Émission du 13/11/2016 – Entretien avec Olivier Mannoni, traducteur du récit de Moriz Scheyer, intellectuel autrichien réfugié en France pendant la guerre. Intitulé Si je survis, ce témoignage est paru aux éditions Flammarion avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Étiquette : France
Les disparitions d’Anna Langfus
Nous recevons cette semaine Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il vient de publier une biographie d’Anna Langfus, Les disparitions d’Anna Langfus, aux éditions Noir sur Blanc et inaugure prochainement une exposition consacrée à Anna Langfus à Sarcelles.
Romancière française d’origine juive polonaise, Prix Goncourt en 1962, Anna Langfus (1920-1966) est une rescapée de la Shoah. Installée en France après la guerre, elle publie trois romans Le Sel et le soufre (1960), Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965). Elle est une des premières romancières à transmettre par la fiction l’expérience de la Catastrophe. Son oeuvre a été traduite en 15 langues.
Une vie marquée par la Shoah
Anna Langfus a presque 20 ans quand l’armée allemande envahit la Pologne. Elle tente, avec son jeune mari, également juif, d’échapper aux massacres des nazis. Elle est prise dans les ghettos, les rafles et les traques. Elle connaît la faim, les trahisons, la prison, les tortures, l’errance dans les forêts et participe à la résistance polonaise. La guerre anéantit tous les siens.
À l’âge de 26 ans, elle part en France pour refaire sa vie. En 1960, elle s’installe à Sarcelles. Elle écrit. Elle donne une première pièce de théâtre, Les Lépreux, en 1956. Puis elle publie aux éditions Gallimard trois romans qui rencontrent un large public : Le Sel et le soufre (1960) évoque la guerre du point de vue d’une jeune femme ordinaire ; Les Bagages de sable (Prix Goncourt 1962) et Saute, Barbara (1965) racontent l’histoire de personnages « malades de la guerre » qui ne parviennent pas à refaire leur vie.
Anna Langfus ne donne pas un témoignage au sens propre, plutôt une évocation intime de la Catastrophe et du désarroi des survivants juifs. Elle est une des rares romancières françaises à transmettre la violence de cette épreuve par la fiction. Le ton et le style de ses récits dérangent ; ils se départissent d’une littérature héroïque, consensuelle ou consolatrice.
Elle a disparu à l’âge de 46 ans.
Exposition
Du dim. 2 au dim. 16 fév. 2014 – Sarcelles
Présentant des photos, des extraits de son œuvre, des documents inédits et des archives audiovisuelles, cette exposition reconstitue l’atmosphère des trois romans d’Anna Langfus. Elle met le spectateur en contact avec la réalité de la Shoah à l’Est et avec la puissance et l’originalité du style de l’écrivain.
Du dimanche 2 février au dimanche 16 février 2014
Vernissage le dimanche 2 février 2014 à 11h
Entrée libre
Maison du patrimoine
1 rue des Piliers
95200 Sarcelles
Exposition réalisée par Jean-Yves Potel, écrivain et journaliste spécialiste de l’Europe centrale. Docteur habilité en sciences politiques, il a longtemps enseigné à l’université de Paris-VIII. Ancien conseiller culturel à Varsovie, il est l’auteur d’une biographie d’Anna Langfus.
Conception graphique : Elizabeth Saint-Jalmes, artiste plasticienne et graphiste
Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
J’ai rêvé d’Arménie
Nous recevons aujourd’hui Jean-Pierre Carlon pour son documentaire « J’ai rêvé d’Arménie », réalisé avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et qui sera diffusé le 17 décembre sur France 3.
Une émission présentée par Kristel le Pollotec
Le génocide arménien a eu lieu en 1915, il y aura bientôt cent ans. Aujourd’hui encore, la Turquie refuse toujours de le reconnaître et en France la question de la répression par la loi de la négation du génocide fait toujours polémique, comme en témoignent les débats houleux autour du projet de loi qui ont eu lieu en janvier 2012. Ce film de Jean-Pierre Carlon, donne la parole à plusieurs générations issues de la diaspora arménienne. La génération directement confrontée au génocide, notamment le témoignage poignant d’Ovsanna Kaloustiande, l’une des dernières survivantes du génocide de 1915, et les générations suivantes qui découvrent ou entretiennent cette mémoire toujours aussi présente. On les voit à Marseille, à Valence, à Paris, et jusqu’en Arménie, dans un récit qui retrace presque 100 ans d’histoire, depuis ce 24 avril 1915 : la violence du génocide, les longues marches jusqu’au désert de Syrie, l’arrivée en France, l’espoir d’un retour en 1947, l’Arménie soviétique, le tremblement de terre de 1989 et la guerre avec l’Azerbaïdjan, en 1991. C’est cette histoire qui va, au fil du siècle, forger l’identité de la diaspora arménienne. C’est bien la construction de l’arménité que questionne ce documentaire, et, en filigrane, l’impossible retour pour cette diaspora, à la fois fière de son identité arménienne et en même temps complètement intégrée à la société française.
Produit par les Productions du Lagon et EJH Production, ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Diffusions TV
Sur France 3 Provence-Alpes & France 3 Côte d’Azur
Samedi 20 octobre 2012 à 15h20
Sur France 3
Lundi 17 décembre 2012 à 0h55 (nuit de lundi à mardi)
La Rafle
A l’occasion de la diffusion sur TF1 de La Rafle, nous rediffusons cette semaine l’émission enregistrée avec Rose Bosch, la réalisatrice du film, au moment de sa sortie en salles.
Emission présentée par Vincent Lemerre.
Synopsis : 1942. Joseph a onze ans. Et ce matin de juin, il doit aller à l’école, une étoile jaune cousue sur sa poitrine… Entre bienveillance et mépris, Jo, ses copains juifs, leurs familles, vivent dans Paris occupé jusqu’à ce matin du 16 juillet 1942, où leur vie bascule… Plus de 13 000 Juifs sont alors raflés par les autorités françaises ; les familles, d’abord entassées au Vélodrome d’Hiver, sont ensuite internées au camp de Beaune-la-Rolande. Le film suit le destin tragique des victimes de ce qui a été l’une des pages les plus sombres de l’histoire de France. Conseiller historique : Serge Klarsfeld Avec : Jean Reno, Mélanie Laurent, Gad Elmaleh, Raphaëlle Agogué
Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Diffusion : Dimanche 14 octobre 2012 – 20h50 – TF1