Transmettre les humanités juives

Notre invité cette semaine est Gérard Rabinovitch,  philosophe, sociologue, chercheur au CNRS et directeur de l’Institut européen Emmanuel Levinas, créé en 2011 à l’initiative du président de l’Alliance Israelite universelle, Marc Eisenberg.

Rabi

Gérard Rabinovitch évoque ici  le projet de l’Institut européen Emmanuel Levinas d’ensergner au niveau universitaire les humanités juives, et les nombreux partenariats menés avec des Universités dans toute l’Europe.

Il évoque aussi les formations destinées aux enseignants, un projet initié par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah depuis 2005 et qu’il poursuit aujourd’hui au sein de l’Alliance israélite universelle.

Imre Kertesz, ethique du récit et forme d’existence

Cette semaine, nos invitées sont LucieCampos et Clara Royer, deux jeunes chercheuses anciennes élèves de l’ENS, pour le colloque international qu’elles co-organisent avec Catherine Coquio : Imre Kertesz, éthique du récit et forme d’existence.

Emission animée par Kristel le Pollotec

Kerteszcolloque

Ven. 4 et sam. 5 oct. 2013 – Collège de France et ENS Ulm, Paris – En 2002, Imre Kertész recevait le prix Nobel de littérature pour une oeuvre singulière, inspirée de l’expérience d’Auschwitz mais hostile à tout poncif mémoriel, où une philosophie de l’existence s’arrime à une éthique de l’art, malgré la conscience très vive de l’épreuve radicale que les régimes totalitaires et le génocide ont fait subir aux valeurs de la culture.

Dix ans après ce prix, sa position ironique s’inscrit avec fermeté dans une civilisation forcée de composer avec le « point zéro » d’Auschwitz.

Convaincus que cette oeuvre forte constitue une des plus importantes réflexions sur « l’Holocauste comme culture », sur notre monde et son devenir, les organisateurs de ce colloque souhaitent ouvrir une réflexion sur ses enjeux éthiques, esthétiques et philosophiques – lien entre création et connaissance, souveraineté artistique et témoignage, littérature, éthique et politique – en interrogeant l’ensemble que constituent ses textes (romans, récits, journaux, essais, articles, entretiens).

Cela sera fait en considérant leurs contextes de production (la Hongrie communiste, puis l’exil à Berlin), le double ancrage de Kertész dans la langue hongroise et dans un espace plus large de références européennes, et enfin l’évolution contrastée de sa réception en Hongrie, en Europe de l’Ouest et aux États-Unis.

Ce colloque est encadré par :
le CERILAC à Paris-Diderot axes « Pensée et création contemporaines » et « Écrire et penser avec l’histoire » ;
à l’ENS-Ulm : le Centre de recherches sur les relations entre littérature, philosophie et morale et le Centre international d’étude de la philosophie française (équipe CIRPHLES ) ;
à Paris IV : le Centre interdisciplinaire de recherches centre-européennes (équipe CRECOB) ;
à Paris III : le Centre interdisciplinaire d’études hongroises et finlandaises et le Centre d’études et de recherches comparatistes.

Il est organisé en partenariat avec le Collège de France, l’Institut hongrois de Paris, la Maison des écrivains et de la littérature et avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Colloque

Vendredi 4 et samedi 5 octobre 2013

Collège de France
11, place Marcelin Berthelot
75005 Paris

École normale supérieure
45 rue d’Ulm
75005 Paris

Programme du colloque (pdf)

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Comité d’organisation : Lucie Campos, Catherine Coquio, Jean-Charles Darmon, Clara Royer.

Comité Scientifique : Lucie Campos, Catherine Coquio, Philippe Daros, Paul Gradvohl, Judit Maar, Clara Royer, Susan Suleiman, Frédéric Worms.

Les antisémitismes français

Invité de cette semaine, David Shapira chercheur auprès de l’Institut Stephen Roth à l’Université de Tel Aviv pour son livre Les antisémitismes français, paru aux éditions Le Bord de l’eau.

Une émission animée par Kristel le Pollotec

Cet ouvrage présente les différents courants idéologiques et manifestations de l’antisémitisme en France depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Cette étude chronologique analyse, période par période, la spécificité et l’expression de l’idéologie antisémite. David Shapira dresse ici un panorama des opinions et expressions d’une haine séculaire.

Il démontre, entre autres, que, contrairement à l’Allemagne ou à l’ensemble des pays de l’Europe de l’Est, l’antisémitisme en France est souvent (à l’exception du Régime de Vichy) un phénomène mineur qui n’a pas de répercussion politique majeure.

De même, l’antisémitisme n’empêche pas le judaïsme français de jouir d’une intégration modèle, preuve en est le rayonnement de la France dont le modèle est envié par l’ensemble des communautés juives dispersées en Europe avant la Seconde Guerre mondiale.

Ce livre aborde également la question des réactions des dirigeants de la communauté juive face aux différentes vagues d’antisémitisme qui ont marqué l’histoire française.

David Shapira

David Shapira est historien et journaliste. Il a publié la biographie Jacob Kaplan-Un rabbin témoin du Xxème siècle (Albin Michel, 2007).

Ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Commander le livre auprès des éditions Le bord de l’eau.

Le négationnisme face aux limites de la liberté d’expression

Notre invité ce dimanche est Thomas Hochmann, maître de conférences en droit public à l’université de Reims Champagne-Ardennes, à l’occasion de la parution de sa thèse  en droit comparé « Le négationnisme face aux limites de la liberté d’expression », aux éditions A. Pédone.

HochmannLe débat sur l’interdiction du négationnisme est vif. Certains auteurs dénoncent les préjudices infligés par de tels propos tandis que d’autres accordent davantage d’importance à la liberté d’expression et craignent toute forme de « censure ». La question de l’interdiction du négationnisme se situe en outre à l’intersection de plusieurs problèmes sensibles : le discours de haine, la démocratie militante, ou encore les rapports entre le droit, la mémoire et l’histoire.

Le débat qui entoure cette restriction est cependant essentiellement de nature politique. Dès lors, il apparaît pertinent de proposer une analyse strictement juridique et comparative du régime de l’expression négationniste.

On s’aperçoit alors que les limites juridiquement permises à la liberté d’expression sont souvent bien plus larges que les restrictions approuvées par la plupart des théories politiques ou morales.

Thomas Hochmann est maître de conférences en droit public à l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Dans le cadre de ses recherches, il a bénéficié d’une bourse de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Cette thèse a reçu le Prix René Cassin 2012.

Préface d’Otto Pfersmann

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