Rencontre avec Marceline Loridan

Cette semaine, notre invitée est Marceline Loridan, réalisatrice et écrivain.  On lui doit La Petite prairie aux bouleaux, sorti en 2003, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah,  une autofiction, avec Anouk Aimée qui joue son rôle, celui d’une rescapée qui retourne à Auschwitz à la recherche des « invisibles ». Son autobiographie, Ma vie Balagan,  est sortie en 2008. Depuis, elle a également publié Et tu n’es pas revenu, une lettre à son père qui a été déporté comme elle à Auschwitz.

 

« Au retour de la déportation, il fallait vivre, il fallait manger. Les tailleurs redevenaient tailleurs, les vendeuses cherchaient des emplois de vendeuse. Il y a eu sans doute des cas plus extrêmes que le mien, mais peu de rescapés, je pense, ont pris le chemin que j’ai pris. J’étais rebelle, enfant, dans ma famille, j’étais rebelle au camp, rebelle au retour du camp, rebelle au pouvoir… Je voyais une différence de degré, mais pas de nature entre l’organisation de l’univers concentrationnaire et la société dans laquelle j’étais revenue. Je n’étais pas dans le bonheur du retour. Je ne rêvais de rien. Je ne faisais que des cauchemars ». Extrait de Ma vie Balagan.

Marceline Loridan, Crédit Dominique Faget, AFP
Marceline Loridan, Crédit Dominique Faget, AFP

 

 

Le catalogue de Goering

Cette semaine, notre invité est Frédéric Baleine du Laurens, Ambassadeur et ancien directeur des Archives diplomatiques, à l’occasion de la parution aux éditions Flammarion du « catalogue Goering » la liste de l’ensemble des oeuvres d’art pour la plupart spoliées à des Juifs et qui faisaient partie du butin personnel de Goering, le numéro 2 du régime nazi.

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Récemment extrait des archives du Quai d’Orsay, le Catalogue Gœring est un document exceptionnel. Il s’agit de la liste complète des tableaux qui formèrent la collection rassemblée par le numéro deux du nazisme dans sa propriété de Carinhall, non loin de Berlin.
Habilement conseillé par des historiens d’art, Gœring profita de son pouvoir sans limites, de l’immense fortune qu’il accumula par la persécution et l’assassinat des Juifs pour assouvir sa passion pour l’art et son goût pour la peinture occidentale., les grands artistes flamands du XVIIe siècle, les peintures allemandes du XVIe siècle, mais l’art classique français et italien.

A la fin de la guerre, une partie des œuvres fut retrouvée par les troupes américaines et le gouvernement français tenta de récupérer celle qui avaient été pillées en France. Rose Valland, attachée de conservation au musée du jeu de Paume, œuvra sans répit à la mission de recherche, aux côtés des Monuments Men.

Le Catalogue Gœring raconte, à travers l’inventaire des œuvres volées, l’histoire de leur collecte puis la recherche des propriétaires après guerre – tous n’ont pas encore été retrouvés. L’historien Jean-Marc Dreyfus renoue ici les fils de l’enquête en même temps que les équipes des archives diplomatiques décryptent cet étonnant catalogue.

 

Les Juifs de Tunisie pendant l’Occupation nazie

Cette semaine, à l’occasion de la commémoration de la rafle de Tunis, nous recevons l’historien Claude Nataf, qui a dirigé la publication de trois livres dédiés au sort des Juifs dans la Tunisie occupée dans la collection « Témoignages de la Shoah » aux éditions FMS Le Manuscrit.

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La langue ne ment pas, le journal de Victor Klemperer

Cette semaine, notre invité est Stan Neumann, réalisateur pour parler du documentaire qu’il a consacré au journal de Victor Klemperer, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et qui sera projeté le 14 novembre prochain au Centre Pompidou dans le cadre de la rétrospective consacrée à Nurith Aviv.

 

Projection – Sam. 14 nov. 2015, 17h – Centre Pompidou, Paris – De l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 à la capitulation allemande en 1945, le professeur Victor Klemperer tient un journal secret dans lequel il raconte la vie quotidienne d’un juif allemand sous le IIIe Reich. Le même journal lui sert aussi de carnet de notes pour une grande étude qu’il rêve d’écrire s’il parvient à survivre. Le sujet en est la langue nazie.

Cette nouvelle langue que tout le monde parle, Goebbels comme l’homme de la rue, les fonctionnaires de la Gestapo comme les Juifs eux-mêmes, qui reprennent sans s’en rendre compte la langue de leurs bourreaux.

Résister à la tyrannie de cette langue empoisonnée devient pour Klemperer plus important que la survie elle-même.



Documentaire, France, 72 min, Les Films d’Ici, 2004, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Grand Prix des Escales Documentaires 2004
Grand Prix du Documentaire International Urti Monte-Carlo 2004
Mention spéciale Prix du documentaire historique de Pessac 2004
Prix Scam de la meilleure œuvre documentaire 2005

Projections

Projection dans le cadre du cycle Nurith Aviv, filiations, langues, lieux
Mois du film documentaire 2015

Samedi 14 novembre 2015, 17h

En présence de Stan Neumann, réalisateur

Centre Pompidou
Petite Salle – Niveau -1
Entrée principale, rue Saint-Martin (Piazza)
75004 Paris

Tarifs : 4 € / 2 € / Gratuit sur présentation du laissez-passer du Centre Pompidou

D’autres projections à Orléans (45) et Belfort (90) dans le cadre du Mois du film documentaire 2015.

DVD

Commander le DVD sur le site des Films d’Ici