La LICA 1927-1940

Invité cette semaine, Emmanuel Debono, historien,  pour son livre « Aux origines de l’antiracisme, la Lica, 1927-1940 » paru à la rentrée chez CNRS Editions.

Une émission animée par Kristel Le Pollotec

Ce livre retrace la genèse de la LICA (l’ancêtre de la LICRA) depuis sa création en 1927 jusqu’à sa dissolution, en 1940. Surtout, il nous entraîne dans la France des années 30 et détaille avec une minutie remarquable la montée de l’antisémitisme sur tout le territoire, en France comme dans les colonies. Ciblant d’abord les manifestations antijuives qui surviennent en Europe centrale et orientale, la LICA doit en effet très vite affronter la résurgence de l’antisémitisme dans une France où on le croyait à tort éteint, et faire face à un défi sans précédent, le national-socialisme.

Dans le contexte tourmenté des années 1930, les militants de la LICA inventent une doctrine et se dotent de moyens d’action. À côté des batailles rangées contre leurs adversaires, du boycottage des dictatures et d’une propagande véhémente, ils définissent un projet politique visant à donner une dimension institutionnelle à l’antiracisme dans la France républicaine.

S’appuyant sur des fonds d’archives inédits et considérables – dont les archives de la LICA rapatriées de Moscou au début des années 2000 et désormais disponibles au mémorial de la Shoah-, Emmanuel Debono retrace l’histoire des pionniers du militantisme antiraciste en France, avant que la défaite de 1940 ne plonge leur idéal dans les ténèbres. Il met en lumière l’attitude des pouvoirs publics, celle des élites politiques et intellectuelles, en métropole comme en Afrique du Nord, face à des démonstrations de haine souvent minimisées.

Docteur en histoire de l’IEP de Paris, Emmanuel Debono travaille sur les racismes et les antiracismes dans la France contemporaine.

Dans le cadre de ses recherches, il a bénéficié d’une bourse de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Commander cet ouvrage sur le site de CNRS Editions.

Couv Debono

Réouverture du CHRD de Lyon

Depuis son ouverture en 1992, à la suite du procès Barbie, le CHRD qui fut le siège de la Gestapo à Lyon pendant l’année 1943, a reçu 1,2 million de visiteurs et s’est imposé comme l’un des plus importants musées d’histoire de la Seconde guerre mondiale en France. Après avoir conduit d’importants travaux, le centre a rouvert ses portes le 16 novembre et présente une nouvelle exposition permanente, répondant à un nouveau projet scientifique, selon une nouvelle scénographie. Pour en parler aujourd’hui, nous avons invité Isabelle Rivé, directrice du Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation.

La nouvelle exposition permet de mieux valoriser les riches collections du Centre: plus d’une centaine d’objets et de documents d’archives pour la plupart inédits sont dévoilés au fil du parcours, par exemple le morceau du parachute avec lequel Jean Moulin a été parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 en Provence pour mener à bien la mission qui lui avait été confiée par le général de Gaulle, à savoir l’unification des principaux mouvements de résistance non communiste ou encore la table de travail de l’historien Marc Bloch, résistant à Lyon, auquel un espace du musée est dédié.

Enfin, parce que nous entrons désormais « dans le temps de l’histoire » (selon l’expression d’Annette Wieviorka), celui de la disparition progressive des acteurs, de nombreux témoignages audiovisuels, prélevés sur les 700 enregistrements effectués par le CHRD, permettent de faire entendre la voix des témoins, favorisant une approche sensible et intime de cette période.

On peut visiter le CHRD du mercredi au dimanche de 10h à 18h

Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation
Espace Berthelot
14 avenue Berthelot
69007 Lyon
Tel : 04 78 72 23 11
www.chrd.lyon.fr

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