Rencontre avec Laurence Sendrowicz

Pour la rentrée, nous recevons Laurence Sendrowicz,  qui a écrit et interprète Faute d’impression. Une histoire de traductrice à la Manufacture des Abbesses. Une histoire inspirée de sa propre expérience (elle est elle même la traductrice d’auteurs israéliens célèbres comme Hanokh Levin), mais qui parle aussi en creux des difficultés de la « deuxième génération ».

Jusqu’au sam. 11 oct. 2014 – Manufacture des Abbesses, Paris – 3 mars 2008, début d’après-midi. Fanny Barkowicz est, comme à son habitude, en train de traduire un roman. Un coup de téléphone. Au bout du fil une voix enthousiaste… et tout s’écroule. Commence alors une longue déambulation, intérieure et extérieure, où cette femme épanouie, entourée d’un merveilleux mari et de deux beaux garçons en pleine forme devra assumer tout ce que, par lâcheté ou sens des responsabilités, elle a fui jusqu’à cet instant.

Mais pour en arriver là, la traductrice devra se débarrasser de quelques monstres fantasmés ou réels, elle devra répondre à ses fils et aux fantômes qui ne lâchent pas prise, Fayga, Mendel, oncle Max… une famille décimée dans la Shoah à qui elle aura essayé, avec ses mots, de donner voix.

Faute d’impression est le deuxième volet d’une trilogie, commencée par Les Cerises au Kirsch, dont le thème central est : comment vivre aujourd’hui malgré tout ? Que faire du poids d’un passé qui ne passe pas ?

Ce spectacle a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Représentations

Du mercredi 20 août au samedi 11 octobre 2014
Du mercredi au samedi à 19h

La Manufacture des Abbesses
7 rue Véron 75018 Paris
Métro : Abbesses ou Blanche

Réservations au 01 42 33 42 03 ou sur manufacturedesabbesses.com

Un tarif préférentiel à 10 € est proposé aux amis de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah en réservant par téléphone avec le code “Traduction”.

Distribution

Pièce écrite et interprétée par Laurence Sendrowicz
Mise en scène et scénographie : Nafi Salah
Musique originale : Yaacov Salah et Meïr Salah
Lumière : Pascal Noël
Costumes : Esther Marty-Kouyaté

Ceux qui restent

Cette semaine, nous recevons David Lescot, auteur, compositeur, metteur en scène pour parler de la pièce « Ceux qui restent » jouée jusqu’au dimanche  23 mars 2014 au Théâtre Le Monfort, à Paris. 

Crédit Vincent Pontet - Wikispectacle
Crédit Vincent Pontet – Wikispectacle

Enfants rescapés du ghetto de Varsovie, Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson sont les témoins vivants d’une histoire qu’ils souhaitent aujourd’hui transmettre. Recueillis et portés à la scène par David Lescot, leurs témoignages croisés sont présentés dans un dispositif dépouillé de tout effet spectaculaire, sans réécriture ni artifice.

Metteur en scène : David Lescot
Acteurs : Marie Desgranges, Antoine Mathieu

Ce spectacle a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

La voix dans le débarras

Invitée cette semaine, Sarah Oppenheim, qui met en scène à la MC93 de Bobigny le texte de Raymond Federman, la Voix dans le débarras, à l’affiche jusqu’au samedi 15 fév. 2014.

Sauvé de la déportation par sa mère qui le pousse dans un débarras le jour de la rafle du Vél’ d’Hiv’ en lui disant comme dernière parole « Chut ! », Raymond Federman a mis trente-sept ans pour faire de cet événement le cœur d’un récit qui se déroule entre mémoire et imagination, réel et fiction. De cette écriture se dégage un univers singulier, bousculant les codes romanesques et biographiques.

Il ne s’agit pas ici de raconter une page sinistre de l’histoire des hommes mais d’écouter la voix d’un enfant devenu adulte qui se déploie dans une écriture rythmée, musicale, influencée tant par Samuel Beckett que par la pratique du jazz.

Raymond Federman nous entraîne dans le gouffre de la solitude, dans le chaos du monde, avec une vitalité à la fois réjouissante et angoissante.

Sarah Oppenheim signe l’adaptation théâtrale de ce roman, de cette « sur-fiction » écrite en deux langues, anglais et français.

Cette pièce a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Représentations

Du vendredi 31 janvier au samedi 15 février 2014

Lundi, vendredi et samedi : 20h30
Mardi : 19h30
Dimanche : 15h30
Relâche mercredi et jeudi

Dimanche 9 février après la représentation
Rencontre avec toute l’équipe artistique, animée par Jean-François Perrier

Spectacle en anglais non-surtitré et en français
Durée : 1h20

MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis
9 boulevard Lénine 93000 Bobigny
Réservation : 01 41 60 72 72 – www.mc93.com

Distribution

Texte : Raymond Federman
Mise en scène : Sarah Oppenheim
Scénographie : Antonin Douady, Louise Dumas
Lumières : Benjamin Crouigneau
Son : Julien Fezans
Avec Nigel Hollidge, Fanny Mary

Raymond Federman
Raymond Federman

Les disparitions d’Anna Langfus

Nous recevons cette semaine Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il vient de publier une biographie d’Anna Langfus, Les disparitions d’Anna Langfus,  aux éditions Noir sur Blanc et inaugure prochainement une exposition consacrée à Anna Langfus à Sarcelles.

Romancière française d’origine juive polonaise, Prix Goncourt en 1962, Anna Langfus (1920-1966) est une rescapée de la Shoah. Installée en France après la guerre, elle publie trois romans Le Sel et le soufre (1960), Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965). Elle est une des premières romancières à transmettre par la fiction l’expérience de la Catastrophe. Son oeuvre a été traduite en 15 langues.

Anna Langfus

Une vie marquée par la Shoah



Anna Langfus a presque 20 ans quand l’armée allemande envahit la Pologne. Elle tente, avec son jeune mari, également juif, d’échapper aux massacres des nazis. Elle est prise dans les ghettos, les rafles et les traques. Elle connaît la faim, les trahisons, la prison, les tortures, l’errance dans les forêts et participe à la résistance polonaise. La guerre anéantit tous les siens.

À l’âge de 26 ans, elle part en France pour refaire sa vie. En 1960, elle s’installe à Sarcelles. Elle écrit. Elle donne une première pièce de théâtre, Les Lépreux, en 1956. Puis elle publie aux éditions Gallimard trois romans qui rencontrent un large public : Le Sel et le soufre (1960) évoque la guerre du point de vue d’une jeune femme ordinaire ; Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965) racontent l’histoire de personnages « malades de la guerre » qui ne parviennent pas à refaire leur vie.

Anna Langfus ne donne pas un témoignage au sens propre, plutôt une évocation intime de la Catastrophe et du désarroi des survivants juifs. Elle est une des rares romancières françaises à transmettre la violence de cette épreuve par la fiction. Le ton et le style de ses récits dérangent ; ils se départissent d’une littérature héroïque, consensuelle ou consolatrice.

Elle a disparu à l’âge de 46 ans.

Exposition


Du dim. 2 au dim. 16 fév. 2014 – Sarcelles
Présentant des photos, des extraits de son œuvre, des documents inédits et des archives audiovisuelles, cette exposition reconstitue l’atmosphère des trois romans d’Anna Langfus. Elle met le spectateur en contact avec la réalité de la Shoah à l’Est et avec la puissance et l’originalité du style de l’écrivain.

Du dimanche 2 février au dimanche 16 février 2014
Vernissage le dimanche 2 février 2014 à 11h
Entrée libre

Maison du patrimoine
1 rue des Piliers
95200 Sarcelles

Exposition réalisée par Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il est l’auteur d’une biographie d’Anna Langfus.

Conception graphique : Elizabeth Saint-Jalmes, artiste plasticienne et graphiste

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.