Invités de cette émission, Jean-François Forges, et Pierre-Jérôme Biscarat, historiens et pédagogues, qui viennent d’éditer aux éditions Autrement un guide historique d’Auschwitz.
Emission animée par Perrine Kervran
Issu d’un travail de préparation réalisé afin d’accompagner des voyages pédagogiques à Auschwitz-Birkenau, ce livre permet de faire le lien entre ce qu’il reste aujourd’hui du centre d’extermination de Birkenau ou des camps de concentration d’Auschwitz I, Birkenau, Monowitz et leurs kommandos et ce qu’ils ont été pendant les années où ils ont été en activité. Cet ouvrage complète ainsi les récits des survivants, tels que ceux présentés dans le DVD-Rom « Mémoire demain » de l’Union des déportés d’Auschwitz.
En parcourant les lieux, en suggérant des itinéraires et en revenant également sur les traces de la vie juive de Cracovie, ce livre permet de mieux comprendre ce que l’on voit lorsque l’on se rend à Auschwitz ou quand on en regarde des photographies.
Cet ouvrage est illustré de 70 photos contemporaines, 25 photos d’archives, 15 cartes et plans.
Jean-François Forges est professeur d’histoire. Il est notamment l’auteur de Eduquer contre Auschwitz.
Pierre-Jérôme Biscarat est membre du service pédagogique de la Maison d’Izieu.
A l’occasion de la commémoration de la « libération » d’Auschwitz-Birkenau, nous recevons cette semaine un ancien déporté, Nicolas Roth, qui publie son témoignage sous le titre, Avoir seize ans à Auschwitz, aux éditions FMS le Manuscrit. Ce livre constitue le 50 ème ouvrage de la collection « Témoignages de la Shoah », initiée et réalisée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et qui propose des textes, jusqu’alors inédits ou indisponibles, écrits par des survivants, qu’ils aient été déportés, internés ou cachés durant la Seconde Guerre mondiale.
Emission animée par Perrine Kervran
Nicolas Roth fait partie des 440 000 Juifs qui, en 1944, furent déportés de Hongrie en seulement deux mois. Il livre ici un témoignage foisonnant sur le destin de la communauté juive de Debrecen.
Dès les années 1920, les persécutions antisémites se multiplient en Hongrie. Après l’invasion allemande en 1944, les Juifs sont relégués dans des ghettos puis envoyés massivement vers les camps de la mort.
Déporté à Auschwitz-Birkenau, Nicolas Roth parvient à survivre malgré le travail harassant auquel il est contraint. Lors de l’évacuation du camp, il connaît la « marche de la mort » avant d’être transféré au camp de Dachau où il sera libéré en avril 1945.
Avoir 16 ans à Auschwitz est le récit d’un homme à la mémoire exceptionnelle, un texte d’une grande lucidité et d’une profonde sensibilité.
Publié par les éditions Le Manuscrit, ce livre est disponible à la librairie du Mémorial de la Shoah ou peut être commandé en librairie ou sur Internet. Les témoignages sont également disponibles au format numérique sur le site www.manuscrit.com.
Les Femmes dans la violence dans l’histoire : tel est le thème d’un colloque organisé les 28 et 29 novembre 2010 par Anny Dayan Rosenman, Maître de conférences à l’Université Paris VII-Denis Diderot qui revient pour Mémoires Vives sur le sujet de sa communication, consacrée aux Femmes dans les camps : féminités blessées et communautés maternelles
Emission animée par Perrine Kervran
Au-delà des récits terribles rapportés par les témoins, il s’agissait aussi de se pencher sur les spécificités féminines de la vie concentrationnaire et aux formes que pouvaient prendre le sentiment maternel et la maternité quand elle surgissait dans ces lieux de mort.
Charlotte Delbo à Auschwitz-Birkenau
« Mais les mères mirent tous leurs soins à préparer la nourriture pour le voyage. Elles lavèrent les petits, firent les bagages et, à l’aube, les barbelés étaient couverts de linge d’enfants ; et elles n’oublièrent ni les langes, ni les jouets. N’en feriez vous pas autant, vous aussi, si on devait vous tuer demain avec votre enfant ? » Primo Lévi, Si c’est un homme.
Comme l’écrit Anny Dayan Rosenman, « La force du témoignage de Primo Levi se retrouve bien là, dans précision du détail qui éclaire l’ensemble. En effet, quoi de plus révélateur de la folie génocidaire que ces vêtements d’enfants étendus sur les barbelés ?
Quoi de plus important dans le récit du témoin que cette adresse à l’Autre : n’en feriez vous pas autant vous aussi ?Quoi de plus révélateur aussi de la condition des femmes pendant la Shoah, où elles durent prendre en charge leur vie et bien plus que leur vie, être le pilier de familles entières, faire preuve de lucidité mais aussi de tendresse, d’attention, faire preuve d’un courage au quotidien au cœur du pire. »
Programme du colloque: FEMMES DANS LA VIOLENCE DE L’HISTOIRE- LE TÉMOIGNAGE AU FÉMININ
Colloque interdisciplinaire et international
en partenariat entre l’Université Paris – Diderot et le Mémorial de la Shoah.
Dimanche 28 novembre . Mémorial de la Shoah
14h30 Modérateur: Eric MARTY
Anny DAYAN ROSENMAN (Université Paris 7- Denis Diderot ) : Femmes dans les camps : maternités blessées et communautés maternelles.
Luba JÜRGENSON (Université Paris III – Sorbonne Nouvelle) : Kolyma : témoignages de femmes.
Jean-Yves POTEL (écrivain, essayiste) : De quoi témoigne Anna Langfus ?
Le débat est suivi d’une lecture :
Textes de Charlotte Delbo, Evguenia Ginsburg, Anna Langfus, Liana Milu, Ana Novac
lus par Michèle TAUBER
Lundi 29 novembre Université Paris 7-Denis-Diderot-
10h à 11h15 . Modératrice : Carine TRÉVISAN
Martine LEFEUVRE-DÉOTTE (Université de Caen) : Argentine : Les « folles» de la Place de Mai.
Christelle TARAUD, (Programmes parisiens de NYU et de Columbia University ) : Femmes dans la guerre d’Algérie : le cas Djamila Boupacha.
11h30-13h. Modératrice : Martine LEIBOVICI
Janine ALTOUNIAN (essayiste, traductrice de Freud) : Arméniennes, gardiennes de trésors et de larmes
Amélia PERAL (Université d’Alicante ) : Les mères perdues. Mater ou Génitrix ?
Jennifer CAZENAVE (Doctorante, Université- Diderot ) : « L’archive parle d’elle », la femme dans les rushes de Shoah
14h30-15h45. Modératrice : Luba JURGENSON
Alain PARRAU (Université Paris- Diderot) : Geneviève de Gaulle Anthonioz, « La traversée de la nuit » .
Pierre PACHET (écrivain, essayiste) « J’ai décidé de rester vivante » Olga Adamova-Sliozberg, la résistance d’une femme soviétique déportée au goulag ( L’Aujourd’hui blessé, ed Verdier, 1997)
16h-17h45. Modérateur: Jean DELABROY
Catherine COQUIO ( Université Paris 8) : Antigones
Régine WAINTRATER (Université Paris- Diderot) : Femmes dans le génocide : une résilience particulière ?
Jean HATZFELD (journaliste, écrivain) : Femmes et témoins au Rwanda