Cette semaine, notre invité est Claude Burgelin, professeur émérite des universités, grand spécialiste de Georges Perec, dont le dernier ouvrage s’intitule « Les mal nommés » paru l’année dernière aux éditions du Seuil. Claude Burgelin interviendra mardi 19 décembre à 17h au Collège de France dans le cadre des conférences Littérature et Shoah, dans la grande bibliothèque de la catastrophe, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et coordonnées par Anny-Dayan Rosenman. La conférence de Claude Burgelin s’intitule « Georges Pérec, être juif, une question, un flottement, une inquiétude ».
Georges Perec est né en 1936 dans une famille d’origine juive polonaise. Son père meurt au front en 1940, en tant qu’engagé volontaire. Sa mère est déportés en 1943. Perec, lui, est envoyé en 1942 à Villars-de-Lans. La disparition précoce de ses parents dans la Shoah, l’identité juive amputée de Georges Perec est au coeur de sa problématique.
Dans W ou le souvenir d’enfance, Perec dit, à propos de ses parents: » J’écris parce que nous avons vécu ensemble, parce que j’ai été un parmi eux, ombre au milieu de leurs ombres, corps près de leur corps. J’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l’écriture. Leur souvenir est mort à l’écriture, l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie »
Invitée cette semaine, Anny Dayan-Rosenman, maître de conférences à l’Université Paris VII à l’occasion du cycle de conférences « Littérature et Shoah » organisées au Collège de France par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Romans, récits, théâtre, poésie, les « écritures du désastre » se poursuivent, de la génération des témoins directs à celle des orphelins de la Shoah et aux nouvelles générations. Ce cycle explorera les problématiques identitaires et mémorielles, en présence des écrivains eux mêmes: Amir Gutfreund, Jean-Claude Grumberg, Fabrice Humbert, Ivan Jablonka et Marianne Rubinstein évoqueront les enjeux de leur écriture. Les rencontres seront ponctuées de lectures de textes par Denis Podalydès et Michèle Tauber.
Cycle coordonné par Anny Dayan Rosenman, maître de conférences en littérature à l’Université Paris-VII et membre de la commission « Histoire de l’antisémitisme et de la Shoah » de la FMS.
Mardi 12 novembre 2013, 17h
Écrire de génération en génération
Lecture de textes par Denis Podalydès, comédien
Écrire le désastre. Le scribe, le témoin et l’écrivain.
Anny Dayan Rosenman, maître de conférences en littérature à l’Université
Paris-VII
« Nous sommes les souvenants qui refusons l’oubli » (Jacob Glatstein).
Pouvoirs de la poésie.
Rachel Ertel, professeur émérite des Universités
Une voix nouvelle dans la littérature israélienne. Amir Gutfreund et « sa » Shoah, entre humour et épouvante.
Amir Gutfreund, écrivain
Entretien avec Michèle Tauber, maître de conférences en littérature israélienne à l’Université Paris-III
Mardi 19 novembre 2013, 17h
Écritures orphelines
Lecture de textes par Michèle Tauber
Le dernier des justes d’André Schwarz-Bart.
Écrire à la lumière des étoiles mortes.
Francine Kaufmann, professeur à l’Université Bar-Ilan (Israël)
Georges Perec. « Être juif, une question, un flottement une inquiétude. »
Claude Burgelin, professeur émérite de littérature contemporaine (Université Lyon-II)
Inventaires.
Jean-Claude Grumberg, écrivain et dramaturge, évoquera son parcours d’écriture et participera à la mise en voix d’un choix de ses textes avec Olga Grumberg et Serge Kribus, comédiens
Mardi 26 novembre 2013, 17h
À la recherche de destins engloutis
Lecture de textes par Denis Podalydès
De Patrick Modiano à Daniel Mendelsohn. Enquêtes au pays des ombres.
Anny Dayan Rosenman
Une nouvelle génération d’écrivains face à l’Histoire.
Les écrivains Fabrice Humbert et Marianne Rubinstein et l’historien Ivan Jablonka évoqueront leurs oeuvres et les enjeux de leur écriture.
Entretien avec Florence Noiville, critique littéraire au Monde et écrivain
Robert Bober. Tenter de vivre après.
Lecture de textes
Les Femmes dans la violence dans l’histoire : tel est le thème d’un colloque organisé les 28 et 29 novembre 2010 par Anny Dayan Rosenman, Maître de conférences à l’Université Paris VII-Denis Diderot qui revient pour Mémoires Vives sur le sujet de sa communication, consacrée aux Femmes dans les camps : féminités blessées et communautés maternelles
Emission animée par Perrine Kervran
Au-delà des récits terribles rapportés par les témoins, il s’agissait aussi de se pencher sur les spécificités féminines de la vie concentrationnaire et aux formes que pouvaient prendre le sentiment maternel et la maternité quand elle surgissait dans ces lieux de mort.
Charlotte Delbo à Auschwitz-Birkenau
« Mais les mères mirent tous leurs soins à préparer la nourriture pour le voyage. Elles lavèrent les petits, firent les bagages et, à l’aube, les barbelés étaient couverts de linge d’enfants ; et elles n’oublièrent ni les langes, ni les jouets. N’en feriez vous pas autant, vous aussi, si on devait vous tuer demain avec votre enfant ? » Primo Lévi, Si c’est un homme.
Comme l’écrit Anny Dayan Rosenman, « La force du témoignage de Primo Levi se retrouve bien là, dans précision du détail qui éclaire l’ensemble. En effet, quoi de plus révélateur de la folie génocidaire que ces vêtements d’enfants étendus sur les barbelés ?
Quoi de plus important dans le récit du témoin que cette adresse à l’Autre : n’en feriez vous pas autant vous aussi ?Quoi de plus révélateur aussi de la condition des femmes pendant la Shoah, où elles durent prendre en charge leur vie et bien plus que leur vie, être le pilier de familles entières, faire preuve de lucidité mais aussi de tendresse, d’attention, faire preuve d’un courage au quotidien au cœur du pire. »
Programme du colloque: FEMMES DANS LA VIOLENCE DE L’HISTOIRE- LE TÉMOIGNAGE AU FÉMININ
Colloque interdisciplinaire et international
en partenariat entre l’Université Paris – Diderot et le Mémorial de la Shoah.
Dimanche 28 novembre . Mémorial de la Shoah
14h30 Modérateur: Eric MARTY
Anny DAYAN ROSENMAN (Université Paris 7- Denis Diderot ) : Femmes dans les camps : maternités blessées et communautés maternelles.
Luba JÜRGENSON (Université Paris III – Sorbonne Nouvelle) : Kolyma : témoignages de femmes.
Jean-Yves POTEL (écrivain, essayiste) : De quoi témoigne Anna Langfus ?
Le débat est suivi d’une lecture :
Textes de Charlotte Delbo, Evguenia Ginsburg, Anna Langfus, Liana Milu, Ana Novac
lus par Michèle TAUBER
Lundi 29 novembre Université Paris 7-Denis-Diderot-
10h à 11h15 . Modératrice : Carine TRÉVISAN
Martine LEFEUVRE-DÉOTTE (Université de Caen) : Argentine : Les « folles» de la Place de Mai.
Christelle TARAUD, (Programmes parisiens de NYU et de Columbia University ) : Femmes dans la guerre d’Algérie : le cas Djamila Boupacha.
11h30-13h. Modératrice : Martine LEIBOVICI
Janine ALTOUNIAN (essayiste, traductrice de Freud) : Arméniennes, gardiennes de trésors et de larmes
Amélia PERAL (Université d’Alicante ) : Les mères perdues. Mater ou Génitrix ?
Jennifer CAZENAVE (Doctorante, Université- Diderot ) : « L’archive parle d’elle », la femme dans les rushes de Shoah
14h30-15h45. Modératrice : Luba JURGENSON
Alain PARRAU (Université Paris- Diderot) : Geneviève de Gaulle Anthonioz, « La traversée de la nuit » .
Pierre PACHET (écrivain, essayiste) « J’ai décidé de rester vivante » Olga Adamova-Sliozberg, la résistance d’une femme soviétique déportée au goulag ( L’Aujourd’hui blessé, ed Verdier, 1997)
16h-17h45. Modérateur: Jean DELABROY
Catherine COQUIO ( Université Paris 8) : Antigones
Régine WAINTRATER (Université Paris- Diderot) : Femmes dans le génocide : une résilience particulière ?
Jean HATZFELD (journaliste, écrivain) : Femmes et témoins au Rwanda