On l’appelait Tommy

A l’occasion de la diffusion mardi 11 décembre à 20H30 sur la chaîne Histoire du documentaire « On l’appelait Tommy »,  réalisé par Philippe Freiling, nous recevons Alain Blottière, co auteur du film et auteur du livre le tombeau de Tommy (éditions Gallimard).

Une émission animée par Perrine Kervran

Thomas ElekNé à Budapest le 7 décembre 1924, Thomas Elek est recruté par les FTP-MOI en 1942. Il participe à plusieurs attentats contre les forces nazies d’occupation. Arrêté, Thomas est fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien avec ses camarades du groupe Manouchian. Le film retrace le parcours d’un jeune homme d’aujourd’hui sur les traces de « Tommy ».

Dans Paris et sa banlieue, sur les lieux mêmes où il a vécu et accompli ses actes de résistance, le jeune homme – du même âge que Tommy – rencontre des témoins et se réfère à des documents d’époque évoquant le destin héroïque et bouleversant de Thomas Elek.

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Commander le DVD auprès de CNRS Images

GroupeManouchian

Entretien avec Benjamin Gross

A l’occasion de la parution aux éditions de l’Eclat de la traduction du Souffle de vie de Hayyim de Volozhyn, Isabelle Cohen de Castelbajac reçoit Benjamin Gross, penseur et talmudiste pour « Mémoires Vives ».

Le Souffle de vie (Ruah Hayyim) de Rabbi Hayyim de Volozhyn, est un commentaire des Pirké Avot [Chapitre des pères], publié en 1859 par le fils de l’auteur, à partir des cours professés par son père à la yeshiva Ets-Hayyim, dont il fut le fondateur et qui exerça une influence remarquable sur le judaïsme ashkénaze (et au-delà) au XIXe siècle. Évidemment lié au grand œuvre de Hayyim de Volozhyn (l’Âme de la vie [Nefesh ha-Hayyim], dont Benjamin Gross a donné en 1986 une traduction française), Le Souffle de vie s’adresse à un public plus large et plus diversifié, et témoigne de la valeur essentielle que l’auteur accordait à l’étude « désintéressée » et à la fréquentation quotidienne des textes pour affirmer la pérennité d’un judaïsme confronté à une modernité naissante. Comme l’écrit Benjamin Gross dans son introduction, c’est une véritable «philosophie de l’éducation» qui se dégage de cet ouvrage, dont le traducteur s’est appliqué à « systématiser les principes dans son propre commentaire ». Et c’est le double (ou triple) intérêt de cette publication que de manifester la continuité du commentaire d’un texte essentiel de l’éthique juive, datant du IIe siècle de l’ère commune, et dont les protagonistes semblent poursuivent ainsi leur dialogue infini à travers les lectures qu’ils suscitent le long des siècles. Cette vitalité du commentaire n’a pas pour but d’actualiser ou de moderniser une lecture du XIXe siècle d’un texte du IIe. Elle affirme la contemporanéité immédiate d’une pensée vivante, et propose une vision «anhistorique», visant à l’universel d’un texte fondateur de l’éthique du judaïsme.

Histoire de l’OSE

2000 enfants ont été sauvés par l’OSE pendant la seconde guerre mondiale. Une exposition présentée actuellement aux Archives Nationales, raconte le parcours  de 10  de ces  enfants et retrace l’histoire des différentes filières de l’OSE, l’œuvre de secours aux enfants. Une histoire que l’on va  approfondir avec  l’historienne Sabine Zeitoun, notre invitée aujourd’hui, pour son livre qui vient de paraitre aux Editions de l’Harmattan : « Histoire de l’OSE, de la Russie tsariste à l’occupation en France , 1912-1944 ».

https://memoiresvives.net/wp-content/uploads/2012/10/memoires-vives-2012-10-21_sabine-zeitoun-ok1.mp3

Emission animée par Kristel le Pollotec

Vassili Grossman: les années de guerre

Vassili Grossman, un écrivain de combat. C’est le titre de l’exceptionnelle biographie parue aux éditions du Seuil et réalisée par Myriam Anissimov, notre invitée, qui retrace la vie et l’itinéraire intellectuel de l’auteur de Vie et destin, expliquant comment la découverte de la Shoah, des massacres commis par les Einsatzgruppen sur le front de l’Est transforment Vassili Grossman en écrivain juif, engagé, bientôt soumis à l’antisémitisme profond du régime soviétique et à la censure.

Au terme d’une minutieuse enquête, menée en Russie, en Ukraine et en Israël, Myriam Anissimov nous offre le compte rendu détaillé du parcours de Vassili Grossman (1905-1964). Les années de guerre sont tout à fait capitales dans la compréhension de l’itinéraire de Vassili Grossman. Correspondant de guerre, il vit à la fois les moments les plus importants du front, notamment la bataille de Stalingrad, mais surtout découvre les massacres commis par les Einsatzgruppen, qui ont décimé l’ensemble de la population juive d’Ukraine, notamment de Berditchev sa ville natale, où vivait sa mère, mais aussi de Babi Yar, où 50 000 juifs de Kiev ont été assassinés. En 1944, il est l’un des premiers à entrer dans Maidanek et Treblinka. Il participe à l’entreprise de collecte de témoignages de crimes nazis en URSS, qui aboutira au Livre noir, initié par le Comité juif antifasciste, qui servira de preuve au procès de Nuremberg.

En retraçant l’extraordinaire destin d’un écrivain (chimiste de profession) d’abord célébré par les autorités, puis de plus en plus critique à mesure qu’il prend conscience de la stratégie totalitaire et sanglante du stalinisme et surtout lorsqu’il devient lui-même victime de l’antisémitisme, Myriam Anissimov raconte toute l’histoire de l’ancienne URSS.

Grossman mourra sans avoir assisté à la publication de son ouvrage fondamental, document exceptionnel sur la manipulation et la destruction des individus, au nom d’un hypothétique bien collectif. La maladie aura raison de sa résistance et c’est grâce à la ténacité de ses proches et amis que son chef-d’oeuvre sera publié.

Myriam Anissimov est née en 1943 dans un camp de réfugiés en Suisse. D’origine polonaise, elle est l’auteur de plusieurs romans dont La Soie et les Cendres (Payot), Dans la plus stricte intimité (L’Olivier), Le Marida (Julliard), Sa Majesté la Mort (Seuil) et des biographies de référence de Primo Levi (Lattès) et Romain Gary (Denoël).

Ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Myriam Anissimov présentera son livre mardi 26 juin à 19h au Mémorial de la Shoah dans le cadre du festival des cultures juives.

- Lire un extrait du livre sur le site des éditions du Seuil.

- A voir sur le site Akadem, la conférence consacrée à Vassili Grossman organisée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris en avril 2012.

- Commander le livre via le site www.placedeslibraires.fr.