Parce que j’étais peintre

A l’occasion de la sortie en salles le 5 mars 2014  de « Parce que j’étais peintre, l’art rescapé des camps nazis », nous recevons le réalisateur Christophe Cognet.

Sortie nationale : mer. 5 mars 2014 – Ce film mène une enquête inédite sur les oeuvres réalisées clandestinement dans les camps nazis. Il dialogue avec les rares artistes déportés encore vivants et avec les conservateurs de leurs oeuvres : des émotions qu’elles suscitent, de leur marginalisation, leur signature ou leur anonymat, de leur style, ainsi que de la représentation de l’horreur et de l’extermination.

Dans ce voyage parmi ces fragments d’images clandestines et les ruines des anciens camps, il propose ainsi une quête sensible entre visages, corps et paysages, pour questionner la notion d’oeuvre et interroger frontalement l’idée de beauté.

L’enjeu en est dérangeant, mais peut-être ainsi pourrons-nous mieux nous figurer ce que furent réellement ces camps, appréhender les possibles de l’art et éprouver ce qu’est l’honneur d’un artiste – aussi infime et fragile que soit le geste de dessiner.

Documentaire, 1h44, France / Allemagne, 2013, La Huit Production

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Sortie nationale : mercredi 5 mars 2014

Film sélectionné au Festival international du film de Rome en novembre 2013

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Les 114 portraits faits de 1943 à 1945 par l’artiste polonais Franciszek Jazwiecki à Buchenwald, Gros Rosen, Sachsenhausen et Auschwitz, conservés dans les réserves du Museum d’Auschwitz-Birkenau. © Jour2Fête

Maryan: la ménagerie humaine

Notre invitée cette semaine est Nathalie Hazan Brunet, conservatrice, commissaire de l’exposition sur le peintre Maryan, survivant de la Shoah, au Musée d’art et d’histoire du judaïsme.

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Peuplée de juges, de gardiens de camps, de clowns, d’inquisiteurs, de bourreaux, d’imbéciles – une humanité avilie ou terrorisée –, l’œuvre de Maryan (Pinchas Burstein, 1927-1977) est puissante, tragique, grinçante, inclassable. Né en Pologne, à Nowy Sacz, Maryan passe son adolescence dans des ghettos, des camps de travail et de concentration.

Seul survivant de sa famille, il part en 1947 pour la Palestine et entre à l’école d’art Bezalel à Jérusalem, où il expose pour la première fois en 1949. L’année suivante, il se rend à Paris, étudie à l’École nationale supérieure des beaux-arts, dans l’atelier de Fernand Léger, et suit des cours de lithographie.

Dès 1952, il expose à la galerie Breteau, puis, à partir de 1956, à la galerie de France, tout en participant à de nombreux salons et expositions collectives. En 1962, lassé du monde de l’art parisien, il s’installe à New York et devient citoyen américain. Il décède subitement, au Chelsea Hotel, en 1977.

Dans les années 1950, sa peinture oscille entre une figuration cubisante, graphique et narquoise et une abstraction dans laquelle on devine des corps, des visages, des formes animales.

À partir de 1960, ses personnages enfermés dans des boîtes cèdent la place à un carnaval de créatures, mi-hommes mi-animaux, incarnant pouvoir, autosatisfaction, dégoût, idiotie. Si sa peinture trouve à New York un environnement artistique où se déployer, cette liberté coïncide avec une fragilité grandissante, physique et mentale, de l’artiste.

En 1971, sur les conseils de son psychanalyste, Maryan a recours au dessin pour expurger les visions qui l’obsèdent. Une année durant, il remplit à l’encre de Chine neuf carnets. Cet ensemble, sans équivalent, qu’il intitule Ecce homo sera présenté pour la première fois. Ils constituent le cœur et la trame de l’exposition. Avec un humour désespéré et ravageur, il y revient sur son enfance, sur sa traversée de la guerre, qu’il accompagne de commentaires lapidaires dans un anglais mâtiné de français, de yiddish et de polonais.

L’exposition n’est pas une rétrospective. Hormis un tableau clé de 1952, elle reprend les temps forts de l’œuvre peint et dessiné de 1960 à 1977. Elle comprend, outre les carnets de 1971 – donnés par la veuve de l’artiste au musée national d’Art moderne, Centre Pompidou en 2012 –, vingt peintures et une quarantaine de dessins regroupés par séries. Des extraits du film Ecce homo, tourné au Chelsea Hotel en 1975, seront montrés dans le parcours.

Exposition

Du mercredi 6 novembre 2013 au dimanche 9 février 2014

Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris

Commissariat

Commissaire : Nathalie Hazan-Brunet
Commissaire associée : Catherine Thieck
Chargée de projet : Juliette Braillon

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Maryan 1963 New York  photo Bernard Gotfryd
Maryan 1963 New York photo Bernard Gotfryd

Victor Young Perez

Invité cette semaine, Jacques Ouaniche, le réalisateur du film Victor Young Perez qui sortira en salles le 20 novembre 2013.

perez-victor-young-22Boxeur juif tunisien, Victor « Young » Perez est le plus jeune champion du monde des poids mouches dans l’histoire de la boxe. Ce film, soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, retrace l’itinéraire de ce sportif hors du commun interpété à l’écran par Brahim Asloum. Arrêté en septembre 1943 et déporté à Auschwitz, Perez y livrera son dernier combat. Il sera abattu lors des marches de la mort suivant l’évacuation du camp en janvier 1945.

Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé

Cette émission est consacrée au film « Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé », qui sera présenté en avant-première au Mémorial de la Shoah le 27 mars prochain. Nos invités, Jérôme Prieur, réalisateur et Mariette Job, la nièce d’Hélène Berr.

Helene BerrCe film est une adaptation du journal d’Hélène Berr paru en 2008 aux éditions Taillandier. Une adaptation qui laisse toute sa place au texte originel, puisque le film est entièrement construit sur les entrées de ce journal, tenu du 7 avril 1942 jusqu’à la date du 15 février 1944, illustré par des images d’archives de Paris, des photos de la famille Berr, des documents officiels mais aussi des images amateurs qui prennent soudain un autre éclairage grâce aux mots d’Hélène Berr. L’on entre ainsi dans l’univers d’Hélène Berr, comme si on pouvait voir avec ses yeux et entendre avec sa voix.

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Avant-première

À l’occasion de l’anniversaire d’Hélène Berr et du départ du convoi n° 70 par lequel elle fut déportée.

Mercredi 27 mars 2013, 19h30

En présence de Mariette Job, nièce d’Hélène Berr, et Jérôme Prieur, réalisateur.

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier
75004 Paris

Entrée libre sur réservation