Emission du 4 février 2018: notre invitée est Miry Gross, directrice des relations avec les pays francophones à l’Institut Yad Vashem, à Jerusalem.
Visuel: Miry Gross, directrice des relations avec les pays francophones et Haim Gerstner, directeur des archives de Yad Vashem, à Paris pour la présentation des résultats du projet de recherche des noms des victimes de la Shoah originaires des territoires de « Grande Hongrie »
Cette semaine, notre invité est Gilles Rozier, écrivain et directeur à la Maison de la culture yiddish à Paris pour parler du livre d’Avrom Sustkever qu’il a traduit du yiddish et qui vient de paraître aux éditions Denoël.
Le 27 février 1945, Avrom Sutzkever témoignait devant le tribunal de Nuremberg des atrocités commises par les nazis dans le ghetto de Wilno. Son témoignage, capital, entrera dans l’histoire, tant la parole des victimes fut rare lors du procès. C’est dire l’importance que revêt le récit qu’il a laissé de sa vie quotidienne entre 1941 et 1944. Jeune poète, il décrit dans ce texte l’horreur et la mort comme faisant partie de l’ordinaire, avec la volonté de restituer la sincérité du témoin tout en gardant le recul d’un observateur neutre.
Avrom Sutzkever donne notamment à voir les tentatives désespérées d’une poignée de résistants pour sauvegarder les trésors de la Jérusalem de Lituanie tandis que subsiste au sein du ghetto une vie culturelle foisonnante mais clandestine, ultime rempart devant la barbarie.
Chef-d’œuvre oublié de la littérature yiddish et document historique de première importance, Le Ghetto de Wilno mêle une écriture de l’immédiateté, guidée par l’urgence de raconter, à l’évocation sensible et dramatique d’un monde plongé dans l’abîme.
Avrom Sutzkever (1913-2010) s’est installé en Israël en 1947. Fondateur de la prestigieuse revue littéraire Di Goldene keyt, il est considéré comme l’un des plus grands poètes de langue yiddish.
Traduit du yiddish par Gilles Rozier
Préface d’Annette Wieviorka
Ouvrage publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah