Catégorie : Films
Un médecin sous le nazisme
A l’occasion de la diffusion sur France 3 le 29 janvier 2016 du documentaire « Un médecin sous le nazisme » de Catherine Bernstein consacré à la figure de Julius Hallevorden, et derrière lui, à l’opération T4, l’assassinat des malades mentaux, qui inaugure des méthodes ensuite utilisées pour l’extermination des Juifs, nous recevons la réalisatrice avec son conseiller historique, Jean-Marc Dreyfus.
Entre 1939 et 1945, au moins 200 000 handicapés physiques et mentaux sont assassinés dans le cadre de l’ « Opération T4 ». Le neurologue Julius Hallervorden participe à cet assassinat de masse pour récupérer les cerveaux de 690 victimes et accélérer ainsi ses propres recherches. Après la guerre, il poursuit une brillante carrière, sans être jamais inquiété, et meurt couvert d’honneurs.
Ce documentaire retrace son histoire et à travers lui, celle du programme « T4″, consistant à éliminer les handicapés physiques et mentaux et les personnes considérées comme inutiles et « asociales » par le régime nazi.
Documentaire, France, 52 min, Zadig Production / Les films de l’Aqueduc, 2014, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Ce film a reçu le prix du public du Festival de Luchon 2016.
Diffusion – Lun. 29 fév. 2016, 22h25 – France 3 –
Après la Shoah
Cette semaine, notre invitée est Laure Fourtage, une des commissaires de l’exposition qui vient de s’ouvrir au Mémorial de la Shoah, Après la Shoah, Rescapés, réfugiés, survivants (1944-1947)
Actuellement au Mémorial de la Shoah, Paris – Le retour à une vie normale semble à peine possible pour les Juifs d’Europe qui ont pu échapper à la Shoah. Bien qu’ils aient été victimes d’une persécution spécifique, leur sort ne constitue qu’un problème parmi d’autres à l’échelle d’un continent à reconstruire. Cette exposition constituée de près de 250 photographies issues majoritairement du fonds du Mémorial de la Shoah, de documents d’archives et de films, fait état de la diversité des situations dans le chaos général de la sortie de guerre – réfugiés, survivants des camps, enfants cachés, résistants.
Tous aspirent à retrouver leurs proches, retourner chez eux ou trouver un refuge, imaginer à nouveau un avenir. Qui pour les aider ? Quelle justice demander ? Comment conserver les traces d’un monde disparu et amasser les preuves du crime ?
De l’après-Shoah, on retient en général les images terribles de l’ouverture des camps. Pourtant, la période comprise entre fin juillet 1944, date du premier camp libéré par les Soviétiques, et l’automne 1947 à la veille de l’indépendance d’Israël, constitue une séquence historique en soi. L’incertitude règne partout, notamment dans les trois pays privilégiés dans l’exposition. En Pologne, plus de la moitié des réfugiés revenus d’URSS et les rares survivants quittent un pays qui leur reste hostile. En Allemagne occupée, les réfugiés juifs fuyant l’Europe orientale se retrouvent pour la plupart dans les camps ouverts pour accueillir les millions de « personnes déplacées », attendant un lieu d’accueil ou une possibilité d’émigrer. En France, la majeure partie des Juifs est hors de danger à compter de juin, puis de novembre 1944, mais les quelques milliers de survivants de la déportation se retrouvent perdus, parfois livrés à eux-mêmes, dans la masse des autres rapatriés.
Bien que décimées, les communautés juives parviennent à reconstituer une vie religieuse, culturelle, politique, grâce à l’entraide et à la solidarité, et au soutien des organisations juives, en particulier américaines. Elles réussissent à produire les premiers récits, à constituer une « première mémoire » grâce aux témoignages et aux traces collectées pendant et juste après la guerre.
L’après-Shoah, c’est le temps où les minorités juives, du moins ce qu’il en reste, cherchent à reprendre en main leur destin.
Plus d’information : www.apres-la-shoah.memorialdelashoah.org
Exposition
Du 27 janvier au 30 octobre 2016
Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72
Métro Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville
Ouverture tous les jours sauf le samedi
de 10h à 18h et le jeudi jusqu’à 22h
Exposition, bilingue anglais – français
Entrée libre
Rwanda: la participation des femmes au Génocide
Cette semaine, nos invités sont les réalisateurs du film À mots couverts, Violaine Baraduc et Alexandre Westphal. Un film qui interroge en particulier des femmes condamnées pour leur participation au Génocide et qui sera programme prochainement à Orléans, le Jeudi 25 février 2016, à 20h au Cinéma des Carmes.
Dans l’enceinte de la prison centrale de Kigali, huit femmes incarcérées témoignent. Vingt ans après le génocide perpétré contre les Tutsi rwandais, Immaculée et ses codétenues racontent leur participation aux violences, retracent leur itinéraire meurtrier et se confient.
À l’extérieur, le fils qu’Immaculée a eu avec un Tutsi occupe une place impossible entre bourreaux et victimes. Par des échanges de messages filmés, le jeune adulte et la détenue se jaugent, se redécouvrent.
Les images du Rwanda d’aujourd’hui sont investies par les souvenirs des personnages. À travers eux s’écrit l’histoire du génocide, au cours duquel des « femmes ordinaires » ont rejoint les rangs des tueurs.
Documentaire, 2014, 88 min, Les Films de l’embellie
Grand Prix du documentaire historique aux Rendez-vous de l’histoire de Blois en 2015
Doctorante à l’EHESS et co-réalisatrice du film, Violaine Baraduc a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah dans le cadre d’un séjour de recherche au Rwanda.
Projection
Jeudi 25 février 2016, 20h
Cinéma Les Carmes
7 rue des Carmes 45000 Orléans
En présence des réalisateurs.
Dans le cadre des Médiatiques, qui ont pour thème cette année « les Afriques contemporaines dans les médias ».
Vidéo à la demande
La version 52 minutes de ce film a été diffusée en février 2015 sur France 5 sous le titre « Rwanda, l’impossible pardon ». Elle est disponible en vidéo à la demande sur le site de France Télévisions.