Nous recevons cette semaine le réalisateur Bertrand Delais pour son film, Opération Barbie, une affaire d’Etats, diffusé le 10 mars 2015 sur Arte.
En s’appuyant sur des éléments jusqu’alors inédits, le film raconte de l’intérieur la traque de l’ancien responsable de la Gestapo et criminel de guerre Klaus Barbie. Il retrace son enlèvement programmé de longue date, depuis les jeux diplomatiques qui y ont conduit en 1983, jusqu’à son procès.
Klaus Barbie tient une place à part dans la funeste liste des dignitaires nazis qui ont occupé la France. C’est le « boucher de Lyon », l’homme qui a martyrisé Jean Moulin, préfet de la République et chef emblématique du Conseil National de la Résistance. C’est aussi celui qui a organisé la rafle des enfants d’Izieu, le 6 avril 1944, événement qui permettra de le juger en France pour crime contre l’humanité.
À partir des témoignages de ceux qui, en France, en Bolivie, en Allemagne autorisèrent et organisèrent l’arrestation, l’expulsion vers la France et l’instruction des crimes de Klaus Barbie, le film suit les étapes de ce retournement. Il s’appuie, notamment, sur des documents récemment mis à la consultation du public par le Ministère des Affaires étrangères français, les services secrets ouest-allemands, le Ministère de la Justice américain.
Documentaire, France, 2014, 52 mn. Coproduction Arte France / Siècle Productions, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Diffusion
Mardi 10 mars 2015 à 22h20, sur Arte
Le génocide arménien a eu lieu en 1915, il y aura bientôt cent ans. Aujourd’hui encore, la Turquie refuse toujours de le reconnaître et en France la question de la répression par la loi de la négation du génocide fait toujours polémique, comme en témoignent les débats houleux autour du projet de loi qui ont eu lieu en janvier 2012. Ce film de Jean-Pierre Carlon, donne la parole à plusieurs générations issues de la diaspora arménienne. La génération directement confrontée au génocide, notamment le témoignage poignant d’Ovsanna Kaloustiande, l’une des dernières survivantes du génocide de 1915, et les générations suivantes qui découvrent ou entretiennent cette mémoire toujours aussi présente. On les voit à Marseille, à Valence, à Paris, et jusqu’en Arménie, dans un récit qui retrace presque 100 ans d’histoire, depuis ce 24 avril 1915 : la violence du génocide, les longues marches jusqu’au désert de Syrie, l’arrivée en France, l’espoir d’un retour en 1947, l’Arménie soviétique, le tremblement de terre de 1989 et la guerre avec l’Azerbaïdjan, en 1991. C’est cette histoire qui va, au fil du siècle, forger l’identité de la diaspora arménienne. C’est bien la construction de l’arménité que questionne ce documentaire, et, en filigrane, l’impossible retour pour cette diaspora, à la fois fière de son identité arménienne et en même temps complètement intégrée à la société française.
La nouvelle exposition permet de mieux valoriser les riches collections du Centre: plus d’une centaine d’objets et de documents d’archives pour la plupart inédits sont dévoilés au fil du parcours, par exemple le morceau du parachute avec lequel Jean Moulin a été parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 en Provence pour mener à bien la mission qui lui avait été confiée par le général de Gaulle, à savoir l’unification des principaux mouvements de résistance non communiste ou encore la table de travail de l’historien Marc Bloch, résistant à Lyon, auquel un espace du musée est dédié.