Numéro spécial Yom Hashoah du magazine Tenoua

A l’occasion de la parution du numéro spécial Yom Hashoah de la revue Tenoua, nous recevons aujourd’hui Delphine Horvilleur, rabbin et directrice de la rédaction de Tenou’a et Ethel Buisson, architecte, dont le travail mémoriel et artistique autour de la figure de son grand père déporté Srul Ruger sert de fil rouge à ce numéro.

Couv Tenoua 2014

La revue « Tenou’a – Atelier de pensée(s) juive(s)?» était anciennement la revue du MJLF; aujourd’hui, elle est devenue autonome. Dans chaque numéro, des oeuvres d’artistes contemporains sont mises à l’honneur. Ce numéro donne un aperçu du travail d’Ethel Buisson, qui est architecte et enseignante en école d’architecture et qui a mené une enquête photographique, sur deux ans pour rassembler et retranscrire les traces immatérielles de la vie de son grand-père, parti en déportation avec le convoi n°7 en 1942.  « Dates après dates et leurs anniversaires, lieux après lieux et leurs traces invisibles, j’ai photographié à la chambre technique et enregistré ce qui m’était donné à voir et à entendre soixante dix ans après. Dans la reconstitution de l’absurde, le travail m’a conduit trois fois en Pologne,  j’ai produit 33 planches environ, rassemblées pour l’instant dans un carnet, qui comme un carnet de voyage relate le parcours mené pour le rencontrer. Je suis partie à sa recherche. Je suis partie le chercher. »

Mur des Noms au Mémorial de la Shoah, Rue du Buisson St Louis où Srul Ruger a été arrêté, Vel d’hiv où il a été interné, avant Drancy et Auschwitz, autant de jalons d’un parcours qu’Ethel Buisson a refait pas à pas 70 ans après son grand père.

Un travail qui pose la question de la mémoire individuelle et collective, de la commémoration et de la ritualisation, sur lequel Delphine Horviller apporte son éclairage, et qui dans ce numéro est ponctué par de nombreuses grandes voix, en particulier Elie Wiesel, Serge Klarsfeld, Annette Wieviorka, Boris Cyrulnik.

Autour de Yom Hashoah

La lecture des noms des déportés juifs de France se poursuivra sans interruption, de jour comme de nuit, du dimanche 27 avril à 19h30  (convoi 7) jusqu’au lundi 28 avril à19h (convoi n°42).  La lecture des noms des déportés a été initiée en 1990 par le rabbin Daniel Farhi, l’association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France et le Mouvement Juif Libéral de France.

Lecture du Sefer HaShoah organisée par le MJLF au Mémorial de la Shoah Lundi 28 avril 2014, 13h30
Projections et rencontres sont organisées au Mémorial de la Shoah à l’occasion de cette commémoration. Voir le programme sur le site du Mémorial (Réservation conseillée).

 

 

Le génocide au village

A l’occasion du 20 ème anniversaire du Génocide des Tutsi, nous recevons Hélène Dumas, docteur en histoire à l’EHESS, pour la sortie de son livre, « Le génocide au village, le massacre des tutsis au Rwanda » aux éditions du Seuil, dans la collection L’univers historique. Un livre  écrit à partir de sa thèse de doctorat, qui a été soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Fruit d’une enquête d’une dizaine d’années dans une commune du Rwanda, cette histoire « à la loupe » reconstitue, à travers ses lieux, ses acteurs et ses rescapés, l’exécution à l’échelle locale du dernier génocide du XXe siècle, concentré sur quelques mois (avril-mi-juillet 1994), et révèle la très grande proximité géographique, sociale, familiale des bourreaux et de leurs victimes.

Nourri des témoignages aux procès, ceux des survivants, des tueurs et des témoins, mais aussi de déambulations sur les lieux de l’extermination, le récit met en lumière les mécanismes de ces massacres de proximité et la créativité meurtrière des bourreaux qui ont assuré la redoutable efficacité du génocide des Tutsi. Il éclaire l’ampleur de la participation populaire, ainsi que le rôle des imaginaires de guerre défensive et d’animalisation des victimes qui ont animé les tueurs.Ce texte est aussi l’histoire de la confrontation d’un chercheur à la violence inouïe d’une parole et de la commotion produite par les traces physiques de l’extermination. À ce titre, il invite à une réflexion sur les manières de faire l’histoire d’un événement dont tant de dimensions demeurent inédites au regard des autres configurations de violence extrême.Hélène Dumas est docteur en histoire à l’EHESS. Elle a travaillé sur l’histoire du génocide des Tutsi rwandais de 1994 après avoir suivi plusieurs procès sur place, au Rwanda, où elle a séjourné une quinzaine de fois. Elle a reçu durant ses recherches le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Commander cet ouvrage

À Paris, un rassemblement est organisé le 7 avril sur le parvis de l’Hôtel de Ville de 15h à 17h. Il sera suivi d’une veillée commémorative au siège de Médecins du Monde (62, rue Marcadet 75018 Paris, M° Marcadet-Poissonniers).

Du 11 avril au 5 octobre, le Mémorial de la Shoah présente une exposition consacrée au génocide des Tutsi dont Hélène Dumas assure le commissariat scientifique.

D’autres manifestations sont organisées dans plusieurs villes de France.

- Programme des manifestations coordonnées par Ibuka-France (pdf)

 

Souffler sur les braises pour que revivent les ombres

Bonjour, nous  recevons aujourd’hui Claude Bochurberg, journaliste à Actualité Juive et Radio Shalom à l’occasion de la parution de son livre « Souffler sur les braises pour que revivent les ombres » aux éditions A.J. Presse.

Claude Bochurberg anime depuis plus de trente ans l’émission Mémoire et vigilance sur Radio Shalom et nous fait le grand plaisir de passer de l’autre côté du micro, aujourd’hui. Il est à l’honneur le 9 février au Mémorial de la Shoah puisque son dernier film, le Témoin impossible va être projeté, et qu’il sera suivie d’une rencontre à 17h avec Claude Bochurberg, Serge Klarsfeld et Henri Zadjenwergier, dernier survivant du convoi 73 à l’occasion de la parution de « Souffler sur les braises pour que revivent les ombres ».  Claude Bochurberg est aussi responsable de la rubrique Mémoire à Actualité juive, l’ensemble des articles parus depuis 30 ans ont été publiés il y a 2 ans sous le titre les Témoin et le témoins, un ouvrage mémorial remarquable, une mine pour tous ceux qui s’intéressent à la mémoire de la Shoah et à l’action des Fils et Filles des déportés juifs de France dont il est l’infatigable mémorialiste.

souffler sur les braises

A la reconquête des territoires perdus de la République

Invité de cette semaine, Iannis Roder, responsable de la formation au Mémorial de la Shoah, et qui avait participé il y a dix ans à l’ouvrage collectif Les territoires perdus de la République.

Cette émission a été enregistrée avant l’affaire « Dieudonné ». Nous avons choisi de la rediffuser aujourd’hui car Iannis Roder revient à la fois sur ce qu’on appelle trop rapidement « l’antisémitisme  en milieu scolaire », et sur les réponses qui sont apportées sur le terrain, mais aussi dans le cadre de la formation des professeurs au Mémorial de la Shoah.