Émission du 26 mai 2019, avec Pierre Goestchel, réalisateur deL‘héritage retrouvé. Limoges, un refuge juif dans la tourmente.
Pierre Goetschel mène ici une véritable enquête sur ses grands parents paternels, Fernande et Gustave Goetschel, qui ont joué un grand rôle dans l’accueil des réfugiés juifs à Limoges pendant la Seconde Guerre mondiale. À travers un collage de textes collectés aussi bien dans des rapports de police, des courriers intimes, familiaux ou administratifs, le film retisse les fils d’une mémoire dont l’auteur interroge les empreintes autant que les silences. Il fait ainsi résonner leur existence dans un dialogue entre une mémoire intime et une histoire collective qui met aussi en avant le rôle de Limoges comme plaque tournante dans le sauvetage des Juifs et dans la Résistance.
Émission 17 mars 2019 avec Jean-Charles Szurek, directeur de recherche émérite au CNRS, à propos du colloque international qui s’est tenu à l’EHESS les 21 et 22 février dernier, et qui a été perturbé par des incidents sur lesquels nous souhaitions revenir pour en comprendre la portée.
Les 21 et 22 février derniers se tenait à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris, un colloque international consacré à « La nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah ». Au sein de cette rencontre scientifique, le grand historien américain d’origine polonaise, Jan T. Gross, était invité par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah à donner une conférence au Collège de France intitulée : « Itinéraire d’un historien de la Shoah en Pologne ». Il y a notamment expliqué : « Rien de ce que j’ai écrit dans ma thèse – La société polonaise sous l’occupation allemande – publiée il y a 40 ans, ne me fait rougir aujourd’hui. Ce qui me fait rougir, c’est ce que j’ai omis d’écrire. Il n’y a rien dans le livre – ou, pour être exact, une page et demie en tout – au sujet des Juifs. Et je n’avais même pas l’impression de passer à côté de quoi que ce soit puisque le standard historique de l’époque consistait à laisser de côté tout ce qui concernait les Juifs. » Après quoi, Gross nous expliquait comment, au cours des années qui ont suivi, il avait été amené à réparer cette omission dans des livres qui ont renouvelé de fond en comble le récit des rapports entre les Juifs et les polonais pendant la seconde guerre mondiale : Les Voisins, publié en 2000 (et qui vient d’être réédité aux éditions des Belles Lettres) ou La Peur : l’antisémitisme en Pologne après Auschwitz, publiés en 2006. Ces livres n’ont pas seulement fait date, ils ont été les fers de lance de cette « nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah » sur laquelle souhaitait se pencher le colloque organisé par l’EHESS le mois dernier et dont Jean Charles Szurek, directeur de recherches émérite au CNRS que nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui, fut l’un des organisateurs.
Émission du 21 octobre 2018 avec Christophe Carraud, traducteur et éditeur du livre d’Adachiara Zevi, Monuments par défaut, paru dans la collection Teamim des éditions de la revue Conférence.
Quelle forme donner quand on veut faire un monument pour la Destruction ? C’est la question que se sont posées chacun des architectes qui ont travaillé à de tels projets, de Moshe Safdie, concepteur du nouveau musée de Yad Vashem à Peter Eisenman pour le mémorial de Berlin en passant par le Mémorial américain de l’Holocauste à Washington conçu par James Hugo Freed ou le Mémorial de Drancy conçu par l’architecte Suisse Roger Diener? N’est-on pas face à une équation impossible, une contradiction dans les termes? Est-ce qu’un monument pour la Destruction ne peut pas être qu’un monument par défaut? C’est l’interrogation d’Addachiara Zevi, architecte et historienne d’art, dans un livre initialement paru en italien et que Christophe Carraud a traduit et édité.
Emissions du 15 juillet 2018 et du 22 juillet 2018: nos invitées sont Rachel Ertel, Professeur émérite, et Audrey Kichelewski, historienne, qui vient de publier un livre intitulé les Survivants, les Juifs de Pologne depuis la Shoah, aux éditions Belin.