Israël, entretiens entre Manitou et André Chouraqui

Emission du 24 juin 2018: notre invité est Denis Charbit, universitaire israélien, historien des idées politiques, spécialiste du sionisme, à l’occasion de l’ouvrage qu’il fait paraître aux éditions Albin Michel d’entretiens jusque là inédits entre André Chouraqui et Léon Askénazi, sous le titre A l’heure d’Israël.

Jérusalem, juillet 1987, à la veille de la célébration du quarantième anniversaire de la création de l’Etat d’Israel, Léon Askénazi et André Chouraqui – deux géants du judaïsme français, tous les deux originaires d’Algérie – entament un long dialogue. C’est André Chouraqui qui prend le premier parole et dessine l’objectif d’une telle rencontre : « Aujourd’hui, face à ce paysage qui est celui de notre Jérusalem historique, nous nous rencontrons pour faire le bilan (…) La renaissance d’Israël est si dense qu’il nous faudra des heures et des heures pour pouvoir analyser son état actuel à l’issue de la quatrième décennie de sa résurrection. (…) A travers ce bilan, nous éclairerons ensemble, de nos points de vue différents mais cependant convergents, les perspectives prévisible de l’avenir »

Comment recevoir aujourd’hui ce bilan fait il y a trente ans ? Les « perspectives », telles que les deux hommes les ont à l’époque dessinées, étaient-elles – et restent-elles – « prévisibles » ? Qu’en est-il de cet « avenir » sur lequel Léon Askénazi et André Chouraqui s’interrogent longuement ?

Au cours de leur conversation, ils évoqueront notamment le poids de la Shoah sur la nature de l’Etat né trois ans après la fin de la guerre, les rapports entre Israël et la diaspora, les relations entre les laïques et les orthodoxes… Leurs point de vue ne cessent en effet de différer et de converger…

Grâce à Denis Charbit, grand spécialiste de l’histoire du sionisme – avec nous aujourd’hui – le texte de cette rencontre de haut vol, resté inédit, est aujourd’hui disponible chez Albin Michel.

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La brigade des papiers

Émission du 10 juin 2018 : notre invitée est Diane Perelsztejn, réalisatrice du documentaire La Brigade des Papiers, qui sera prochainement diffusé en France.

C’est un film dont les intervenants parlent yiddish à l’aube des années 2000 ; certains s’expriment en hébreu, en anglais, ou en français avec un accent argentin. Eux, ce sont ceux qui ont contribué à sauver la bibliothèque de Vilnius, riche de plus de 500 000 ouvrages de la culture yiddish, leurs descendants, et les historiens héritiers de cette culture.

 

Brigade des papiers

C’est plus qu’un inventaire avant disparition, c’est une trace qu’ils veulent indélébile, même si elle est fragile, comme le dit l’historien Sucheky : c’est l’écume que laisse la mer en se retirant. La vague ne reviendra plus, reste l’écume, plus d’un million de livres redistribués dans les bibliothèques du monde.

Ce documentaire, grâce à des archives filmiques et manuscrites, avec les témoignages des survivants, raconte l’histoire de la brigade de papiers, des lettrés Juifs choisis par les nazis pour sélectionner les livres avant leur destruction. Seuls des Juifs pouvaient lire l’hébreu et le yiddish, et choisir les livres à sauver. Le projet démentiel d’Hitler était de créer un musée juif sans Juifs. Alors, les hommes chargés de la sélection ont décidé de sauver tout ce qu’ils pouvaient des oeuvres patrimoniales majeures entreposées à la bibliothèque de Vilnius.

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Leçons de la Shoah

Émission du 3 juin 2018 : notre invité est Gérard Rabinovitch, philosophe et sociologue, à l’occasion de la parution de Leçons de la Shoah aux éditions Canopé.

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E2018 - Publication - Leçons de la Shoah

Résistance juive à Varsovie : un témoignage inédit

Émission du 27 mai 2018 : Notre invité est Jean-Charles Szurek, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la Pologne et des relations judéo-polonaises qui a supervisé l’édition du témoignage de David Klin, paru dans la collection « Témoignages de la Shoah », dirigée par Philippe Weyl.

Le soulèvement du ghetto de Varsovie fut le plus grand, le plus important sur le plan symbolique, et le premier à se dérouler dans une ville de l’Europe occupée, en avril 1943.

Comme on le sait, peu de combattants survécurent, et purent témoigner de cette révolte. Marek Edelman, à qui la ville de Paris vient de dédier une place dans le XIe arrondissement était l’un d’entre eux. Et on découvre aujourd’hui une autre figure majeure de la Résistance juive, celle de David Klin, alias Bronislaw Marcczak, qui était l’un des dirigeants du mouvement socialiste juif du Bund avant guerre, et dont le témoignage, exceptionnel, qui porte sur toute la durée de la guerre à Varsovie paraît pour la première fois en français, dans la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

David Klin
David Klin, Varsovie, 1942 – Coll. particulière 

Une rencontre aura lieu au Mémorial de la Shoah jeudi 14 juin 2018 à 19H30, en présence de Serge Klarsfeld, qui préside la collection Témoiganges de la Shoah, de Bernard Wasjbrot qui a traduit ce texte, d’Alexandra Garbarini, historienne, au Williams College, Massachusetts, et de Jean-Marc Dreyfus, historien, a supervisé l’édition d’un autre témoignage qui sera à l’honneur ce soir là, celui de Lucien Dreyfus.

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