L’institutrice d’Izieu

Notre invitée aujourd’hui est Dominique Missika,  à l’occasion de la parution de son livre L’institutrice d’Izieu aux Editions du Seuil.

 Le 6 avril 1944, à Izieu, 44 enfants âgés de 5 à 17 ans et leurs sept moniteurs sont emmenés par des soldats allemands, sur ordre de Klaus Barbie. Gabrielle Perrier est leur institutrice, elle a 21 ans. Depuis la veille, elle est rentrée chez elle pour les vacances de Pâques. Ce jour-là, son monde s’effondre. Elle s’en voudra de ne pas avoir eu conscience du danger que couraient ses élèves.

Modeste, discrète, elle dissimulera son chagrin en se réfugiant dans le silence, jusqu’au procès de Klaus Barbie, quarante-trois ans plus tard. Enfin, elle pourra porter le deuil de ses élèves morts à Auschwitz.

Dominique Missika est écrivain, ancienne directrice de la rédaction de la chaîne Histoire, directrice éditoriale des éditions Tallandier, et productrice extérieure à France Culture. Elle est membre du comité scientifique du mémorial d’Izieu, présidé par Serge Klarsfeld. Dominique Missika est aussi membre du Comité de lecture de la Collection Témoignages de la Shoah publiée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah aux éditions Le Manuscrit.

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A lire aussi:

Pierre-Jerôme Biscarat,  Izieu, des enfants dans la Shoah (Fayard, rééd. 2014).

Hélène Waysbord, Alex ou le porte-drapeau (Christian Bourgois, 2014).

A voir
Le jeudi 3 avril à 19h30, le Mémorial de la Shoah accueille une avant-première du documentaire Izieu, des enfants dans la Shoah de Romain Icard. Ce film sera diffusé le mardi 8 avril à 23h05 sur France 2.

Le génocide au village

A l’occasion du 20 ème anniversaire du Génocide des Tutsi, nous recevons Hélène Dumas, docteur en histoire à l’EHESS, pour la sortie de son livre, « Le génocide au village, le massacre des tutsis au Rwanda » aux éditions du Seuil, dans la collection L’univers historique. Un livre  écrit à partir de sa thèse de doctorat, qui a été soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Fruit d’une enquête d’une dizaine d’années dans une commune du Rwanda, cette histoire « à la loupe » reconstitue, à travers ses lieux, ses acteurs et ses rescapés, l’exécution à l’échelle locale du dernier génocide du XXe siècle, concentré sur quelques mois (avril-mi-juillet 1994), et révèle la très grande proximité géographique, sociale, familiale des bourreaux et de leurs victimes.

Nourri des témoignages aux procès, ceux des survivants, des tueurs et des témoins, mais aussi de déambulations sur les lieux de l’extermination, le récit met en lumière les mécanismes de ces massacres de proximité et la créativité meurtrière des bourreaux qui ont assuré la redoutable efficacité du génocide des Tutsi. Il éclaire l’ampleur de la participation populaire, ainsi que le rôle des imaginaires de guerre défensive et d’animalisation des victimes qui ont animé les tueurs.Ce texte est aussi l’histoire de la confrontation d’un chercheur à la violence inouïe d’une parole et de la commotion produite par les traces physiques de l’extermination. À ce titre, il invite à une réflexion sur les manières de faire l’histoire d’un événement dont tant de dimensions demeurent inédites au regard des autres configurations de violence extrême.Hélène Dumas est docteur en histoire à l’EHESS. Elle a travaillé sur l’histoire du génocide des Tutsi rwandais de 1994 après avoir suivi plusieurs procès sur place, au Rwanda, où elle a séjourné une quinzaine de fois. Elle a reçu durant ses recherches le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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À Paris, un rassemblement est organisé le 7 avril sur le parvis de l’Hôtel de Ville de 15h à 17h. Il sera suivi d’une veillée commémorative au siège de Médecins du Monde (62, rue Marcadet 75018 Paris, M° Marcadet-Poissonniers).

Du 11 avril au 5 octobre, le Mémorial de la Shoah présente une exposition consacrée au génocide des Tutsi dont Hélène Dumas assure le commissariat scientifique.

D’autres manifestations sont organisées dans plusieurs villes de France.

- Programme des manifestations coordonnées par Ibuka-France (pdf)

 

Parce que j’étais peintre

A l’occasion de la sortie en salles le 5 mars 2014  de « Parce que j’étais peintre, l’art rescapé des camps nazis », nous recevons le réalisateur Christophe Cognet.

Sortie nationale : mer. 5 mars 2014 – Ce film mène une enquête inédite sur les oeuvres réalisées clandestinement dans les camps nazis. Il dialogue avec les rares artistes déportés encore vivants et avec les conservateurs de leurs oeuvres : des émotions qu’elles suscitent, de leur marginalisation, leur signature ou leur anonymat, de leur style, ainsi que de la représentation de l’horreur et de l’extermination.

Dans ce voyage parmi ces fragments d’images clandestines et les ruines des anciens camps, il propose ainsi une quête sensible entre visages, corps et paysages, pour questionner la notion d’oeuvre et interroger frontalement l’idée de beauté.

L’enjeu en est dérangeant, mais peut-être ainsi pourrons-nous mieux nous figurer ce que furent réellement ces camps, appréhender les possibles de l’art et éprouver ce qu’est l’honneur d’un artiste – aussi infime et fragile que soit le geste de dessiner.

Documentaire, 1h44, France / Allemagne, 2013, La Huit Production

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Sortie nationale : mercredi 5 mars 2014

Film sélectionné au Festival international du film de Rome en novembre 2013

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Les 114 portraits faits de 1943 à 1945 par l’artiste polonais Franciszek Jazwiecki à Buchenwald, Gros Rosen, Sachsenhausen et Auschwitz, conservés dans les réserves du Museum d’Auschwitz-Birkenau. © Jour2Fête

L’assassinat de Jean Zay

Suite à l’annonce par le Président François Hollande de faire entrer Jean Zay au Panthéon, nous rediffusons cette semaine l’émission réalisée avec Hélène Mouchard-Zay, Présidente du Cercil (Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret). Ministre de l’Education nationale et des Beaux-arts sous le Front populaire de Léon Blum, Jean Zay fut la victime de très violentes campagnes antisémites avant d’être assassiné par la Milice, le 20 juin 1944.

Emission animée par Irène Omélianenko.

En octobre 1940, le procès qui condamna Jean Zay à la déportation à vie et à la dégradation militaire fut inique, expéditif et représentatif de la « justice » sous Vichy.

Le livre Souvenirs et Solitude, écrit par Jean Zay pendant son incarcération à la prison de Riom, a été réédité en poche aux éditions Belin.