Notre invitée aujourd’hui est Dominique Missika, à l’occasion de la parution de son livre L’institutrice d’Izieu aux Editions du Seuil.
Le 6 avril 1944, à Izieu, 44 enfants âgés de 5 à 17 ans et leurs sept moniteurs sont emmenés par des soldats allemands, sur ordre de Klaus Barbie. Gabrielle Perrier est leur institutrice, elle a 21 ans. Depuis la veille, elle est rentrée chez elle pour les vacances de Pâques. Ce jour-là, son monde s’effondre. Elle s’en voudra de ne pas avoir eu conscience du danger que couraient ses élèves.
Modeste, discrète, elle dissimulera son chagrin en se réfugiant dans le silence, jusqu’au procès de Klaus Barbie, quarante-trois ans plus tard. Enfin, elle pourra porter le deuil de ses élèves morts à Auschwitz.
Dominique Missika est écrivain, ancienne directrice de la rédaction de la chaîne Histoire, directrice éditoriale des éditions Tallandier, et productrice extérieure à France Culture. Elle est membre du comité scientifique du mémorial d’Izieu, présidé par Serge Klarsfeld. Dominique Missika est aussi membre du Comité de lecture de la Collection Témoignages de la Shoah publiée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah aux éditions Le Manuscrit.
A voir
Le jeudi 3 avril à 19h30, le Mémorial de la Shoah accueille une avant-première du documentaire Izieu, des enfants dans la Shoah de Romain Icard. Ce film sera diffusé le mardi 8 avril à 23h05 sur France 2.
Suite à l’annonce par le Président François Hollande de faire entrer Jean Zay au Panthéon, nous rediffusons cette semaine l’émission réalisée avec Hélène Mouchard-Zay, Présidente du Cercil (Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret). Ministre de l’Education nationale et des Beaux-arts sous le Front populaire de Léon Blum, Jean Zay fut la victime de très violentes campagnes antisémites avant d’être assassiné par la Milice, le 20 juin 1944.
Emission animée par Irène Omélianenko.
En octobre 1940, le procès qui condamna Jean Zay à la déportation à vie et à la dégradation militaire fut inique, expéditif et représentatif de la « justice » sous Vichy.
Le livre Souvenirs et Solitude, écrit par Jean Zay pendant son incarcération à la prison de Riom, a été réédité en poche aux éditions Belin.
Bonjour, nous recevons aujourd’hui Claude Bochurberg, journaliste à Actualité Juive et Radio Shalom à l’occasion de la parution de son livre « Souffler sur les braises pour que revivent les ombres » aux éditions A.J. Presse.
Claude Bochurberg anime depuis plus de trente ans l’émission Mémoire et vigilance sur Radio Shalom et nous fait le grand plaisir de passer de l’autre côté du micro, aujourd’hui. Il est à l’honneur le 9 février au Mémorial de la Shoah puisque son dernier film, le Témoin impossible va être projeté, et qu’il sera suivie d’une rencontre à 17h avec Claude Bochurberg, Serge Klarsfeld et Henri Zadjenwergier, dernier survivant du convoi 73 à l’occasion de la parution de « Souffler sur les braises pour que revivent les ombres ». Claude Bochurberg est aussi responsable de la rubrique Mémoire à Actualité juive, l’ensemble des articles parus depuis 30 ans ont été publiés il y a 2 ans sous le titre les Témoin et le témoins, un ouvrage mémorial remarquable, une mine pour tous ceux qui s’intéressent à la mémoire de la Shoah et à l’action des Fils et Filles des déportés juifs de France dont il est l’infatigable mémorialiste.
Nous recevons cette semaine Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il vient de publier une biographie d’Anna Langfus, Les disparitions d’Anna Langfus, aux éditions Noir sur Blanc et inaugure prochainement une exposition consacrée à Anna Langfus à Sarcelles.
Romancière française d’origine juive polonaise, Prix Goncourt en 1962, Anna Langfus (1920-1966) est une rescapée de la Shoah. Installée en France après la guerre, elle publie trois romans Le Sel et le soufre (1960), Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965). Elle est une des premières romancières à transmettre par la fiction l’expérience de la Catastrophe. Son oeuvre a été traduite en 15 langues.
Une vie marquée par la Shoah
Anna Langfus a presque 20 ans quand l’armée allemande envahit la Pologne. Elle tente, avec son jeune mari, également juif, d’échapper aux massacres des nazis. Elle est prise dans les ghettos, les rafles et les traques. Elle connaît la faim, les trahisons, la prison, les tortures, l’errance dans les forêts et participe à la résistance polonaise. La guerre anéantit tous les siens.
À l’âge de 26 ans, elle part en France pour refaire sa vie. En 1960, elle s’installe à Sarcelles. Elle écrit. Elle donne une première pièce de théâtre, Les Lépreux, en 1956. Puis elle publie aux éditions Gallimard trois romans qui rencontrent un large public : Le Sel et le soufre (1960) évoque la guerre du point de vue d’une jeune femme ordinaire ; Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965) racontent l’histoire de personnages « malades de la guerre » qui ne parviennent pas à refaire leur vie.
Anna Langfus ne donne pas un témoignage au sens propre, plutôt une évocation intime de la Catastrophe et du désarroi des survivants juifs. Elle est une des rares romancières françaises à transmettre la violence de cette épreuve par la fiction. Le ton et le style de ses récits dérangent ; ils se départissent d’une littérature héroïque, consensuelle ou consolatrice.
Elle a disparu à l’âge de 46 ans.
Exposition
Du dim. 2 au dim. 16 fév. 2014 – Sarcelles Présentant des photos, des extraits de son œuvre, des documents inédits et des archives audiovisuelles, cette exposition reconstitue l’atmosphère des trois romans d’Anna Langfus. Elle met le spectateur en contact avec la réalité de la Shoah à l’Est et avec la puissance et l’originalité du style de l’écrivain.
Du dimanche 2 février au dimanche 16 février 2014 Vernissage le dimanche 2 février 2014 à 11h Entrée libre
Exposition réalisée par Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il est l’auteur d’une biographie d’Anna Langfus.
Conception graphique : Elizabeth Saint-Jalmes, artiste plasticienne et graphiste
Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.