Les graffitis du camp de Drancy

Cette semaine, notre invité est Benoît Pouvreau, docteur en histoire de l’architecture, chercheur au service du patrimoine culturel du Département de la Seine-Saint-Denis à l’occasion de la sortie du livre sur les graffitis du camp de Drancy.

Publié par le Département de la Seine-Saint-Denis, cet ouvrage s’inscrit dans le prolongement de l’exposition présentée au Mémorial de la Shoah à Drancy et aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis. Outre les 76 carreaux de plâtre avec graffiti découverts en 2009, il présente de manière exhaustive l’ensemble des graffiti connus du camp de Drancy et les informations concernant leurs auteurs quand ceux-ci ont pu être identifiés.

Encore conservés au sein de la cité de la Muette ou seulement connus par des photographies prises après-guerre, ces graffiti sont tous ici réunis et, dans la mesure du possible, documentés.

Grâce aux archives du Mémorial de la Shoah et celles du Service historique de la Défense, l’ensemble des informations collectées sur les auteurs de ces graffiti a été rassemblé dans cet ouvrage. Enfants, femmes et hommes seuls, familles, tous ont voulu laisser une trace personnelle, leur nom, un poème, un dessin « pour mémoire ».

À travers leurs parcours particuliers et souvent exemplaires, c’est la singularité mais aussi la diversité des 63 000 victimes déportées depuis le camp de Drancy qui sont ici restituées, à rebours du projet nazi qui voulait leur extermination et l’oubli même de leur existence.

Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Commander ce livre auprès de la librairie du Mémorial de la Shoah

Auteurs

Mélanie Curdy est restauratrice diplômée de l’Institut national du patrimoine, spécialisée dans la restauration des peintures de chevalet et des peintures murales.

Denis Peschanski est directeur de recherche au CNRS (Centre d’histoire sociale du xxe siècle de l’Université Paris I).

Benoît Pouvreau est docteur en histoire de l’architecture, chercheur au service du patrimoine culturel du Département de la Seine-Saint-Denis.

Thierry Zimmer est conservateur général du patrimoine, spécialité Monuments historiques.

À voir

Reportage consacré au graffiti du camp de Drancy sur le site de la revue Connaissance des Arts.

Souffler sur les braises pour que revivent les ombres

Bonjour, nous  recevons aujourd’hui Claude Bochurberg, journaliste à Actualité Juive et Radio Shalom à l’occasion de la parution de son livre « Souffler sur les braises pour que revivent les ombres » aux éditions A.J. Presse.

Claude Bochurberg anime depuis plus de trente ans l’émission Mémoire et vigilance sur Radio Shalom et nous fait le grand plaisir de passer de l’autre côté du micro, aujourd’hui. Il est à l’honneur le 9 février au Mémorial de la Shoah puisque son dernier film, le Témoin impossible va être projeté, et qu’il sera suivie d’une rencontre à 17h avec Claude Bochurberg, Serge Klarsfeld et Henri Zadjenwergier, dernier survivant du convoi 73 à l’occasion de la parution de « Souffler sur les braises pour que revivent les ombres ».  Claude Bochurberg est aussi responsable de la rubrique Mémoire à Actualité juive, l’ensemble des articles parus depuis 30 ans ont été publiés il y a 2 ans sous le titre les Témoin et le témoins, un ouvrage mémorial remarquable, une mine pour tous ceux qui s’intéressent à la mémoire de la Shoah et à l’action des Fils et Filles des déportés juifs de France dont il est l’infatigable mémorialiste.

souffler sur les braises

Les disparitions d’Anna Langfus

Nous recevons cette semaine Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il vient de publier une biographie d’Anna Langfus, Les disparitions d’Anna Langfus,  aux éditions Noir sur Blanc et inaugure prochainement une exposition consacrée à Anna Langfus à Sarcelles.

Romancière française d’origine juive polonaise, Prix Goncourt en 1962, Anna Langfus (1920-1966) est une rescapée de la Shoah. Installée en France après la guerre, elle publie trois romans Le Sel et le soufre (1960), Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965). Elle est une des premières romancières à transmettre par la fiction l’expérience de la Catastrophe. Son oeuvre a été traduite en 15 langues.

Anna Langfus

Une vie marquée par la Shoah



Anna Langfus a presque 20 ans quand l’armée allemande envahit la Pologne. Elle tente, avec son jeune mari, également juif, d’échapper aux massacres des nazis. Elle est prise dans les ghettos, les rafles et les traques. Elle connaît la faim, les trahisons, la prison, les tortures, l’errance dans les forêts et participe à la résistance polonaise. La guerre anéantit tous les siens.

À l’âge de 26 ans, elle part en France pour refaire sa vie. En 1960, elle s’installe à Sarcelles. Elle écrit. Elle donne une première pièce de théâtre, Les Lépreux, en 1956. Puis elle publie aux éditions Gallimard trois romans qui rencontrent un large public : Le Sel et le soufre (1960) évoque la guerre du point de vue d’une jeune femme ordinaire ; Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965) racontent l’histoire de personnages « malades de la guerre » qui ne parviennent pas à refaire leur vie.

Anna Langfus ne donne pas un témoignage au sens propre, plutôt une évocation intime de la Catastrophe et du désarroi des survivants juifs. Elle est une des rares romancières françaises à transmettre la violence de cette épreuve par la fiction. Le ton et le style de ses récits dérangent ; ils se départissent d’une littérature héroïque, consensuelle ou consolatrice.

Elle a disparu à l’âge de 46 ans.

Exposition


Du dim. 2 au dim. 16 fév. 2014 – Sarcelles
Présentant des photos, des extraits de son œuvre, des documents inédits et des archives audiovisuelles, cette exposition reconstitue l’atmosphère des trois romans d’Anna Langfus. Elle met le spectateur en contact avec la réalité de la Shoah à l’Est et avec la puissance et l’originalité du style de l’écrivain.

Du dimanche 2 février au dimanche 16 février 2014
Vernissage le dimanche 2 février 2014 à 11h
Entrée libre

Maison du patrimoine
1 rue des Piliers
95200 Sarcelles

Exposition réalisée par Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il est l’auteur d’une biographie d’Anna Langfus.

Conception graphique : Elizabeth Saint-Jalmes, artiste plasticienne et graphiste

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

A la reconquête des territoires perdus de la République

Invité de cette semaine, Iannis Roder, responsable de la formation au Mémorial de la Shoah, et qui avait participé il y a dix ans à l’ouvrage collectif Les territoires perdus de la République.

Cette émission a été enregistrée avant l’affaire « Dieudonné ». Nous avons choisi de la rediffuser aujourd’hui car Iannis Roder revient à la fois sur ce qu’on appelle trop rapidement « l’antisémitisme  en milieu scolaire », et sur les réponses qui sont apportées sur le terrain, mais aussi dans le cadre de la formation des professeurs au Mémorial de la Shoah.