Emission du 21 mai 2017: notre invité est Denis Peschanski, historien, président du Conseil Scientifique du mémorial de Caen, où se tient actuellement une exposition issue de la collection d’Arthur Langerman, Dessins assassins ou la corrosion antisémite en Europe.
Nous recevons cette semaine Alexandre Arcady, réalisateur de 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi
Au cinéma le mer. 30 avril 2014 – Tout commence le 20 janvier 2006. Le dîner de shabbat s’achève. Ilan a choisi de sortir ce soir-là malgré les réticences de sa mère. En refermant la porte de l’appartement, il lui adresse un baiser pour la réconforter. Ce sera le dernier. Elle ne le reverra jamais. Le récit des 24 jours qui suivent cette scène est une plongée dans la nuit d’un jeune homme enlevé et pris en otage parce qu’il est juif.
À travers les messages de ses ravisseurs, se dessine, jour après jour, son calvaire. C’est aussi l’histoire d’une mère et d’une famille qui vivent entre attente et désespoir au rythme des messages des bourreaux d’Ilan. Elles ne peuvent croire que la République compte des zones de non-droit où des hommes se sentent si protégés qu’ils y torturent un autre homme à mort. Elles ne peuvent imaginer que la police, bardée de technologie, soit impuissante et commette des fautes grossières dans son enquête. Ilan aurait pu être sauvé. Telle est la conviction de Ruth Halimi acquise au cours de ces 24 terribles journées.
Avec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Sylvie Testud, Jacques Gamblin, Eric Caravac.
Sortie : 30 avril 2014 – Durée : 1h50
D’après le livre 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi de Ruth Halimi et Émilie Frèche (Seuil, 2009 – Points, avril 2014).
Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Vassili Grossman, un écrivain de combat. C’est le titre de l’exceptionnelle biographie parue aux éditions du Seuil et réalisée par Myriam Anissimov, notre invitée, qui retrace la vie et l’itinéraire intellectuel de l’auteur de Vie et destin, expliquant comment la découverte de la Shoah, des massacres commis par les Einsatzgruppen sur le front de l’Est transforment Vassili Grossman en écrivain juif, engagé, bientôt soumis à l’antisémitisme profond du régime soviétique et à la censure.
Au terme d’une minutieuse enquête, menée en Russie, en Ukraine et en Israël, Myriam Anissimov nous offre le compte rendu détaillé du parcours de Vassili Grossman (1905-1964). Les années de guerre sont tout à fait capitales dans la compréhension de l’itinéraire de Vassili Grossman. Correspondant de guerre, il vit à la fois les moments les plus importants du front, notamment la bataille de Stalingrad, mais surtout découvre les massacres commis par les Einsatzgruppen, qui ont décimé l’ensemble de la population juive d’Ukraine, notamment de Berditchev sa ville natale, où vivait sa mère, mais aussi de Babi Yar, où 50 000 juifs de Kiev ont été assassinés. En 1944, il est l’un des premiers à entrer dans Maidanek et Treblinka. Il participe à l’entreprise de collecte de témoignages de crimes nazis en URSS, qui aboutira au Livre noir, initié par le Comité juif antifasciste, qui servira de preuve au procès de Nuremberg.
En retraçant l’extraordinaire destin d’un écrivain (chimiste de profession) d’abord célébré par les autorités, puis de plus en plus critique à mesure qu’il prend conscience de la stratégie totalitaire et sanglante du stalinisme et surtout lorsqu’il devient lui-même victime de l’antisémitisme, Myriam Anissimov raconte toute l’histoire de l’ancienne URSS.
Grossman mourra sans avoir assisté à la publication de son ouvrage fondamental, document exceptionnel sur la manipulation et la destruction des individus, au nom d’un hypothétique bien collectif. La maladie aura raison de sa résistance et c’est grâce à la ténacité de ses proches et amis que son chef-d’oeuvre sera publié.
Myriam Anissimov est née en 1943 dans un camp de réfugiés en Suisse. D’origine polonaise, elle est l’auteur de plusieurs romans dont La Soie et les Cendres (Payot), Dans la plus stricte intimité (L’Olivier), Le Marida (Julliard), Sa Majesté la Mort (Seuil) et des biographies de référence de Primo Levi (Lattès) et Romain Gary (Denoël).
Ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Myriam Anissimov présentera son livre mardi 26 juin à 19h au Mémorial de la Shoah dans le cadre du festival des cultures juives.
Lire un extrait du livre sur le site des éditions du Seuil.
A l’occasion de la parution en français de la Vie éternelle, 13 histoires courtes pour marquer le temps aux éditions Métropolis, Mémoires Vives reçoit les 2 traducteurs du livre, Ariel Sion et Arthur Langerman, pour parler de l’écrivain yiddish Sholem Aleichem.
Sholem Aleikhem est sans doute l’écrivain le plus caractéristique de la littérature yiddish moderne. Empreints d’un humour dévastateur, les treize récits réunis dans ce recueil nous font découvrir l’univers des Juifs d’Europe orientale au tournant du XXe siècle. L’auteur y dessine à traits mordants et tendres la vie des petites gens et celle de la bourgeoisie naissante. <!–
Dans ce recueil de nouvelles encore inédites en français, Arthur Langerman et Ariel Sion ont choisi de prendre comme trame le calendrier juif et la rencontre chaotique entre le monde juif et les autres.
Sholem Rabinovitch, dit Sholem Aleikhem est né en 1859 dans la région de Poltava à l’est de Kiev. Fuyant les pogroms, il est contraint d’émigrer à Genève puis à New York. Il décide de poursuivre ses écrits uniquement en yiddish, imprimant ses lettres de noblesse à cette langue. Son œuvre la plus célèbre, Tévié le laitier, a été adaptée au cinéma en 1971 sous le titre Un violon sur le toit.
Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.