Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé

Cette émission est consacrée au film « Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé », qui sera présenté en avant-première au Mémorial de la Shoah le 27 mars prochain. Nos invités, Jérôme Prieur, réalisateur et Mariette Job, la nièce d’Hélène Berr.

Helene BerrCe film est une adaptation du journal d’Hélène Berr paru en 2008 aux éditions Taillandier. Une adaptation qui laisse toute sa place au texte originel, puisque le film est entièrement construit sur les entrées de ce journal, tenu du 7 avril 1942 jusqu’à la date du 15 février 1944, illustré par des images d’archives de Paris, des photos de la famille Berr, des documents officiels mais aussi des images amateurs qui prennent soudain un autre éclairage grâce aux mots d’Hélène Berr. L’on entre ainsi dans l’univers d’Hélène Berr, comme si on pouvait voir avec ses yeux et entendre avec sa voix.

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Avant-première

À l’occasion de l’anniversaire d’Hélène Berr et du départ du convoi n° 70 par lequel elle fut déportée.

Mercredi 27 mars 2013, 19h30

En présence de Mariette Job, nièce d’Hélène Berr, et Jérôme Prieur, réalisateur.

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier
75004 Paris

Entrée libre sur réservation

Drancy, un camp aux portes de Paris

Cette semaine, Mémoires Vives revient sur l’histoire du camp de Drancy, qui a fait l’objet d’un film diffusé lundi 1er octobre sur France 2: Drancy, un camp aux portes de Paris. Avec nous pour en parler, Philippe Saada, le réalisateur et Michel Laffitte, qui a coécrit le film.

Co-écrit par Michel Laffitte, historien et auteur avec Annette Wieviorka du livre A l’intérieur du camp de Drancy(Perrin, 2012), ce documentaire rend compte de l’histoire du camp dans sa globalité et du destin des Juifs qui y furent internés entre 1941 et 1944. Il présente des documents d’archives, des témoignages de rescapés et l’éclairage de plusieurs historiens.

Habitat collectif encore en construction, la Cité de la Muette devient en 1941 un camp d’internement, puis en 1942 le camp de regroupement des Juifs de France en vue de leur déportation vers les camps d’extermination. Entre l’été 1941 et l’été 1944, 67 000 des 75 000 Juifs déportés de France sont passés par Drancy. Ils furent déportés depuis la gare du Bourget puis depuis celle de Bobigny.

Après la guerre, en dépit des commémorations, un lourd silence a longtemps entouré le camp de Drancy. Le film de Philippe Saada raconte l’histoire tragique de ce lieu en s’appuyant sur les recherches historiques les plus récentes.

Fiche technique

Documentaire, Roche productions, 71 minutes, 2012
Réalisation : Philippe Saada
Auteur : Michel Laffitte
Image : Raphaël O’Byrne et Marine Tadié
Montage : Gordana Othnin Gérard, Planimonteur
Avec la voix d’Yvan Attal
Production déléguée : Dominique Tibi

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Je m’appelle Isaac Millman

Shana Tova à tous nos auditeurs. Invitée de cette semaine, Nathalie Grenon, directrice du Cercil (centre d’études et de recherches sur les camps du Loiret). Désormais installé dans de nouveaux locaux à Orléans, qui permettent un espace d’exposition sur l’histoire des camps de Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Jargeau, le Cercil a continué son activité d’édition et publie un ouvrage de jeunesse exceptionnel, écrit et illustré par un ancien enfant caché, Isaac Millman.

Isaac Sztrymfman a sept ans quand l’Allemagne envahit la France, pays où ses parents, juifs polonais, se sont réfugiés. Le 14 mai 1941, son père, Moïshé, est arrêté et enfermé au camp de Pithiviers où il reste de longs mois. Le 25 juin 1942, il est déporté à Auschwitz. Il y est assassiné. En 1942, Isaac et sa mère, Rivelé, sont à leur tour arrêtés et emprisonnés à Autun. Sa mère soudoie un gardien pour que son fils soit envoyé dans un hôpital où, grâce à la complicité des médecins et infirmières, les enfants juifs sont déclarés malades.

Après ce refuge provisoire, Isaac est caché par plusieurs personnes, faisant alternativement l’expérience de la cruauté et de la tendresse. Il doit camoufler son identité et prend le nom de Jean Devolder.

À la fin de la guerre, Isaac ne retrouve pas ses parents. Il est adopté en 1948 aux États-Unis, et devient Isaac Millman.

Cinquante ans plus tard, Isaac Sztrymfman-Millman brise son silence pour décrire les scènes marquantes de son histoire.

Isaac Millman est né à Paris en 1933. Il vit à New York avec sa femme Jeanine. Diplômé des Beaux-Arts (Institut Pratt de New York), il a longtemps travaillé comme directeur artistique d’une agence commerciale. Il a illustré aux États-Unis les livres pour enfants de la série Howie Bowles écrits par Kate Banks. Il est également auteur-illustrateur de quatre livres pour enfants dont le héros, Moïse, est sourd-muet.
À la suite de son livre Hidden child (Enfant caché), il a écrit et illustré Arbeit mach frei, un album relatant le voyage à Auschwitz, en souvenir de ses parents, qu’il a effectué avec son petit-fils, en 2005.

Publié aux éditions du Cercil, ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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Walter Benjamin: Archives

Invité de cette semaine, Florent Perrier, philosophe, conseiller scientifique de l’exposition « Walter Benjamin Archives » au Musée d’art et d’histoire du judaïsme. 

Faire le portrait d’un homme et de sa pensée à travers ses archives, c’est le pari poétique et audacieux de l’exposition actuellement visible au musée d’art et d’histoire du judaïsme, consacrée aux archives de Walter Benjamin, philosophe, écrivain et critique. A travers 13 étapes, c’est un voyage dans la pensée et les traces de l’auteur, par le biais de ce qui reste de ses collections de jouets ou de cartes postales,  ses carnets, ceux où il consignait les mots de son fils Stefan, ceux où il notait ses lectures. Le parcours se poursuit au regard de ce qu’il a classé et confié au fur et à mesure de ses déplacements et de l’étau qui se resserrait autour des Juifs. Mais l’exposition est aussi une évocation d’un homme en mouvement, puis d’un homme en exil, qui fuyait les persécutions nazies et n’a pu être sauvé malgré les efforts de ses amis. Walter Benjamin a préféré se donner la mort dans un petit village du sud de la France en 1940, croyant ne plus avoir d’issue, alors même que ses amis lui avaient obtenu un visa d’entrée aux Etats-Unis.