Le gardien de nos frères

Cette semaine, nous recevons la romancière Ariane Bois, pour son livre « le gardien de nos frères », publié aux éditions Belfond.
Un roman qui raconte une histoire méconnue, celle des « dépisteurs », ceux qui, au sortir de la guerre, vont chercher les enfants juifs cachés dans des familles ou dans des couvents et que personne d’autre n’est venu chercher. Une histoire qui raconte de l’intérieur  les drames des familles juives décimées au sortir de la guerre, les conflits avec les prêtres ou les parents adoptifs qui ne veulent pas se séparer des petits et qui parfois les ont fait convertir au catholicisme. Mais une histoire qui parle aussi de la manière dont peu à peu se pense la reconstruction, le rôle des EI et des maisons d’enfants, et bientôt, l’espoir de la terre promise.
Au fil des pages, on reconnaît en creux des figures célèbres ou moins célèbres, Pierrot Kaufmann qui dirigeait la maison EI de Jouy-en-Josas, Frida Wattenberg, qui après avoir convoyé et placé de nombreux enfants, fut l’une de ces « dépisteuses » pour venir les chercher, et tenta elle même l’expérience de l’immigration clandestine en Israel, Mila Racine qui convoya des enfants en Suisse avant d’être déportée, Marianne Cohn qui pris le relais et fut torturée à mort, sans oublier la célèbre attaque du train de Mazamet qui fit les heures de gloire des EI pendant la guerre et sur laquelle le roman s’ouvre.
De nombreuses rencontres sont prévues, à commencer par le Mémorial de la Shoah le 13 mars 2016 à 14h, en présence d’Ariane Bois et de Frida Wattenberg.
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Après la Shoah

Cette semaine, notre invitée est Laure Fourtage, une des commissaires de l’exposition qui vient de s’ouvrir au Mémorial de la Shoah, Après la Shoah, Rescapés, réfugiés, survivants (1944-1947)

maisons_enfants_educateurs_exposition_apres_la_shoah_memorial_2016Actuellement au Mémorial de la Shoah, Paris – Le retour à une vie normale semble à peine possible pour les Juifs d’Europe qui ont pu échapper à la Shoah. Bien qu’ils aient été victimes d’une persécution spécifique, leur sort ne constitue qu’un problème parmi d’autres à l’échelle d’un continent à reconstruire. Cette exposition constituée de près de 250 photographies issues majoritairement du fonds du Mémorial de la Shoah, de documents d’archives et de films, fait état de la diversité des situations dans le chaos général de la sortie de guerre – réfugiés, survivants des camps, enfants cachés, résistants.

Tous aspirent à retrouver leurs proches, retourner chez eux ou trouver un refuge, imaginer à nouveau un avenir. Qui pour les aider ? Quelle justice demander ? Comment conserver les traces d’un monde disparu et amasser les preuves du crime ?
De l’après-Shoah, on retient en général les images terribles de l’ouverture des camps. Pourtant, la période comprise entre fin juillet 1944, date du premier camp libéré par les Soviétiques, et l’automne 1947 à la veille de l’indépendance d’Israël, constitue une séquence historique en soi. L’incertitude règne partout, notamment dans les trois pays privilégiés dans l’exposition. En Pologne, plus de la moitié des réfugiés revenus d’URSS et les rares survivants quittent un pays qui leur reste hostile. En Allemagne occupée, les réfugiés juifs fuyant l’Europe orientale se retrouvent pour la plupart dans les camps ouverts pour accueillir les millions de « personnes déplacées », attendant un lieu d’accueil ou une possibilité d’émigrer. En France, la majeure partie des Juifs est hors de danger à compter de juin, puis de novembre 1944, mais les quelques milliers de survivants de la déportation se retrouvent perdus, parfois livrés à eux-mêmes, dans la masse des autres rapatriés.

Bien que décimées, les communautés juives parviennent à reconstituer une vie religieuse, culturelle, politique, grâce à l’entraide et à la solidarité, et au soutien des organisations juives, en particulier américaines. Elles réussissent à produire les premiers récits, à constituer une « première mémoire » grâce aux témoignages et aux traces collectées pendant et juste après la guerre.

L’après-Shoah, c’est le temps où les minorités juives, du moins ce qu’il en reste, cherchent à reprendre en main leur destin.

Plus d’information : www.apres-la-shoah.memorialdelashoah.org

Exposition

Du 27 janvier au 30 octobre 2016

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72
Métro Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville

Ouverture tous les jours sauf le samedi
de 10h à 18h et le jeudi jusqu’à 22h

Exposition, bilingue anglais – français
Entrée libre

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Charlotte Salomon

Nous recevons cette semaine Esther Hoffenberg, réalisatrice, à l’occasion de la soirée consacrée à Charlotte Salomon jeudi 3 décembre au Mémorial de la Shoah dans laquelle sera projeté le film réalisé par Richard Dindo sur l’œuvre de Charlotte Salomon, intitulé Vie ou Théâtre?  à 19h30 au Mémorial de la Shoah.

L’intégralité de l’œuvre Vie ou Théâtre ? de Charlotte Salomon est par ailleurs pour la première fois éditée en Français par les éditions du Tripode, avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Cette soirée sera consacrée à l’artiste juive allemande Charlotte Salomon, artiste peintre morte à l’âge de vingt-six ans à Auschwitz, qui a laissé derrière elle plus de 1300 peintures lumineuses réalisées de fin 1940 à mi-1942 pour lutter contre le désespoir.

Réfugiée à Nice, Charlotte décide, confrontée à un monde en décomposition, de peindre, d’écrire et de mettre en scène sa vie sous la forme d’une pièce de théâtre musicale. Peu avant son arrestation en 1943, elle a confié à un ami proche l’intégralité de son oeuvre en lui disant « prenez-en soin, c’est toute ma vie ».

Le film restitue cette création originale et émouvante, à travers un travail précis et dramaturgique de montage. Déportée, Charlotte meurt à Auschwitz en 1943.

En présence du réalisateur et d’Esther Hoffenberg, productrice.

DVD du film  en vente à la librairie du MAHJ et disponible sur commande auprès des éditions lapsus : prod.lapsus@gmail.com



Collection Jewish Historical Museum, Amsterdam
© Charlotte Salomon Foundation

L’édition intégrale de Vie ? ou Théâtre ? publiée par les éditions Le Tripode, reproduit notamment les calques et la transcription d’une lettre finale capitale. Deux témoignages, en postface, offrent des éclairages sur l’artiste et son œuvre.

Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Commander cet ouvrage

 

Les générations d’après

Nous recevons aujourd’hui Nathalie Zajde, maître de conférences en psychologie à l’Université de Paris VIII Saint-Denis, spécialisée en ethnopsychiatrie, qui a ouvert depuis 1990  groupes de parole et consultations dédiés aux survivants de la Shoah et à leurs familles au sein du Centre Georges Devereux à Paris, à l’occasion du colloque intitulé « Les générations d’après » qui se tiendra au Mémorial de la Shoah le 11 octobre 2015.

 

Comment penser une continuité, une filiation, une transmission entre les survivants de la Shoah et les générations d’après ? Un lien de familiarité ou d’étrangeté ? Ce lien est-il productif ou destructeur ? Cet héritage a-t-il influencé les politiques ?

Ce colloque réunit des universitaires, journalistes, juristes, religieux, artistes français et étrangers, engagés dans le débat public et personnellement concernés par ces questions.

 programmme du colloque au Mémorial de la Shoah

Enfants de Survivants ZAJDE