Correspondance de Zacharie Mass, médecin du camp de Drancy

Gabrielle Mass a retrouvé récemment les lettres qu’a envoyées son père, Zacharie Mass à sa mère, alors qu’il était interné au camp de Drancy. Un document remarquable, publié aux éditions FMS/ le Manuscrit, dans la collection témoignage de la Shoah. Gabrielle Mass est l’invitée de l’émission de cette semaine, avec Michel Laffitte, historien spécialiste de l’histoire du camp de Drancy, qui a annoté cet ouvrage. Ils feront une présentation de cet ouvrage le 13 juin à 19h au Mémorial de la Shoah.

Quatre-vingts lettres écrites à son épouse par le Dr Mass, interné au camp de transit de Drancy du 16 octobre 1941 au 31 juillet 1943, nous font entrer dans l’intimité d’un médecin de la cité ouvrière de Maisons-Alfort, victime de la persécution antisémite. Le Dr Mass nourrit l’espoir d’une libération, alors que planent parmi les internés juifs, la famine, la terreur d’être fusillé comme otage puis, à partir de mars 1942, la peur d’être déporté. Aucune des protections que pourraient lui valoir son passeport roumain, la Roumanie étant un allié du Reich, ni même son état de santé précaire ou sa volonté de tromper ses bourreaux ne lui épargnent la déportation.

Envoyé dans les mines de charbon de Jaworzno, Zacharie Mass, à bout de forces, est transféré à Auschwitz-Birkenau où il sera gazé et son cadavre brûlé.

Cet ouvrage saisit de l’intérieur ce que fut la vie dans le camp de Drancy, où transitèrent la grande majorité des déportés juifs de France durant la Seconde Guerre mondiale.

Préfacé par Jacques Chirac, le livre est introduit et annoté par l’historien Michel Laffitte, auteur avec Annette Wieviorka d’une histoire du camp de Drancy (Éd. Perrin, 2012).

- Communiqué et extraits du livre (pdf, 5 pages)

- Commander le livre auprès de la librairie du Mémorial de la Shoah.

Rencontre

Mercredi 13 juin 2012, 19h

Avec Gabrielle Mass, fille de Zacharie Mass,
et Michel Laffitte, historien, docteur à l’EHESS.

Rencontre animée par le Grand Rabbin Haïm Korsia, Aumônier général des Armées.

Mémorial de la Shoah
17 rue Geoffroy l’Asnier 75004 Paris
Métro : Saint-Paul (L1) ou Pont Marie (L7)

Entrée libre sur réservation :
par téléphone au 01 42 77 44 72
ou en ligne sur le site du Mémorial de la Shoah

- Télécharger le flyer de la rencontre (pdf)

Gabrielle Mass, sur les traces de son père interné à Drancy

France 3 – Mardi 27 mars 2012
Sujet : Marie Berrurier, Mathieu Benito, Roselyne Morez et Patrick Lejeail
Avec Gabrielle Mass et Michel Laffitte

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Les enfants cachés en France

Invitée cette semaine, Nathalie Zajde, maître de conférences en psychologie à l’université Paris-VIII et membre de l’équipe d’ethnopsychiatrie du professeur Tobie Nathan au Centre Georges Devereux, autour de son nouveau livre, les enfants cachés en France, paru aux éditions Odile Jacob.

C’étaient de petits enfants juifs en France durant la guerre. Ils étaient destinés à périr dans les camps de la mort. Ils ont été cachés et miraculeusement sauvés. Quelles stratégies psychologiques ont-ils adoptées en réponse à l’injonction paradoxale qui leur était adressée : « Ne sois plus toi si tu veux être. Ne sois plus juif si tu veux rester en vie » ? Comment en sont-ils restés marqués ? Comment l’ont-ils dépassée ? Nathalie Zajde dessine ici le portrait d’une vingtaine de ces enfants cachés, anonymes ou célèbres, comme Boris Cyrulnik, Serge Klarsfeld, Saul Friedländer, André Glucksmann. Ils ont tous développé une surprenante intelligence du monde et un amour de la vie. Ce livre montre qu’il est possible de surmonter les événements traumatiques vécus dans l’enfance à condition d’y puiser une force particulière et d’accepter de se penser dans sa singularité, à condition de ne pas faire comme si cela n’avait pas été.

Une leçon de psychologie du quotidien pour surmonter les difficultés de l’existence.

Nathalie Zajde est membre de la commission Solidarité de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Voir le blog de Nathalie Zajde consacré aux enfants cachés et présentant témoignages, réflexions, publications et événements.

- Commander le livre sur le site des éditions Odile Jacob.

A noter: le 1 er juillet 2012, un colloque aura lieu au Mémorial de la Shoah sur les enfants cachés.

 

Sholem Aleikhem

A l’occasion de la parution en français de la Vie éternelle, 13 histoires courtes pour marquer le temps aux éditions Métropolis, Mémoires Vives reçoit les 2 traducteurs du livre, Ariel Sion et Arthur Langerman, pour parler de l’écrivain yiddish Sholem Aleichem.

Sholem Aleikhem est sans doute l’écrivain le plus caractéristique de la littérature yiddish moderne. Empreints d’un humour dévastateur, les treize récits réunis dans ce recueil nous font découvrir l’univers des Juifs d’Europe orientale au tournant du XXe siècle. L’auteur y dessine à traits mordants et tendres la vie des petites gens et celle de la bourgeoisie naissante. <!–
Dans ce recueil de nouvelles encore inédites en français, Arthur Langerman et Ariel Sion ont choisi de prendre comme trame le calendrier juif et la rencontre chaotique entre le monde juif et les autres.

Sholem Rabinovitch, dit Sholem Aleikhem est né en 1859 dans la région de Poltava à l’est de Kiev. Fuyant les pogroms, il est contraint d’émigrer à Genève puis à New York. Il décide de poursuivre ses écrits uniquement en yiddish, imprimant ses lettres de noblesse à cette langue. Son œuvre la plus célèbre, Tévié le laitier, a été adaptée au cinéma en 1971 sous le titre Un violon sur le toit.

Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Site des éditions Metropolis

- Commander le livre

Ariel Sion présentera le livre le lundi 18 juin 2012 à 19H30 au Farband, 10 rue des Messageries, 75010 Paris

Primo Levi: le passage d’un témoin

Au sommaire de cette émission, un itinéraire biographique, celui de Primo Levi, à l’occasion de la parution aux éditions Fayard de Primo Lévi, le passage d’un témoin, de Philippe Mesnard, professeur des Universités en littérature générale et comparée à l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand et directeur dela Fondation Auschwitz de Bruxelles, qui est notre invité aujourd’hui.

Philippe Mesnard retrace le parcours d’un homme qui a grandi auprès de parents distants, à l’ombre du fascisme mussolinien, celui d’un jeune homme brillant qui se destinait à la chimie, celui d’un homme qui a connu l’antisémitisme et les camps nazis, et celui d’un écrivain qui signe un témoignage qui fera date, Si c’est un homme. Mais ce parcours est aussi celui d’un homme inquiet, désormais tiraillé pour toujours entre son rêve d’écriture, son devoir de témoin, ses souvenirs envahissants et sa vue de famille étouffante, autant de failles qui peuvent expliquer le fait que Primo Levi se suicide en 1987, à l’âge de 68 ans.

Ne voir en Primo Levi qu’un témoin, même exemplaire, serait limiter son importance. Inlassable chroniqueur pour La Stampa, homme de radio et de télévision, Primo Levi fut surtout un intellectuel engagé, qui a produit une pensée authentiquement singulière. Lauréat de nombreux prix, poète, romancier, nouvelliste, dramaturge et essayiste, il a laissé une œuvre que la seule catégorie du témoignage ne suffit pas à définir. À cela, on doit ajouter que la chimie a constitué pour lui un métier, comme il aimait à le dire, mais aussi une manière de voir et de se situer dans le monde. Il termine sa carrière à la tête d’une entreprise chimique d’ampleur internationale. Cet homme multiple, hyperactif, polyglotte constitue en soi une énigme, laquelle est redoublée par son suicide, le 11 avril 1987. L’exploration de son existence fait découvrir des paradoxes, des fissures et des hantises qui ne renvoient pas toute à la violence concentrationnaire, mais aussi à son histoire familiale et à sa vie professionnelle. Autant de dimensions qui amènent à remettre en question les clichés qui l’enfermaient dans le mythe de l’optimiste invétéré et de l’infaillible témoin. Basée sur de nombreux documents inédits, cette biographie offre un double éclairage sur la vie sociale et familiale de ce Juif piémontais, amoureux de la montagne, qui, lorsqu’il était étudiant, aurait aimé se consacrer entièrement à la chimie, ainsi que sur ce qui différencie des autres le témoignage de Primo Levi sur les camps, et lui donne une force exceptionnelle.