Israel, vues d’ailleurs

Emission du 22 septembre 2019: notre invité cette semaine est Ariel Schweitzer, historien du cinéma, critique et enseignant, qui a inspiré et dirigé pour le MAHJ et pour le Mémorial de la Shoah le cycle de projections « Israël, vues d’ailleurs »

D’Aleksander Ford à Susan Sontag en passant par Pier Paolo Pasolini, Chris Marker, Claude Lanzmann ou Chantal Akerman, Israël a inspiré de nombreux cinéastes étrangers. Offrant une profondeur de champ qui échappe souvent aux cinéastes israéliens, leur regard extérieur et singulier dessine le portrait complexe, lucide, parfois inquiet, de ce pays. Un choix de fictions et de documentaires, rares pour certains, illustrera l’évolution de ces regards portés sur Israël, des origines du cinéma jusqu’à nos jours.

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Premier film parlant réalisé en hébreu, Sabra d’Aleksander Ford décrit avec une grande intensité dramatique la création d’une communauté agricole par des pionniers juifs au début du XXe siècle : la lutte contre les conditions climatiques, la recherche d’eau, les relations avec les voisins arabes. Les principaux rôles sont tenus par les acteurs du théâtre Habima de Tel-Aviv, dont la grande figure du théâtre israélien Hanna Robina.

 

L’homme aux bas nylon

Émission du 25 novembre 2018 avec Éric Bitoun, réalisateur, et Daniel Giberstein, fils de du fondateur de DIM.

Loin de l’image glamour des publicités pour les bas DIM, on ignore tout de l’homme qui a créé cette célèbre marque. Né en Pologne en 1916, Bernard Giberstein a perdu sa famille dans les camps et s’est engagé dans la Résistance en France. Éric Bitoun lui a consacré un film intitulé L’homme aux bas nylon (Skopia Films, 2018, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah).

L’homme aux bas nylon est projeté, dans le cadre du Mois du film documentaire, jeudi 29 novembre 2018 à 19h30 au Mémorial de la Shoah à Paris.

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Bernard Giberstein, fondateur de DIM

Film cinéma: Les Héritiers

Cette semaine, Marie-Castille Mention-Shaar vient nous parler du film qu’elle a réalisé à partir d’une histoire vraie, la transformation d’une classe du lycée Léon Blum à Créteil à travers le concours de la Résistance et de la Déportation, et la découverte du sort des enfants pendant la Shoah.

5-LesHeritiers-GuyFerrandisCe film tiré d’une histoire vraie se passe au Lycée Léon Blum de Créteil. Une enseignante d’Histoire-Géographie, jouée par Ariane Ascaride, décide de faire passer le Concours national de la Résistance et de la Déportation à sa classe de Seconde la plus faible et la plus difficile. Cette expérience va les transformer.

Les élèves découvrent dans le travail commun et les recherches historiques, des trésors d’humanité.

Coscénariste et acteur du film, Ahmed Drame a été un des élèves de cette classe qui fut en 2009 lauréate du Concours national de la Résistance et de la déportation dans la catégorie Travail collectif. Comme lui, de nombreux candidats ont été marqués par ce concours.

Fiction, France, 1h44, Loma Nasha Films, 2013, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Avec Ariane Ascaride, Ahmed Dramé, Noémie Merlant, Geneviève Mnich, Stéphane Bak.

Au cinéma le mercredi 3 décembre 2014

Le Concours national de la Résistance et de la Déportation

Depuis 1961, le Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) vise à perpétuer chez les collégiens de Troisième et les lycéens la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Il mobilise chaque année plus de 40 000 candidats.

Au côté des ministères de l’Éducation nationale et de la Défense, des associations d’anciens résistants et déportés, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah – comme les autres fondations œuvrant pour la mémoire de la Seconde Guerre mondiale – fait partie du jury national du CNRD.

- Plus d’information sur www.cnrd.fr le site du concours.

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Maryan: la ménagerie humaine

Notre invitée cette semaine est Nathalie Hazan Brunet, conservatrice, commissaire de l’exposition sur le peintre Maryan, survivant de la Shoah, au Musée d’art et d’histoire du judaïsme.

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Peuplée de juges, de gardiens de camps, de clowns, d’inquisiteurs, de bourreaux, d’imbéciles – une humanité avilie ou terrorisée –, l’œuvre de Maryan (Pinchas Burstein, 1927-1977) est puissante, tragique, grinçante, inclassable. Né en Pologne, à Nowy Sacz, Maryan passe son adolescence dans des ghettos, des camps de travail et de concentration.

Seul survivant de sa famille, il part en 1947 pour la Palestine et entre à l’école d’art Bezalel à Jérusalem, où il expose pour la première fois en 1949. L’année suivante, il se rend à Paris, étudie à l’École nationale supérieure des beaux-arts, dans l’atelier de Fernand Léger, et suit des cours de lithographie.

Dès 1952, il expose à la galerie Breteau, puis, à partir de 1956, à la galerie de France, tout en participant à de nombreux salons et expositions collectives. En 1962, lassé du monde de l’art parisien, il s’installe à New York et devient citoyen américain. Il décède subitement, au Chelsea Hotel, en 1977.

Dans les années 1950, sa peinture oscille entre une figuration cubisante, graphique et narquoise et une abstraction dans laquelle on devine des corps, des visages, des formes animales.

À partir de 1960, ses personnages enfermés dans des boîtes cèdent la place à un carnaval de créatures, mi-hommes mi-animaux, incarnant pouvoir, autosatisfaction, dégoût, idiotie. Si sa peinture trouve à New York un environnement artistique où se déployer, cette liberté coïncide avec une fragilité grandissante, physique et mentale, de l’artiste.

En 1971, sur les conseils de son psychanalyste, Maryan a recours au dessin pour expurger les visions qui l’obsèdent. Une année durant, il remplit à l’encre de Chine neuf carnets. Cet ensemble, sans équivalent, qu’il intitule Ecce homo sera présenté pour la première fois. Ils constituent le cœur et la trame de l’exposition. Avec un humour désespéré et ravageur, il y revient sur son enfance, sur sa traversée de la guerre, qu’il accompagne de commentaires lapidaires dans un anglais mâtiné de français, de yiddish et de polonais.

L’exposition n’est pas une rétrospective. Hormis un tableau clé de 1952, elle reprend les temps forts de l’œuvre peint et dessiné de 1960 à 1977. Elle comprend, outre les carnets de 1971 – donnés par la veuve de l’artiste au musée national d’Art moderne, Centre Pompidou en 2012 –, vingt peintures et une quarantaine de dessins regroupés par séries. Des extraits du film Ecce homo, tourné au Chelsea Hotel en 1975, seront montrés dans le parcours.

Exposition

Du mercredi 6 novembre 2013 au dimanche 9 février 2014

Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris

Commissariat

Commissaire : Nathalie Hazan-Brunet
Commissaire associée : Catherine Thieck
Chargée de projet : Juliette Braillon

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Maryan 1963 New York  photo Bernard Gotfryd
Maryan 1963 New York photo Bernard Gotfryd