Les galeries d’art à Paris sous l’Occupation

Emission du 19 mars 2017: notre invitée est Emmanuelle Polack,  historienne, spécialiste du marché de l’art sous l’occupation, qui a coordonné avec Yves Chevrefils Desbiolles le dernier numéro de la revue Archives Juives, intitulé juifs et marché de l’art en contexte de guerre au XX siècle, qui paraît avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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Arnold Schönberg. Peindre l’âme

Nous recevons cette semaine Fanny Schulmann, une des commissaires de l’exposition Arnold Schönberg, peindre l’âme, qui se tient actuellement au Musée d’art et d’histoire du judaïsme jusqu’au dimanche 29 janvier 2017.

 

Du mer. 28 sept. 2016 au dim. 29 janv. 2017- MAHJ, Paris – Compositeur, théoricien et enseignant, poète, chef de file de la Seconde École de Vienne, inventeur du dodécaphonisme, Arnold Schönberg (1874-1951) eut également une activité de peintre. Il réalise, à partir de décembre 1908 et pendant quelques années, une œuvre hors norme, dans laquelle autoportraits et portraits de ses proches voisinent avec ce qu’il intitulait des Regards – sortes de visions hallucinées –, des caricatures, des scènes de nature ou des études de décor pour ses opéras.

Débutant à un moment charnière de son travail de compositeur, cette démarche picturale a valeur de journal.

L’exposition, conçue en étroite collaboration avec le Centre Arnold Schönberg à Vienne, est la première manifestation parisienne consacrée à Schönberg peintre, depuis celle du musée d’Art moderne de la ville de Paris en 1995.

Bénéficiant de prêts exceptionnels, elle met en lumière, à travers 300 œuvres et documents, la qualité singulière de cette production, en la situant dans son contexte artistique viennois, avec des œuvres de Richard Gerstl, Egon Schiele, Oskar Kokoschka ou Max Oppenheimer.

Par un choix de travaux contemporains de Kandinsky, elle rappelle les liens entre les deux créateurs, unis dans leur art par une approche conjointe des pratiques musicales et picturales.

Cette exposition aborde également la relation tourmentée que Schönberg entretient avec sa judéité. Converti au protestantisme en 1898, il revient au judaïsme à Paris en 1933, avant son exil aux États-Unis. L’exposition pose un regard renouvelé sur le compositeur, en observant sa trajectoire, à la croisée des champs artistiques et des préoccupations politiques, culturelles et religieuses qui ont innervé son œuvre.

Cette exposition reçoit le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Plus d’information sur le site du musée d’art et d’histoire du Judaïsme

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Exposition

Du mercredi 28 septembre 2016 au dimanche 29 janvier 2017

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
71 rue du Temple 75003 Paris

Autour de l’exposition : concerts, rencontres et activités pédagogiques

Tarifs et réservations

Parce que j’étais peintre

A l’occasion de la sortie en salles le 5 mars 2014  de « Parce que j’étais peintre, l’art rescapé des camps nazis », nous recevons le réalisateur Christophe Cognet.

Sortie nationale : mer. 5 mars 2014 – Ce film mène une enquête inédite sur les oeuvres réalisées clandestinement dans les camps nazis. Il dialogue avec les rares artistes déportés encore vivants et avec les conservateurs de leurs oeuvres : des émotions qu’elles suscitent, de leur marginalisation, leur signature ou leur anonymat, de leur style, ainsi que de la représentation de l’horreur et de l’extermination.

Dans ce voyage parmi ces fragments d’images clandestines et les ruines des anciens camps, il propose ainsi une quête sensible entre visages, corps et paysages, pour questionner la notion d’oeuvre et interroger frontalement l’idée de beauté.

L’enjeu en est dérangeant, mais peut-être ainsi pourrons-nous mieux nous figurer ce que furent réellement ces camps, appréhender les possibles de l’art et éprouver ce qu’est l’honneur d’un artiste – aussi infime et fragile que soit le geste de dessiner.

Documentaire, 1h44, France / Allemagne, 2013, La Huit Production

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Sortie nationale : mercredi 5 mars 2014

Film sélectionné au Festival international du film de Rome en novembre 2013

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Les 114 portraits faits de 1943 à 1945 par l’artiste polonais Franciszek Jazwiecki à Buchenwald, Gros Rosen, Sachsenhausen et Auschwitz, conservés dans les réserves du Museum d’Auschwitz-Birkenau. © Jour2Fête

Maryan: la ménagerie humaine

Notre invitée cette semaine est Nathalie Hazan Brunet, conservatrice, commissaire de l’exposition sur le peintre Maryan, survivant de la Shoah, au Musée d’art et d’histoire du judaïsme.

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Peuplée de juges, de gardiens de camps, de clowns, d’inquisiteurs, de bourreaux, d’imbéciles – une humanité avilie ou terrorisée –, l’œuvre de Maryan (Pinchas Burstein, 1927-1977) est puissante, tragique, grinçante, inclassable. Né en Pologne, à Nowy Sacz, Maryan passe son adolescence dans des ghettos, des camps de travail et de concentration.

Seul survivant de sa famille, il part en 1947 pour la Palestine et entre à l’école d’art Bezalel à Jérusalem, où il expose pour la première fois en 1949. L’année suivante, il se rend à Paris, étudie à l’École nationale supérieure des beaux-arts, dans l’atelier de Fernand Léger, et suit des cours de lithographie.

Dès 1952, il expose à la galerie Breteau, puis, à partir de 1956, à la galerie de France, tout en participant à de nombreux salons et expositions collectives. En 1962, lassé du monde de l’art parisien, il s’installe à New York et devient citoyen américain. Il décède subitement, au Chelsea Hotel, en 1977.

Dans les années 1950, sa peinture oscille entre une figuration cubisante, graphique et narquoise et une abstraction dans laquelle on devine des corps, des visages, des formes animales.

À partir de 1960, ses personnages enfermés dans des boîtes cèdent la place à un carnaval de créatures, mi-hommes mi-animaux, incarnant pouvoir, autosatisfaction, dégoût, idiotie. Si sa peinture trouve à New York un environnement artistique où se déployer, cette liberté coïncide avec une fragilité grandissante, physique et mentale, de l’artiste.

En 1971, sur les conseils de son psychanalyste, Maryan a recours au dessin pour expurger les visions qui l’obsèdent. Une année durant, il remplit à l’encre de Chine neuf carnets. Cet ensemble, sans équivalent, qu’il intitule Ecce homo sera présenté pour la première fois. Ils constituent le cœur et la trame de l’exposition. Avec un humour désespéré et ravageur, il y revient sur son enfance, sur sa traversée de la guerre, qu’il accompagne de commentaires lapidaires dans un anglais mâtiné de français, de yiddish et de polonais.

L’exposition n’est pas une rétrospective. Hormis un tableau clé de 1952, elle reprend les temps forts de l’œuvre peint et dessiné de 1960 à 1977. Elle comprend, outre les carnets de 1971 – donnés par la veuve de l’artiste au musée national d’Art moderne, Centre Pompidou en 2012 –, vingt peintures et une quarantaine de dessins regroupés par séries. Des extraits du film Ecce homo, tourné au Chelsea Hotel en 1975, seront montrés dans le parcours.

Exposition

Du mercredi 6 novembre 2013 au dimanche 9 février 2014

Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris

Commissariat

Commissaire : Nathalie Hazan-Brunet
Commissaire associée : Catherine Thieck
Chargée de projet : Juliette Braillon

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Maryan 1963 New York  photo Bernard Gotfryd
Maryan 1963 New York photo Bernard Gotfryd