Entre les murs du ghetto de Wilno 1941-1943

Cette semaine, notre invité est Gilles Rozier, éditeur et fondateur des éditions de l’Antilope, qui publient un texte inédit, la traduction en français du journal d’Yitskhok Rudashevski, témoignage d’un adolescent dans le ghetto de Wilno. Ce texte bouleversant sera aussi à l’honneur lors de la rencontre dédiée aux écrits d’adolescents durant la Shoah qui aura lieu le 26 juin 2016 à 14h30 au Mémorial de la Shoah.

Enfermé dans le ghetto de Wilno (actuelle Vilnius, en Lituanie), Yitskhok Rudashevski livre un témoignage poignant de la vie quotidienne et des aspirations d’un adolescent confronté à l’enfermement et aux persécutions. Son journal se termine en avril 1943, six mois avant que son auteur ne soit assassiné à Ponar, le lieu d’exécution des Juifs de Wilno. Le manuscrit sera retrouvé après la guerre dans la cachette où la famille avait espéré échapper à la traque des nazis.


Extrait :

« Jeudi 10 décembre 1942

Est-il normal en mes meilleures années de voir cette seule ruelle, ces quelques cours encloses, étouffées ? Je voudrais crier au temps d’attendre, de cesser de courir. Je voudrais rattraper mon année passée et la garder pour plus tard, jusqu’à la nouvelle vie. Je n’éprouve pas le moindre désespoir. Aujourd’hui j’ai eu quinze ans et je vis confiant en l’avenir. Je vois devant moi du soleil, du soleil, du soleil… »
Livre traduit du yiddish par Batia Baum et publié aux éditions de l’Antilope avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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le Kaddish des orphelins

Cette semaine, notre invité est Arnaud Sauli, réalisateur du film le Kaddish des orphelins, dédié à la figure d’Aharon Appelfeld, et qui sera projeté en avant première au Mémorial de la Shoah le 2 juin, avant une diffusion en juin et en septembre sur France 3.

Ce film nous offre avec Aharon Appelfeld le moment suspendu d’un retour sur soi, sur son histoire, celle d’un enfant de la Shoah, évadé d’un camp et immigrant en Palestine à la fin de la guerre après une longue errance à travers l’Europe dévastée.

Il parle aussi de son rapport à la vie, à la mort, aux femmes, aux mots qui rythment le silence. Sous nos yeux, le lien profond entre musique et littérature prend forme, par le murmure et l’écriture à la main d’Aharon Appelfeld.

Le portrait intime prend la tournure d’un dialogue ouvert sur le monde, lorsque la jeune femme questionne le mystère de la création. Comment ce mystère s’articule à l’homme qui demeure un enfant rescapé de la Shoah ? Comment la littérature a sauvé cet homme et l’a rendu à l’humanité ? Comment la fiction permet-elle inlassablement à l’écrivain, livre après livre, de rendre un monde disparu à la vie et, ainsi, de réparer « un peu » l’histoire ?

Le Kaddish des Orphelins dessine le portrait d’un écrivain dans l’intimité de son geste créateur.

Documentaire, France, 2015, 52 min, Dublin films, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Bande annonce

Diffusions

Lundi 6 juin 2016, 23h25 sur France 3 Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon

Jeudi 9 juin 2016, 8h50 sur France 3 Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes

DVD

Commander le DVD auprès de la librairie du Mémorial de la Shoah.

La direction de l’absent

A l’occasion de l’anniversaire de la libération du camp de Bergen Belsen, nous recevons la romancière Ruth Zylberman, fille d’une enfant déportée à Bergen-Belsen et qui publie un roman très puissant, la direction de l’absent, aux éditions Christian Bourgois. 

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Le gardien de nos frères

Cette semaine, nous recevons la romancière Ariane Bois, pour son livre « le gardien de nos frères », publié aux éditions Belfond.
Un roman qui raconte une histoire méconnue, celle des « dépisteurs », ceux qui, au sortir de la guerre, vont chercher les enfants juifs cachés dans des familles ou dans des couvents et que personne d’autre n’est venu chercher. Une histoire qui raconte de l’intérieur  les drames des familles juives décimées au sortir de la guerre, les conflits avec les prêtres ou les parents adoptifs qui ne veulent pas se séparer des petits et qui parfois les ont fait convertir au catholicisme. Mais une histoire qui parle aussi de la manière dont peu à peu se pense la reconstruction, le rôle des EI et des maisons d’enfants, et bientôt, l’espoir de la terre promise.
Au fil des pages, on reconnaît en creux des figures célèbres ou moins célèbres, Pierrot Kaufmann qui dirigeait la maison EI de Jouy-en-Josas, Frida Wattenberg, qui après avoir convoyé et placé de nombreux enfants, fut l’une de ces « dépisteuses » pour venir les chercher, et tenta elle même l’expérience de l’immigration clandestine en Israel, Mila Racine qui convoya des enfants en Suisse avant d’être déportée, Marianne Cohn qui pris le relais et fut torturée à mort, sans oublier la célèbre attaque du train de Mazamet qui fit les heures de gloire des EI pendant la guerre et sur laquelle le roman s’ouvre.
De nombreuses rencontres sont prévues, à commencer par le Mémorial de la Shoah le 13 mars 2016 à 14h, en présence d’Ariane Bois et de Frida Wattenberg.
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