Notre invitée cette semaine est l‘historienne d’art Sonia Fellous, l’une des commissaires de l’exposition « Moise » actuellement au Musée d’art et d’histoire du judaïsme. Elle revient sur les enjeux de la représentation de Moïse et la manière dont Juifs et Chrétiens se sont disputés cette figure au cours des siècles.
Jusqu’au dim. 21 fév. 2016 – Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Paris – À travers 150 peintures, dessins, gravures, objets d’art, manuscrits, livres et extraits de films, cette exposition rend compte de l’importance et de la diversité des représentations de Moïse dans la culture occidentale, de l’Antiquité à nos jours. Elle souligne les enjeux philosophiques, religieux, politiques et artistiques de l’iconographie mosaïque, notamment les usages de la figure du prophète comme archétype du libérateur aux XIXe et XXe siècles.
Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Plus d’information sur le site du Musée d’art et d’histoire du judaïsme
Exposition
Du mercredi 14 octobre 2015 au dimanche 21 février 2016
Nous recevons cette semaine Esther Hoffenberg, réalisatrice, à l’occasion de la soirée consacrée à Charlotte Salomon jeudi 3 décembre au Mémorial de la Shoah dans laquelle sera projeté le film réalisé par Richard Dindo sur l’œuvre de Charlotte Salomon, intitulé Vie ou Théâtre? à 19h30 au Mémorial de la Shoah.
L’intégralité de l’œuvre Vie ou Théâtre ? de Charlotte Salomon est par ailleurs pour la première fois éditée en Français par les éditions du Tripode, avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Cette soirée sera consacrée à l’artiste juive allemande Charlotte Salomon, artiste peintre morte à l’âge de vingt-six ans à Auschwitz, qui a laissé derrière elle plus de 1300 peintures lumineuses réalisées de fin 1940 à mi-1942 pour lutter contre le désespoir.
Réfugiée à Nice, Charlotte décide, confrontée à un monde en décomposition, de peindre, d’écrire et de mettre en scène sa vie sous la forme d’une pièce de théâtre musicale. Peu avant son arrestation en 1943, elle a confié à un ami proche l’intégralité de son oeuvre en lui disant « prenez-en soin, c’est toute ma vie ».
Le film restitue cette création originale et émouvante, à travers un travail précis et dramaturgique de montage. Déportée, Charlotte meurt à Auschwitz en 1943.
En présence du réalisateur et d’Esther Hoffenberg, productrice.
L’édition intégrale de Vie ? ou Théâtre ? publiée par les éditions Le Tripode, reproduit notamment les calques et la transcription d’une lettre finale capitale. Deux témoignages, en postface, offrent des éclairages sur l’artiste et son œuvre.
Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Mémoires Vives invite pour ses deux émissions de rentrée Alain Chouraqui, sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS, et Président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation.
Alain Chouraqui a dirigé « Pour résister (à l’engrenage des extrémismes, des racismes et de l’antisémitisme », paru aux éditions du Cherche midi. Il s’agit d’un ouvrage collectif, qui est à la fois une analyse scientifique des mécanismes qui ont conduit au pire, à travers une approche pluridisciplinaire et intergénocidaire, mais aussi et surtout un livre d’espoir qui montre comment résister.
Ce livre est aussi une préparation utile à quiconque veut visiter le site-Mémorial du Camp des Milles, car il développe les contenus du « volet réflexif », qui est l’une des particularités de ce centre d’histoire, de mémoire et d’éducation.
L’autre émission est consacrée à l’actualité du Site-Mémorial du camp des Milles et notamment la cérémonie officielle d’inauguration de la Chaire UNESCO « Éducation à la citoyenneté, sciences de l’homme et convergence des mémoires », qui aura lieu le 8 octobre 2015 en présence du Président de la République et de la Directrice générale de l’UNESCO. Cette chaire est l’un des dispositifs majeurs de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme menée avec les pouvoirs publics, avec un dispositif de labellisation qui permettra de reconnaître l’engagement d’une personne à travers le brevet citoyen, l’engagement d’une structure en particulier d’éducation informelle à travers l’habilitation citoyenne, et une action collective à travers le label citoyen.
Dans un contexte de repli identitaire et de nationalisme, les quatre principales associations antiracistes françaises ont par ailleurs lancé le 20 septembre 2015 conjointement un Appel national contre la montée des extrémismes, des racismes et de l’antisémitisme. Sous le titre « l’histoire alerte le présent », cet appel a été lancé à l’occasion du premier forum « Démocratie, Mémoires et Vigilance » organisé par la Fondation du Camp des Milles.
Les présidents de la Ligue des Droits de l’Homme, la LICRA, le MRAP et SOS Racisme ont rappelé leur combat en faveur de la tolérance et du vivre-ensemble, et réaffirmé leur profonde opposition « à tous les discours et à toutes les politiques de haine et d’exclusion qui préparent, toujours, le pire ».
Face à la montée des extrêmismes en France et dans le monde, ils ont ainsi condamné les « discours démagogiques qui se saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l’injustifiable : la désignation de boucs émissaires et leur exclusion ». Des mécaniques qui « déstabilisent le vivre ensemble, l’ordre public, l’idée même d’un avenir commun ».
Cet Appel national a été lancé depuis le Camp des Milles, « afin de rappeler que notre démocratie vit et se développe à l’ombre de l’histoire. Ce lieu, seul camp français d’internement et de déportation encore intact, témoigne en effet des persécutions et des déportations du régime de Vichy dont les héritiers et les défenseurs relèvent aujourd’hui la tête ».
Cette semaine, nous recevons Brigitte Chevet, réalisatrice d’un documentaire consacré à la figure de Rose Valland, qui s’est consacrée à faire revenir en France et à rendre à leurs propriétaires légitimes les tableaux volés par les nazis.
Diffusion – Lun. 4 mai 2015, 23h50 sur France 3 – Assistante au Musée du Jeu de Paume durant la guerre, Rose Valland a documenté les spoliations artistiques nazies au péril de sa vie. Puis, elle a sillonné l’Allemagne en ruine pour retrouver les oeuvres disparues. Nommée Capitaine Beaux-Arts de l’Armée française, elle s’est entêtée, souvent seule, à « sauver un peu de la beauté du monde ».
Des 100 000 oeuvres d’art expédiées en Allemagne, 60 000 reviendront en France grâce à son inlassable activité. Encore aujourd’hui, ses archives sont décisives pour les restitutions aux propriétaires, pour la plupart descendants de familles juives spoliées sous Vichy.
Résistante reconnue aux Etats-Unis, une des femmes les plus médaillées de France de son vivant, elle est longtemps restée dans l’oubli dans son propre pays, comme le sont restées ces milliers de familles spoliées. Pourquoi ? Que fallait-il oublier ? Que fallait-il taire ?
Documentaire, France, 2014, Aber Images, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Diffusions
Lundi 4 mai 2015 à 23h50 sur France 3
Samedi 9 mai 2015 à 15h20 et lundi 11 mai 2015 à 8h50 sur France 3 Alpes, Auvergne et Rhône-Alpes