Notre invitée cette semaine est Anne Georget, réalisatrice, qui avec « Festins imaginaires » développe une réflexion autour des recettes de cuisines écrites dans les camps.
Diffusion – Jeu. 5 nov. 2015, 22h45 – Planète + – Festins imaginaires part à la quête de documents inouïs : des carnets de recettes de cuisine rédigés dans les camps nazis, au Goulag et dans les camps japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale. Rapportés des quatre coins du monde, ils sont soumis à la réflexion de philosophes, d’historiens, de psychanalystes, de neurologues. En quoi l’écriture de ces recettes a-t-elle pu constituer, à la lettre, une nourriture pour la chair et pour l’âme ?
Documentaire, France / Belgique, 70 min, Octobre Production, 2014, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Mémoires Vives invite pour ses deux émissions de rentrée Alain Chouraqui, sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS, et Président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation.
Alain Chouraqui a dirigé « Pour résister (à l’engrenage des extrémismes, des racismes et de l’antisémitisme », paru aux éditions du Cherche midi. Il s’agit d’un ouvrage collectif, qui est à la fois une analyse scientifique des mécanismes qui ont conduit au pire, à travers une approche pluridisciplinaire et intergénocidaire, mais aussi et surtout un livre d’espoir qui montre comment résister.
Ce livre est aussi une préparation utile à quiconque veut visiter le site-Mémorial du Camp des Milles, car il développe les contenus du « volet réflexif », qui est l’une des particularités de ce centre d’histoire, de mémoire et d’éducation.
L’autre émission est consacrée à l’actualité du Site-Mémorial du camp des Milles et notamment la cérémonie officielle d’inauguration de la Chaire UNESCO « Éducation à la citoyenneté, sciences de l’homme et convergence des mémoires », qui aura lieu le 8 octobre 2015 en présence du Président de la République et de la Directrice générale de l’UNESCO. Cette chaire est l’un des dispositifs majeurs de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme menée avec les pouvoirs publics, avec un dispositif de labellisation qui permettra de reconnaître l’engagement d’une personne à travers le brevet citoyen, l’engagement d’une structure en particulier d’éducation informelle à travers l’habilitation citoyenne, et une action collective à travers le label citoyen.
Dans un contexte de repli identitaire et de nationalisme, les quatre principales associations antiracistes françaises ont par ailleurs lancé le 20 septembre 2015 conjointement un Appel national contre la montée des extrémismes, des racismes et de l’antisémitisme. Sous le titre « l’histoire alerte le présent », cet appel a été lancé à l’occasion du premier forum « Démocratie, Mémoires et Vigilance » organisé par la Fondation du Camp des Milles.
Les présidents de la Ligue des Droits de l’Homme, la LICRA, le MRAP et SOS Racisme ont rappelé leur combat en faveur de la tolérance et du vivre-ensemble, et réaffirmé leur profonde opposition « à tous les discours et à toutes les politiques de haine et d’exclusion qui préparent, toujours, le pire ».
Face à la montée des extrêmismes en France et dans le monde, ils ont ainsi condamné les « discours démagogiques qui se saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l’injustifiable : la désignation de boucs émissaires et leur exclusion ». Des mécaniques qui « déstabilisent le vivre ensemble, l’ordre public, l’idée même d’un avenir commun ».
Cet Appel national a été lancé depuis le Camp des Milles, « afin de rappeler que notre démocratie vit et se développe à l’ombre de l’histoire. Ce lieu, seul camp français d’internement et de déportation encore intact, témoigne en effet des persécutions et des déportations du régime de Vichy dont les héritiers et les défenseurs relèvent aujourd’hui la tête ».
Cette semaine, notre invité est Alain Jomy, réalisateur, pour son documentaire « Ils étaient juifs et résistants » qui sera diffusé, sur la chaine Toute L’histoire, entre autres le 17 mars à 21h40, et rediffusé tout au long du mois de mars.
Sur les horloges de l’histoire, les aiguilles avançaient plus vite pour les juifs que pour les autres peuples de l’Europe occupée.” Adam RAYSKI.
En 1940, les Juifs représentaient une infime partie de la population française mais dans la Résistance, ou plutôt dans les résistances, ils ont été très nombreux. Comme tous les résistants, ils venaient d’horizons divers et leur entrée dans la résistance était liée à une formation politique ou à un idéal. Cette résistance a été multiple, variée, à l’image de ceux qui la composaient. Elle a commencé avec l’entraide, de l’entraide, ils sont passés à la propagande et de la propagande à l’action. La résistance juive a pour particularité d’avoir eu aussi une activité de sauvetage. Sauvetage d’enfants et de familles.
Le film documentaire écrit et réalisé par Alain Jomy donne une vision première et synthétique de ce monde complexe des résistants Juifs, depuis les FTP-MOI, à l’Armée Juive. Le film bâti sur les récits de ces belles personnes agissant pour la libération du pays, est aussi un hommage rendu à ces combattants. Un film écrit et réalisé par Alain Jomy
Production UGOPROD
Pour la chaine « Toute l’Histoire »
Diffusion à partir du 12 mars 2015 à 20h45
Cette semaine, notre invitée est l’historienne Annette Wieviorka, qui publie un livre sur deux correspondants de guerre, Meyer Levin et Eric Schwab et sur la manière dont ils ont livré les premières images de la libération des camps de l’Ouest. Paru aux éditions du Seuil avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le livre s’intitule 1945, la découverte.
« Nous savions. Le monde en avait entendu parler. Mais jusqu’à présent aucun d’entre nous n’avait vu. C’est comme si nous avions enfin pénétré à l’intérieur même des replis de ce cœur maléfique. » Buchenwald, Dachau, Bergen-Belsen… La découverte des camps de concentration nazis par les Alliés en avril et mai 1945 se fit au hasard de la progression des troupes. Libérer les déportés n’était pas un but de guerre et rien ou presque n’avait été prévu pour eux.
Dans chaque camp où ils pénètrent, les soldats alliés découvrent les corps décharnés des survivants, les pyramides de cadavres laissés par les nazis.
Correspondants de guerre, deux hommes sont parmi les premiers à entrer dans cet enfer. Le premier s’appelle Meyer Levin. Il est américain, écrivain et journaliste. Le second est un Français : Éric Schwab est photographe de l’AFP. Tous deux circulent à bord d’une jeep aux côtés de l’armée américaine. Tous deux sont juifs. Tous deux sont animés par une quête obsédante : le premier recherche ce qui reste du monde juif, le second recherche sa mère déportée.
À leurs côtés, nous vivons les premiers moments de cet événement immense dont l’onde de choc n’a cessé d’ébranler la conscience mondiale.
Directrice de recherche émérite au CNRS, Annette Wieviorka est une historienne spécialiste de la mémoire de la Shoah.
Ce livre est paru avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.