Poésie des plaques commémoratives : Enfants de Paris, 1939-1945

Émission du 9 novembre 2018, avec Philippe Apeloig, graphiste. Plus de 1000 plaques commémoratives de la Seconde Guerre mondiale ont été apposées à Paris ; Philippe Apeloig les a toutes recensées et photographiées, un travail exceptionnel visible dans son livre Enfants de Paris, 1939-1945, paru aux éditions Gallimard et soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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Ce livre, qui présente 1200 photographies de plaques commémoratives du Paris de la seconde guerre mondiale, est à la croisée de plusieurs registres : le livre d’art et de design, le livre d’histoire, et le témoignage personnel. C’est aussi un Memorbuch, mot yiddish pour livre de mémoire, comme le dit la philosophe Danièle Cohn dans sa préface, une manière de garder vivante la mémoire des morts au sein des vivants qui circulent dans la ville. Ces textes gravés dans le marbre, le bois, le granit, en lettres noires ou dorées, placés sur des portes, des frontons, des places, sont révélés dans toute leur puissance évocatrice et artistique grâce à la mise en scène offerte par le livre.

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Ces plaques sont des messages et des présences, des présences qui ouvrent un univers romanesque à la Modiano, comme l’inscription « ils étaient trois amis tombés ici glorieusement le 25 aout 1944 une heure avant la libération de Paris ».

Cet ouvrage est un livre mémoriel, mais c’est tout le contraire d’un livre qui fige la mémoire : il fait appel à notre imaginaire, il mélange les strates temporelles, il fait surgir sans hiérarchie des personnages : des jeunes filles, des soldats, des policiers, des instituteurs, des enfants.

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Nouvelles indemnisations de la Claims Conférence

Emission du 18 mars 2018: notre invité est Ruediger Mahlo, représentant de la Claims Conference en Allemagne.

La Claims  conférence, créée en 1951, suite à la reconnaissance par le chancelier Adenauer de la culpabilité allemande dans les crimes nazis, est chargée de négocier, au nom des juifs du monde entier, des compensations matérielles et des restitutions pour les victimes des persécutions nazies et leurs ayant-droits. Chaque année, il y a de nouvelles extensions pour les bénéficiaires, et cette année, la nouveauté est que les Juifs originaires des départements français d’Algérie qui ont subi des persécutions entre juillet 1940 et novembre 1942 peuvent bénéficier de ce qu’on appelle le fonds Hardship, c’est-à-dire une indemnisation d’environ 2500 euros. Julius Berman, président de la Claims Conference était à Paris cette semaine, et il a annoncé l’ouverture d’un numéro d’appel, le : 09 70 73 31 11 pour répondre à toutes les questions sur ces indemnisations.

Portrait de Rudi Mahlo, Représentant de la Claims Conference en Allemagne

Après la guerre, les restitutions

Cette semaine, nos invités sont Catherine Bernstein et Jean-Marc Dreyfus qui co-signent un documentaire dédié à la manière dont les restitutions ont été menées dans l’après guerre. Un documentaire qui sera diffusé en avant première le dimanche 28 juin 2015 à 16H30 au Mémorial de la Shoah.

Après la guerre les restitutionsÀ la Libération vient le temps de la reconstruction politique, sociale et économique d’une France dévastée. Pour certaines catégories de Français, les Juifs particulièrement, tout est à reconstruire. Les familles ont été décimées, les survivants dépouillés de leurs biens : conséquence de la politique de spoliation mise en place à partir de septembre 1940. Dès 1944, une politique publique de restitution est mise en place avec d’immenses difficultés.

À Lyon, le professeur Émile Terroine, grand chercheur en biologie, socialiste, résistant et humaniste, mène cette politique avec tant de conviction et de fermeté qu’il est nommé à Paris pour diriger le Service National des Restitutions le 30 avril 1945.

Ce documentaire explore la mise en place des mesures de restitutions entre 1944 et le début des années 50, ses enjeux politiques, administratifs et humains. Il raconte, en parallèle, les destins d’objets particuliers, de la grande entreprise jusqu’à la machine à coudre dérobée dans l’atelier d’un tailleur juif. La recherche de ces biens, leur restitution ou dédommagement, livre les histoires d’individus et de familles qui cherchent à refaire leur vie et à retrouver leur place dans la société française.

Documentaire, France, Cocottes Minute Productions, 2015, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Projection

Dimanche 28 juin 2015, 16h30

Mémorial de la Shoah
17 rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris

Entrée libre sur réservation : 01 42 77 44 72 / c.gillet@cocottesminute.fr

DVD

Commander le DVD en contactant Cocottes Minute Productions :
Tél. 04 72 98 30 09

Les FTP-MOI Paris Toulouse 1942-1944

Invité de cette semaine, Mosco Lévi Boucault, réalisateur, dont les deux films qu’il avait consacrés aux FTP-MOI sont désormais disponibles en coffret DVD aux éditions Arte.

Affiche rouge

Ils avaient des « noms difficiles à prononcer ». Quelques-uns étaient juifs, beaucoup étaient communistes nés en France, en Pologne, en Hongrie, en Roumanie, en Italie, en Arménie, en Espagne ou au Brésil. En 1942, ils prenaient des armes de fortune, à Paris et à Toulouse, pour combattre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Les uns parce qu’ils avaient fait la guerre d’Espagne et avaient des comptes à régler avec le fascisme. Les autres parce qu’ils étaient persécutés. Ils ont formé les FTP-MOI : francs-tireurs partisans de la main-d’oeuvre immigrée.

Ils ont risqué leur vie pour libérer le sol de France, leur terre d’asile. Ceux qui par miracle ont survécu racontent l’histoire de leur combat.

Ni travail, ni famille, ni patrie , 1993, 90 min.
Commentaire dit par Wladimir Yordanoff

En 1939, les membres des FTP-MOI ne se connaissaient pas. En 1942, ils prennent ensemble les armes pour combattre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Ils forment à Toulouse la 35e brigade FTP-MOI. Beaucoup sont morts – déportés, fusillés, guillotinés – certains, par miracle, ont survécu et racontent.

Des « terroristes » à la retraite, 2001, 72 min.
Commentaire dit par Simone Signoret et Gérard Desarthe.

Des survivants du groupe Manouchian, résistants communistes étrangers, juifs pour la plupart, racontent l’itinéraire qui les a conduits en France, puis à la Résistance et à la lutte armée, jusqu’à l’arrestation du groupe dans des circonstances “amères”.

Compléments de programme, 50 min
Réalisés par Mosco Levi Boucault

La M.O.I. par Stéphane Courtois, historien

Résister, Résistances par Olivier Wieviorka, historien

La résistance communiste et la Shoah par Serge Klarsfeld, historien

Les arrestations de 1943 à Paris par Stéphane Courtois, historien

Les valises de Raymond Kojitsky par Charlotte Lazimi

Résister en temps de paix par le Docteur Jacques Barsony

Langue : Français
Prix du coffret : 14,95 €

Commander de le coffret auprès d’Arte boutique