Entretien avec Benjamin Gross

A l’occasion de la parution aux éditions de l’Eclat de la traduction du Souffle de vie de Hayyim de Volozhyn, Isabelle Cohen de Castelbajac reçoit Benjamin Gross, penseur et talmudiste pour « Mémoires Vives ».

Le Souffle de vie (Ruah Hayyim) de Rabbi Hayyim de Volozhyn, est un commentaire des Pirké Avot [Chapitre des pères], publié en 1859 par le fils de l’auteur, à partir des cours professés par son père à la yeshiva Ets-Hayyim, dont il fut le fondateur et qui exerça une influence remarquable sur le judaïsme ashkénaze (et au-delà) au XIXe siècle. Évidemment lié au grand œuvre de Hayyim de Volozhyn (l’Âme de la vie [Nefesh ha-Hayyim], dont Benjamin Gross a donné en 1986 une traduction française), Le Souffle de vie s’adresse à un public plus large et plus diversifié, et témoigne de la valeur essentielle que l’auteur accordait à l’étude « désintéressée » et à la fréquentation quotidienne des textes pour affirmer la pérennité d’un judaïsme confronté à une modernité naissante. Comme l’écrit Benjamin Gross dans son introduction, c’est une véritable «philosophie de l’éducation» qui se dégage de cet ouvrage, dont le traducteur s’est appliqué à « systématiser les principes dans son propre commentaire ». Et c’est le double (ou triple) intérêt de cette publication que de manifester la continuité du commentaire d’un texte essentiel de l’éthique juive, datant du IIe siècle de l’ère commune, et dont les protagonistes semblent poursuivent ainsi leur dialogue infini à travers les lectures qu’ils suscitent le long des siècles. Cette vitalité du commentaire n’a pas pour but d’actualiser ou de moderniser une lecture du XIXe siècle d’un texte du IIe. Elle affirme la contemporanéité immédiate d’une pensée vivante, et propose une vision «anhistorique», visant à l’universel d’un texte fondateur de l’éthique du judaïsme.

Le Camp C de Compiègne

Le festival du film d’histoire de Compiègne diffuse pour la première fois mercredi 7 novembre  2012 le film de Marc Tavernier, notre invité cette semaine, consacré au camp des Juifs à Compiègne, le camp C.

Le Frontstalag 122 était le camp d’internement allemand de Compiègne-Royallieu. C’est dans cette ancienne caserne militaire qu’ont été enfermés, durant la seconde guerre mondiale, plus de 54 000 personnes : résistants,  ressortissants de puissances ennemies et juifs. 48 000 d’entre eux ont été déportés à l’Est, en Allemagne ou en Pologne, dans des camps de concentrations et d’extermination. Une majorité d’entre eux étaient passés par le camp C, réservé aux Juifs, et qui va devenir, au fil des années, l’antichambre des camps de la mort. Le camp C est une zone de non-droit dans un camp d’internement aux conditions déjà extrêmement difficiles où règnent le froid, la faim et la maladie, sans parler de la menace permanente des représailles et de la déportation. Isolés des autres internés par des rangées de barbelés, les Juifs n’ont pas droit aux colis, au courrier ni à l’aide de la Croix-rouge, pourtant présente dans le reste du camp. C’est leur histoire que nous raconte Marc Tavernier dans son film « Camp C, Compiègne-Royallieu », qui sera présenté mercredi 7 novembre dans le cadre du festival du film de Compiègne.

Ce documentaire a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

DVD

Commander le DVD auprès de la librairie du Mémorial de la Shoah.
A visiter

Mémorial de l’internement et de la déportation du camp de Royallieu
2 bis, avenue des Martyrs de la Liberté
60200 Compiègne

Exposition sur les Juifs d’Algérie

A l’occasion des 50 ans des accords d’Évian, le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme revient sur l’histoire des Juifs d’Algérie, à travers une exposition qui met en lumière la diversité et la complexité des expériences, des trajectoires politiques et sociales des membres de cette communauté. Invitée de cette émission, la commissaire de l’exposition, Anne-Hélène Hoog.

 

Outre l’histoire des Juifs d’Algérie, sont également abordées leur vie religieuse et leurs activités économiques. Enfin, la culture populaire des Juifs d’Algérie est évoquée, notamment les coutumes et les divertissements et la musique.

Environ 250 documents (manuscrits, livres, textiles, objets, oeuvres d’art), issus de collections publiques françaises et étrangères, ainsi que d’archives administratives et familiales, forment le corpus du parcours. Celui-ci est complété par des documents audiovisuels, des cartes, des chronologies et des bases de données numériques.

L’exposition fait une large place à la mémoire familiale. Elle témoigne ainsi des liens maintenus ou rompus des Juifs d’Algérie avec leur histoire et leur pays d’origine.

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Plus d’information sur le site Internet du MAHJ

Exposition – Juifs d’Algérie

Du vendredi 28 septembre 2012 au dimanche 27 janvier 2013

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
Métro : Rambuteau, Hôtel de Ville
Tél. 01 53 01 86 60

Histoire de l’OSE

2000 enfants ont été sauvés par l’OSE pendant la seconde guerre mondiale. Une exposition présentée actuellement aux Archives Nationales, raconte le parcours  de 10  de ces  enfants et retrace l’histoire des différentes filières de l’OSE, l’œuvre de secours aux enfants. Une histoire que l’on va  approfondir avec  l’historienne Sabine Zeitoun, notre invitée aujourd’hui, pour son livre qui vient de paraitre aux Editions de l’Harmattan : « Histoire de l’OSE, de la Russie tsariste à l’occupation en France , 1912-1944 ».

https://memoiresvives.net/wp-content/uploads/2012/10/memoires-vives-2012-10-21_sabine-zeitoun-ok1.mp3

Emission animée par Kristel le Pollotec