre montre qu’il est possible de surmonter les événements traumatiques vécus dans l’enfance à condition d’y puiser une force particulière et d’accepter de se penser dans sa singularité, à condition de ne pas faire comme si cela n’avait pas été.

Une leçon de psychologie du quotidien pour surmonter les difficultés de l’existence.

Nathalie Zajde est membre de la commission Solidarité de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Voir le blog de Nathalie Zajde consacré aux enfants cachés et présentant témoignages, réflexions, publications et événements.

- Commander le livre sur le site des éditions Odile Jacob.

A noter: le 1 er juillet 2012, un colloque aura lieu au Mémorial de la Shoah sur les enfants cachés.