Cette semaine, nos invités sont les réalisateurs du film À mots couverts, Violaine Baraduc et Alexandre Westphal. Un film qui interroge en particulier des femmes condamnées pour leur participation au Génocide et qui sera programme prochainement à Orléans, le Jeudi 25 février 2016, à 20h au Cinéma des Carmes.
Dans l’enceinte de la prison centrale de Kigali, huit femmes incarcérées témoignent. Vingt ans après le génocide perpétré contre les Tutsi rwandais, Immaculée et ses codétenues racontent leur participation aux violences, retracent leur itinéraire meurtrier et se confient.
À l’extérieur, le fils qu’Immaculée a eu avec un Tutsi occupe une place impossible entre bourreaux et victimes. Par des échanges de messages filmés, le jeune adulte et la détenue se jaugent, se redécouvrent.
Les images du Rwanda d’aujourd’hui sont investies par les souvenirs des personnages. À travers eux s’écrit l’histoire du génocide, au cours duquel des « femmes ordinaires » ont rejoint les rangs des tueurs.
Documentaire, 2014, 88 min, Les Films de l’embellie
Grand Prix du documentaire historique aux Rendez-vous de l’histoire de Blois en 2015
Doctorante à l’EHESS et co-réalisatrice du film, Violaine Baraduc a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah dans le cadre d’un séjour de recherche au Rwanda.
Projection
Jeudi 25 février 2016, 20h
Cinéma Les Carmes
7 rue des Carmes 45000 Orléans
En présence des réalisateurs.
Dans le cadre des Médiatiques, qui ont pour thème cette année « les Afriques contemporaines dans les médias ».
Vidéo à la demande
La version 52 minutes de ce film a été diffusée en février 2015 sur France 5 sous le titre « Rwanda, l’impossible pardon ». Elle est disponible en vidéo à la demande sur le site de France Télévisions.

Le génocide arménien a eu lieu en 1915, il y aura bientôt cent ans. Aujourd’hui encore, la Turquie refuse toujours de le reconnaître et en France la question de la répression par la loi de la négation du génocide fait toujours polémique, comme en témoignent les débats houleux autour du projet de loi qui ont eu lieu en janvier 2012. Ce film de Jean-Pierre Carlon, donne la parole à plusieurs générations issues de la diaspora arménienne. La génération directement confrontée au génocide, notamment le témoignage poignant d’Ovsanna Kaloustiande, l’une des dernières survivantes du génocide de 1915, et les générations suivantes qui découvrent ou entretiennent cette mémoire toujours aussi présente. On les voit à Marseille, à Valence, à Paris, et jusqu’en Arménie, dans un récit qui retrace presque 100 ans d’histoire, depuis ce 24 avril 1915 : la violence du génocide, les longues marches jusqu’au désert de Syrie, l’arrivée en France, l’espoir d’un retour en 1947, l’Arménie soviétique, le tremblement de terre de 1989 et la guerre avec l’Azerbaïdjan, en 1991. C’est cette histoire qui va, au fil du siècle, forger l’identité de la diaspora arménienne. C’est bien la construction de l’arménité que questionne ce documentaire, et, en filigrane, l’impossible retour pour cette diaspora, à la fois fière de son identité arménienne et en même temps complètement intégrée à la société française.