Pleurnichard

A l’occasion des lectures de Pleurnichard qui auront lieu au théâtre du Rond-Point du 8 au 12 mars 2011, Mémoires Vives reçoit Jean-Claude Grumberg, auteur dramatique.

Emission animée par Perrine Kervran

Pleurnichard. C’est le joli titre du livre de Jean-Claude Grumberg paru en 2010 aux éditions du Seuil et c’est aussi une sorte de pseudonyme pour dire l’enfant, l’adolescent et le jeune homme qu’il a été. Dans ce livre dont il lira des extraits sur scène, l’auteur devenu homme de théâtre et écrivain regarde avec tendresse et ironie l’orphelin apeuré dont le père est mort « en déportation », l’apprenti tailleur inconsolable qui rêve d’une autre vie et l’enfant en colère qui partait en colonies de vacances dans les pays communistes. C’est un livre grinçant, mordant, mais aussi un livre qui fait rire tout haut, ce qui n’est pas si fréquent. Et pourtant, c’est aussi la voix d’un enfant rempli d’un chagrin qui le dépasse et qu’il ne comprend pas.

Comme un funambule sur son fil, Pleurnichard guide Jean-Claude Grumberg dans la traversée de sa vie. L’un se cachant derrière l’autre, tous deux tentent de vaincre leur peur en la proclamant.
« […] Comment se venger ? de quoi ? Pleurnichard avait trouvé inconsciemment son moyen : insulter les flics, les douaniers, les préposés à l’état civil ou tout autre fonctionnaire rond de cuir et manches de lustrine, les instituteurs, les contrôleurs SNCF et RATP, tous ceux qui incarnaient plus ou moins à ses yeux le pouvoir, l’autorité. Voilà. […]

Drôle de manière de se venger dites-vous ? Sans doute. Refuser la société même au sein des organisations dont le but avoué semblait être la destruction de cette société, se faire un devoir d’y râler, d’y ricaner, d’y douter, d’ironiser. On tue ton père et tu ne te venges pas. Hamlet. La pièce était faite. Faire ou défaire, voilà la question. […] »

« En fait, je n’ai jamais su vraiment me comporter devant le malheur absolu. Faut-il pleurer, s’arracher la tête et la piétiner, ou rire à en crever? Désormais, pour être sûr d’être tout à fait humain, je m’efforce et m’efforcerai de faire les trois ensemble. »

Une lumière dans la nuit

Invité cette semaine de notre émission « Mémoires Vives » animée par Perrine Kervran, le Rabbin Iossef Gorodetsky, petit fils du Grand Rabbin Binyamin Eliahou Gorodetsky, dont les mémoires ont été rééditées.

Pendant plus de 60 ans, le Grand Rabbin Gorodetsky, fondé de pouvoir du Rabbi de Loubavitch et grand rabbin de la ville de Kiev, n’a eu de cesse de préserver et de ranimer la flamme juive, au péril de sa vie, dans sa Russie natale puis au cœur de l’exil. Échappant aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale, il poursuit inlassablement sa mission et s’établit à Paris, où sur ordre du Rabbi, il fonde le Bureau Européen de Loubavitch, qui a pour vocation de venir en aide aux réfugiés d’Europe.

Il aura également pour mission de créer et de soutenir des institutions juives à travers l’Afrique du Nord et Israël.

En ces temps d’après-guerre, il mène de front une bataille pour la survie du peuple juif à travers la création d’institutions juives, qui deviennent peu à peu les lieux incontournables de l’éducation, de l’assistance sociale et du culte juifs et le sont encore aujourd’hui.

Le projet Aladin: rendez-vous historique à Auschwitz

Le 1er février 2011, des responsables de toutes confessions et de toutes origines se sont rendus à Auschwitz dans l’optique de lutter contre le négationnisme dans leur pays. Avec nous pour en parler, Anne-Marie Revcolevschi, présidente du projet Aladin.

Emission animée par Perrine Kervran


A l’initiative du Projet Aladin, 150 personnalités juives, chrétiennes et musulmanes, et des représentants de nombreux pays notamment du Moyen-Orient et d’Afrique, ont rendu hommage ensemble aux victimes de la Shoah sur le site du camp d’Auschwitz-Birkenau.

La visite, parrainée par l’Unesco et la Mairie de Paris, était organisée dans le cadre du Projet Aladin, lancé en 2009 par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, dans le but de promouvoir des rapprochements interculturels et de rendre disponibles en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur la Shoah. Plus de 200 personnalités d’Europe et du monde arabo-musulman s’étaient associées au projet lors de son lancement à l’Unesco.

La rencontre sur le site de l’ancien camp d’extermination, au lendemain de l’anniversaire de sa libération le 27 janvier 1945, a donné lieu à une cérémonie oecuménique, suivie de dépôt de gerbes à Birkenau et à Auschwitz.

Y ont participé notamment la vice-secrétaire générale de l’ONU Asha-Rose Migiro et la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, ainsi que des envoyés spéciaux et représentants de chefs d’Etat et de gouvernement de plusieurs pays arabes, d’Israël, d’Europe, de Russie et des Etats-Unis, des personnalités religieuses, des universitaires, des maires de plusieurs grandes cités du monde et des survivants de la Shoah.

Bon papa, un film de Leïla Ferault

A l’occasion du cycle de films « Mémoires Familiales » au Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Mémoires Vives reçoit Leïla Ferault, réalisatrice du film Bon Papa projeté lundi 7 février à 18h.

Emission animée  par Perrine Kervran.
Leïla Ferault, fille de survivants de la Shoah du côté de sa mère, s’est plongée pour ce film à la recherche du passé obscur de son grand-père paternel, ce Bon-Papa engagé auprès du service d’Ordre légionnaire, symbole de la France vichyste de la Révolution Nationale.
Cette traversée se heurte au silence et à l’évitement de la petite à la grande histoire pour enfin faire advenir la parole.

Du dim. 6 au mar. 8 fév. 2011 – MAHJ, Paris – Le MAHJ propose un cycle de douze films, majoritairement documentaires, explorant le parcours d’histoires familiales, souvent à traversées par la Shoah, la souffrance et la perte, mais aussi par l’humour et l’optimisme. Trois de ces films ont été soutenus par la Fondation.

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
71, rue du Temple
75003 Paris

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