Regards sur les ghettos

Cette semaine, notre invitée est Sophie Nagiscarde, responsable des activités culturelles au Mémorial de la Shoah, commissaire avec l’historien Daniel Blatman de l’exposition « Regards sur les ghettos » au Mémorial de la Shoah.

L’invasion de la Pologne en septembre 1939, marque le début de la Seconde Guerre mondiale. Dans les territoires annexés à l’Est, l’idée de séparer totalement les Juifs du reste de la société et de les regrouper dans des quartiers spéciaux s’impose aux nazis et des centaines de ghettos sont progressivement mis en place.

Curieusement, ces lieux d’exactions ont été immortalisés par des centaines de clichés, conservés aujourd’hui dans des centres d’archives ou chez des collectionneurs privés. Que nous donnent à voir ces images ? Quelle est leur fonction ? Propagande ? Témoignage ? Dénonciation ?

Mendel Grossman, Juifs du ghetto de Lodz disant adieu à leurs familles avant une déportation (Beth Lohamei Hagetaot)
Mendel Grossman, Juifs du ghetto de Lodz disant adieu à leurs familles avant une déportation (Beth Lohamei Hagetaot)

Les réponses sont en partie données par le contexte de leur réalisation, par la lecture des scènes représentées et bien sûr par leurs auteurs. Des unités de propagande nazies ont ainsi photographié les ghettos pour les besoins de campagnes antisémites. Des soldats allemands ont aussi pris des clichés. Enfin, plusieurs photographes juifs ont, en dépit de l’interdiction, continué à prendre des photos de leur propre destruction tout au long des années de l’occupation nazie.
Néanmoins, les perspectives portées par chacun de ces regards ne sont pas toujours limpides.
L’ambivalence reste le maître mot de ces photographies qui pérennisent un monde juif en cours d’anéantissement.

Quatre enfants juifs discutent dehors dans le ghetto de Kaunas. Photo: Georges Kadish (Crédit: USHMM)
Quatre enfants juifs discutent dehors dans le ghetto de Kaunas. Photo: Georges Kadish (Crédit: USHMM)

Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé

Cette émission est consacrée au film « Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé », qui sera présenté en avant-première au Mémorial de la Shoah le 27 mars prochain. Nos invités, Jérôme Prieur, réalisateur et Mariette Job, la nièce d’Hélène Berr.

Helene BerrCe film est une adaptation du journal d’Hélène Berr paru en 2008 aux éditions Taillandier. Une adaptation qui laisse toute sa place au texte originel, puisque le film est entièrement construit sur les entrées de ce journal, tenu du 7 avril 1942 jusqu’à la date du 15 février 1944, illustré par des images d’archives de Paris, des photos de la famille Berr, des documents officiels mais aussi des images amateurs qui prennent soudain un autre éclairage grâce aux mots d’Hélène Berr. L’on entre ainsi dans l’univers d’Hélène Berr, comme si on pouvait voir avec ses yeux et entendre avec sa voix.

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Avant-première

À l’occasion de l’anniversaire d’Hélène Berr et du départ du convoi n° 70 par lequel elle fut déportée.

Mercredi 27 mars 2013, 19h30

En présence de Mariette Job, nièce d’Hélène Berr, et Jérôme Prieur, réalisateur.

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier
75004 Paris

Entrée libre sur réservation

Les enfants dans la Shoah

On estime que près d’un million et demi d’enfants juifs ont été assassiné pendant la Shoah. Le Mémorial de la Shoah leur consacre une exposition très complète, qui permet de retracer le regard qu’on eu les enfants sur les persécutions dont ils ont fait l’objet, à partir des écrits et témoignages des enfants eux mêmes. Nous recevons cette semaine les commissaires de cette magnifique et émouvante exposition, Sophie Nagiscarde, responsable des activités culturelles du Mémorial de la Shoah et Jean-Yves Potel, conseiller sur la Pologne.

Un million et demi d’enfants juifs de moins de 15 ans ont été assassinés en Europe durant la Shoah. Au fondement de la mise à mort des victimes, le crime d’être né et lui seul. Dès le début des persécutions mises en place par les nazis et leurs collaborateurs, la plupart des enfants basculent d’un monde protégé, celui de leur famille, dans un monde inconnu, auquel malgré leurs souffrances ils doivent faire face : exil, exclusion, enfermement, peur, faim, isolement, assassinat. Leur sort, quel que soit le pays d’Europe dans lequel ils se trouvent, relève de situations particulièrement dramatiques.

Pourtant, dès 1938 des réseaux et des individus se mobilisent pour tenter de les sauver, en les cachant par exemple, ou lorsque les sauver était impossible, en leur procurant un entourage affectif, pédagogique ou moral.

De ces enfants il nous est parvenu des lettres, récits, journaux, dessins ; témoignages intimes et spontanés, ô combien précieux et d’une incroyable maturité, de leurs espoirs, de leurs luttes, de leurs sentiments, laissés avant le silence.

Ils sont la base, parmi d’autres écrits, photographies et films d’époque, de l’exposition proposée par le Mémorial de la Shoah, pour évoquer le sort et les actes des enfants qui ne sont plus, mais aussi de ceux qui ont survécu.

- Visiter le site Internet de l’exposition

Le Mémorial de la Shoah propose une programmation spéciale autour de cette exposition.

Exposition

Du mardi 19 juin au dimanche 30 décembre 2012

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris

Entrée libre

A noter également, l’exposition « C’étaient des enfants ». Déportation et sauvetage des enfants juifs à Paris, 1940-1945 présentée à l’Hôtel de Ville de Paris du 26 juin au 27 octobre 2012.

Autour du procès Eichmann

Annette Wieviorka, historienne, directrice de recherche au CNRS est l’invitée de cette émission de « Mémoires vives » consacrée à la postérité du procès d’Adolf Eichmann, à l’occasion de la soirée autour de deux grands témoins (Haim Gouri et Michael Goldmann) organisée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah le 6 juin à l’hôtel de ville de Paris et du colloque international Le procès Eichmann, réceptions,médiations, postérités qui aura lieu des 7 au 9 juin à l’INHA.

Emission animée par Perrine Kervran

Lun. 6 juin 2011, 17h – Mairie de Paris – A l’occasion du 50ème anniversaire du pocès d’Adolf Eichmann, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah organise une rencontre autour de deux grands témoins de cet événement historique : Michael Goldman-Gilad, enquêteur en charge de l’interrogatoire préliminaire d’Eichmann, et Haïm Gouri, poète et journaliste ayant couvert le procès, auteur du livre La cage de verre. <!–Survivant du ghetto de Przemysl et d’Auschwitz, Michael Goldman-Gilad fut enquêteur dans l’unité spéciale de la police israélienne en charge de l’interrogatoire d’Eichmann lors de sa détention préalable au procès.

Haïm Gouri a couvert le procès pour le journal israélien Lamerhav. Ses chroniques ont été rassemblées dans La cage de verre (Albin Michel, Paris, 1964 et 1995).

Rencontre exceptionnelle

Lundi 6 juin 2011, 17h-19h

Discussion animée par Séverine Nikel,
rédactrice en chef du magazine L’Histoire.

Traduction simultanée hébreu / français

Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris
Accès : 5, rue Lobau 75004 Paris
Métro : Hôtel de Ville

Télécharger l’invitation (pdf)

Léo Hurwitz dans la salle de tournage du procès Eichmann

Du mar. 7 au jeu. 9 juin 2011 – INHA, Paris

Ce colloque international, qui rassemble les meilleurs spécialistes allemands, américains, israéliens, français… de la question, est consacré à la médiatisation du procès par la presse écrite, la radio, la télévision, ainsi qu’à ses multiples postérités historiographiques, artistiques, littéraires, philosophiques et juridiques. <!–Co-organisation HiCSA (Histoire culturelle et sociale de l’art) et IRICE (Identités, relations internationales et civilisation de l’Europe )
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Région Ile-de-France et de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme.

Télécharger le programme du colloque (pdf)

Une nouvelle édition de Eichmann, de la traque au procès d’Annette Wieviorka aux éditions André Versaille vient d’être publiée.