Entretien avec Benjamin Gross

A l’occasion de la parution aux éditions de l’Eclat de la traduction du Souffle de vie de Hayyim de Volozhyn, Isabelle Cohen de Castelbajac reçoit Benjamin Gross, penseur et talmudiste pour « Mémoires Vives ».

Le Souffle de vie (Ruah Hayyim) de Rabbi Hayyim de Volozhyn, est un commentaire des Pirké Avot [Chapitre des pères], publié en 1859 par le fils de l’auteur, à partir des cours professés par son père à la yeshiva Ets-Hayyim, dont il fut le fondateur et qui exerça une influence remarquable sur le judaïsme ashkénaze (et au-delà) au XIXe siècle. Évidemment lié au grand œuvre de Hayyim de Volozhyn (l’Âme de la vie [Nefesh ha-Hayyim], dont Benjamin Gross a donné en 1986 une traduction française), Le Souffle de vie s’adresse à un public plus large et plus diversifié, et témoigne de la valeur essentielle que l’auteur accordait à l’étude « désintéressée » et à la fréquentation quotidienne des textes pour affirmer la pérennité d’un judaïsme confronté à une modernité naissante. Comme l’écrit Benjamin Gross dans son introduction, c’est une véritable «philosophie de l’éducation» qui se dégage de cet ouvrage, dont le traducteur s’est appliqué à « systématiser les principes dans son propre commentaire ». Et c’est le double (ou triple) intérêt de cette publication que de manifester la continuité du commentaire d’un texte essentiel de l’éthique juive, datant du IIe siècle de l’ère commune, et dont les protagonistes semblent poursuivent ainsi leur dialogue infini à travers les lectures qu’ils suscitent le long des siècles. Cette vitalité du commentaire n’a pas pour but d’actualiser ou de moderniser une lecture du XIXe siècle d’un texte du IIe. Elle affirme la contemporanéité immédiate d’une pensée vivante, et propose une vision «anhistorique», visant à l’universel d’un texte fondateur de l’éthique du judaïsme.

Exposition sur les Juifs d’Algérie

A l’occasion des 50 ans des accords d’Évian, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme revient sur l’histoire des Juifs d’Algérie, à travers une exposition qui met en lumière la diversité et la complexité des expériences, des trajectoires politiques et sociales des membres de cette communauté. Invitée de cette émission, la commissaire de l’exposition, Anne-Hélène Hoog.

 

Outre l’histoire des Juifs d’Algérie, sont également abordées leur vie religieuse et leurs activités économiques. Enfin, la culture populaire des Juifs d’Algérie est évoquée, notamment les coutumes et les divertissements et la musique.

Environ 250 documents (manuscrits, livres, textiles, objets, oeuvres d’art), issus de collections publiques françaises et étrangères, ainsi que d’archives administratives et familiales, forment le corpus du parcours. Celui-ci est complété par des documents audiovisuels, des cartes, des chronologies et des bases de données numériques.

L’exposition fait une large place à la mémoire familiale. Elle témoigne ainsi des liens maintenus ou rompus des Juifs d’Algérie avec leur histoire et leur pays d’origine.

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Plus d’information sur le site Internet du MAHJ

Exposition – Juifs d’Algérie

Du vendredi 28 septembre 2012 au dimanche 27 janvier 2013

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
Métro : Rambuteau, Hôtel de Ville
Tél. 01 53 01 86 60

l’inauguration du Mémorial de Drancy

Le 21 septembre 2012, le Président de la République, François Hollande, a inauguré le Mémorial de la Shoah à Drancy, un nouveau lieu d’histoire et d’éducation situé face à la Cité de la Muette. Réalisé à l’initiative et grâce au soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ce centre a pour vocation de présenter l’histoire du camp de Drancy. Invités de cette émission spéciale, David de Rothschild, président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et Philippe Allouche, son directeur général.

Copyright FMS Pierre Marquis

Le Mémorial de la Shoah Drancy, c’est un bâtiment contemporain aux parois de verre conçu par l’architecte Roger Diener, situé en face de la cité de la Muette, qui a servi de camp d’internement et de transit, l’antichambre de la mort pour la grande majorité des déportés juifs de France. Intégralement financé par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ce lieu est un complément du Mémorial de la Shoah à Paris, et sera un moyen de médiation entre l’ancien camp et le public, un lieu pédagogique et un lieu de transmission de l’histoire de ce camp d’où 63 000 Juifs ont été déportés vers les camps d’extermination nazis.

Informations complémentaires

Créée en 2000, La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a pour dotation les fonds spoliés aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec les produits de cette dotation, elle finance le Mémorial de la Shoah, le nouveau centre de Drancy et des projets dans les domaines de la solidarité avec les survivants, l’histoire, la mémoire, l’éducation et la transmission de la culture juive. La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a soutenu ainsi 2400 projets depuis sa création.