Notre invité cette semaine est Gérard Rabinovitch, philosophe, sociologue, chercheur au CNRS et directeur de l’Institut européen Emmanuel Levinas, créé en 2011 à l’initiative du président de l’Alliance Israelite universelle, Marc Eisenberg.
Gérard Rabinovitch évoque ici le projet de l’Institut européen Emmanuel Levinas d’ensergner au niveau universitaire les humanités juives, et les nombreux partenariats menés avec des Universités dans toute l’Europe.
Il évoque aussi les formations destinées aux enseignants, un projet initié par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah depuis 2005 et qu’il poursuit aujourd’hui au sein de l’Alliance israélite universelle.
Invité cette semaine, Emmanuel Debono, historien, pour son livre « Aux origines de l’antiracisme, la Lica, 1927-1940 » paru à la rentrée chez CNRS Editions.
Une émission animée par Kristel Le Pollotec
Ce livre retrace la genèse de la LICA (l’ancêtre de la LICRA) depuis sa création en 1927 jusqu’à sa dissolution, en 1940. Surtout, il nous entraîne dans la France des années 30 et détaille avec une minutie remarquable la montée de l’antisémitisme sur tout le territoire, en France comme dans les colonies. Ciblant d’abord les manifestations antijuives qui surviennent en Europe centrale et orientale, la LICA doit en effet très vite affronter la résurgence de l’antisémitisme dans une France où on le croyait à tort éteint, et faire face à un défi sans précédent, le national-socialisme.
Dans le contexte tourmenté des années 1930, les militants de la LICA inventent une doctrine et se dotent de moyens d’action. À côté des batailles rangées contre leurs adversaires, du boycottage des dictatures et d’une propagande véhémente, ils définissent un projet politique visant à donner une dimension institutionnelle à l’antiracisme dans la France républicaine.
S’appuyant sur des fonds d’archives inédits et considérables – dont les archives de la LICA rapatriées de Moscou au début des années 2000 et désormais disponibles au mémorial de la Shoah-, Emmanuel Debono retrace l’histoire des pionniers du militantisme antiraciste en France, avant que la défaite de 1940 ne plonge leur idéal dans les ténèbres. Il met en lumière l’attitude des pouvoirs publics, celle des élites politiques et intellectuelles, en métropole comme en Afrique du Nord, face à des démonstrations de haine souvent minimisées.
Docteur en histoire de l’IEP de Paris, Emmanuel Debono travaille sur les racismes et les antiracismes dans la France contemporaine.
Dans le cadre de ses recherches, il a bénéficié d’une bourse de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Invitée cette semaine, Audrey Kichelewski, historienne, spécialiste de l’histoire des Juifs en Pologne, pour parler de l’ouvrage Qui écrira notre histoire? de Samuel D. Kassov, publié aux éditions Grasset, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
le 18 septembre 1946, on déterre sous les gravats du ghetto de Varsovie des bidons de lait en fer blanc, des bidons qui ont soigneusement été scellés et cachés par les membres du groupe Oyneg Shabes. Ces bidons contiennent des lettres, des tickets, des tracts, des rapports, des récits, des dessins, des preuves et des témoignages qui disent ce que fut le quotidien des Juifs sous le joug allemand dans le ghetto de Varsovie, mais aussi dans les shtetls et parfois dans les lieux d’extermination: des archives qui sont autant de preuves des massacres et exactions menées par les nazis.
Qui écrira notre histoire? Ce livre de l’historien Samuel D Kassow, traduit avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah raconte l’histoire des archives du ghetto de Varsovie et de ceux qui les ont orchestrés, en particulier Emmanuel Ringelblum, qui était l’âme de ce groupe.