Les enfants sans ombre

A l’occasion du cycle consacré à la Shoah en Belgique, Mémoires Vives reçoit ce dimanche Bernard Balteau, réalisateur du film Les enfants sans ombre.

Emission animée par Perrine Kervran


Ce film retrace le parcours du professeur Shaul Harel, alias Charlie Hilsberg, caché à quatre ans à la fin de 1942,
aujourd’hui éminent neuropédiatre à Tel-Aviv.
Comment a-t-il survécu durant la Shoah ? Comment
s’est-il construit ? Une histoire de résilience, en écho
à celle de milliers d’autres. Une histoire qu’il raconte
enfin, à ses propres enfants, petits-enfants
et à nous les spectateurs.

Cycle la Shoah en Belgique

Du dim. 6 au mer. 16 mars 2011 – Mémorial de la Shoah, Paris – Envahie le 10 mai 1940, la Belgique capitule et est mise sous tutelle d’une administration militaire allemande. De juin 1942 à juillet 1944, en 28 convois, 25 835 Juifs sont déportés principalement à Auschwitz-Birkenau. Chercheurs, réalisateurs, témoins, responsables de musées et lieux de mémoire abordent durant ce cycle les divers aspects de la persécution, de la déportation et du sauvetage des Juifs en Belgique.

Ce cycle aborde notamment les questions de l’organisation des persécutions et de la déportation, les attitudes des autorités belges face à la législation antijuive de l’occupant, le rôle de l’Association des Juifs en Belgique, ainsi que les actes de la Résistance, de la population et des institutions religieuses pour sauver des Juifs.

- Télécharger le programme (pdf)

- Informations et réservations sur le site du Mémorial de la Shoah.

Pleurnichard

A l’occasion des lectures de Pleurnichard qui auront lieu au théâtre du Rond-Point du 8 au 12 mars 2011, Mémoires Vives reçoit Jean-Claude Grumberg, auteur dramatique.

Emission animée par Perrine Kervran

Pleurnichard. C’est le joli titre du livre de Jean-Claude Grumberg paru en 2010 aux éditions du Seuil et c’est aussi une sorte de pseudonyme pour dire l’enfant, l’adolescent et le jeune homme qu’il a été. Dans ce livre dont il lira des extraits sur scène, l’auteur devenu homme de théâtre et écrivain regarde avec tendresse et ironie l’orphelin apeuré dont le père est mort « en déportation », l’apprenti tailleur inconsolable qui rêve d’une autre vie et l’enfant en colère qui partait en colonies de vacances dans les pays communistes. C’est un livre grinçant, mordant, mais aussi un livre qui fait rire tout haut, ce qui n’est pas si fréquent. Et pourtant, c’est aussi la voix d’un enfant rempli d’un chagrin qui le dépasse et qu’il ne comprend pas.

Comme un funambule sur son fil, Pleurnichard guide Jean-Claude Grumberg dans la traversée de sa vie. L’un se cachant derrière l’autre, tous deux tentent de vaincre leur peur en la proclamant.
« […] Comment se venger ? de quoi ? Pleurnichard avait trouvé inconsciemment son moyen : insulter les flics, les douaniers, les préposés à l’état civil ou tout autre fonctionnaire rond de cuir et manches de lustrine, les instituteurs, les contrôleurs SNCF et RATP, tous ceux qui incarnaient plus ou moins à ses yeux le pouvoir, l’autorité. Voilà. […]

Drôle de manière de se venger dites-vous ? Sans doute. Refuser la société même au sein des organisations dont le but avoué semblait être la destruction de cette société, se faire un devoir d’y râler, d’y ricaner, d’y douter, d’ironiser. On tue ton père et tu ne te venges pas. Hamlet. La pièce était faite. Faire ou défaire, voilà la question. […] »

« En fait, je n’ai jamais su vraiment me comporter devant le malheur absolu. Faut-il pleurer, s’arracher la tête et la piétiner, ou rire à en crever? Désormais, pour être sûr d’être tout à fait humain, je m’efforce et m’efforcerai de faire les trois ensemble. »

Une lumière dans la nuit

Invité cette semaine de notre émission « Mémoires Vives » animée par Perrine Kervran, le Rabbin Iossef Gorodetsky, petit fils du Grand Rabbin Binyamin Eliahou Gorodetsky, dont les mémoires ont été rééditées.

Pendant plus de 60 ans, le Grand Rabbin Gorodetsky, fondé de pouvoir du Rabbi de Loubavitch et grand rabbin de la ville de Kiev, n’a eu de cesse de préserver et de ranimer la flamme juive, au péril de sa vie, dans sa Russie natale puis au cœur de l’exil. Échappant aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale, il poursuit inlassablement sa mission et s’établit à Paris, où sur ordre du Rabbi, il fonde le Bureau Européen de Loubavitch, qui a pour vocation de venir en aide aux réfugiés d’Europe.

Il aura également pour mission de créer et de soutenir des institutions juives à travers l’Afrique du Nord et Israël.

En ces temps d’après-guerre, il mène de front une bataille pour la survie du peuple juif à travers la création d’institutions juives, qui deviennent peu à peu les lieux incontournables de l’éducation, de l’assistance sociale et du culte juifs et le sont encore aujourd’hui.

Le projet Aladin: rendez-vous historique à Auschwitz

Le 1er février 2011, des responsables de toutes confessions et de toutes origines se sont rendus à Auschwitz dans l’optique de lutter contre le négationnisme dans leur pays. Avec nous pour en parler, Anne-Marie Revcolevschi, présidente du projet Aladin.

Emission animée par Perrine Kervran


A l’initiative du Projet Aladin, 150 personnalités juives, chrétiennes et musulmanes, et des représentants de nombreux pays notamment du Moyen-Orient et d’Afrique, ont rendu hommage ensemble aux victimes de la Shoah sur le site du camp d’Auschwitz-Birkenau.

La visite, parrainée par l’Unesco et la Mairie de Paris, était organisée dans le cadre du Projet Aladin, lancé en 2009 par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, dans le but de promouvoir des rapprochements interculturels et de rendre disponibles en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur la Shoah. Plus de 200 personnalités d’Europe et du monde arabo-musulman s’étaient associées au projet lors de son lancement à l’Unesco.

La rencontre sur le site de l’ancien camp d’extermination, au lendemain de l’anniversaire de sa libération le 27 janvier 1945, a donné lieu à une cérémonie oecuménique, suivie de dépôt de gerbes à Birkenau et à Auschwitz.

Y ont participé notamment la vice-secrétaire générale de l’ONU Asha-Rose Migiro et la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, ainsi que des envoyés spéciaux et représentants de chefs d’Etat et de gouvernement de plusieurs pays arabes, d’Israël, d’Europe, de Russie et des Etats-Unis, des personnalités religieuses, des universitaires, des maires de plusieurs grandes cités du monde et des survivants de la Shoah.