Clandestine, témoignage d’une juive berlinoise

Cette semaine, nous recevons l’historien Dominique Bourel, directeur de recherche au CNRS, pour parler du témoignage de Marie Jalowicz, qui vient de paraître aux éditions Flammarion. Un témoignage exceptionnel, sur le parcours d’une juive berlinoise qui a réussi à se cacher à Berlin et à échapper à la déportation.

Marie Jalowicz et née à Berlin de parents juifs polonais. Elle a vingt ans en juin 1942 quand elle décide de ne plus porter l’étoile jaune et d’errer sans identité, de place en place, au risque d’être hébergée par d’authentiques nazis. Dans un récit tendu à l’extrême, elle raconte comment elle a échappé jusqu’en juin 1945 aux rafles, aux dénonciations, aux violences, au froid et à la faim.

Marie Jalowicz-Simon est l’une des rares personnes connues à avoir choisi de ne pas fuir le régime nazi mais de lui survivre dans la clandestinité. En 1997, l’un de ses deux enfants, Hermann Simon, finit par la convaincre d’enregistrer ses souvenirs. Ce livre, fidèle retranscription de ces 77 cassettes de témoignage, est un document précieux sur les conditions de survie des Juifs cachés en Allemagne. C’est aussi un récit troublant qui révèle la force de caractère de cette jeune fille, sa lucidité politique et sa finesse psychologique.

- Ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.


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Filmer la guerre: les images de la Shoah prises par les soviétiques

Cette semaine, notre invité est l’historien Alexandre Sumpf, commissaire de l’exposition présentée jusqu’au 27 septembre 2015 au Mémorial de la Shoah: filmer la guerre: les soviétiques face à la Shoah.

L'opératrice Maria Soukhova au sein d’une unité de partisans en Biélorussie en 1944 ; elle décèdera lors d’une attaque allemande quelques semaines plus tard. © RGAKFD.
L’opératrice Maria Soukhova au sein d’une unité de partisans en Biélorussie en 1944 ; elle décèdera lors d’une attaque allemande quelques semaines plus tard.
© RGAKFD.
Aujourd’hui, 70 ans après la libération des camps, chacun a en mémoire les terribles images que les photographes en ont rapportées. Seuls les opérateurs de cinéma soviétiques, au fi l de la reconquête du terrain perdu (1942-1943), puis de la conquête des pays baltes, de la Pologne et des territoires allemands orientaux (1944-1945) ont pu tourner sur les lieux des plus importants massacres de civils qu’ait connus l’Europe dans son histoire. Les images filmiques de ce crime, que l’Occident a pour la plupart oubliées, n’ont pas été exploitées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Comment et dans quels buts ont été tournées, montées et projetées ces images en URSS pendant la guerre ? Pourquoi les Soviétiques ont-ils minimisé la spécificité des Juifs parmi les victimes des exactions nazies ? Les centaines d’images montrées dans cette exposition dévoilent l’ouverture des fosses et les traces des exécutions de masse en Europe de l’Est (Babi Yar, Kertch, etc.), la libération des camps, ainsi que les multiples procès et exécutions qui suivirent la Libération. Cette exposition tente d’en comprendre les usages, et cherche à saisir comment la diffusion d’une partie d’entre elles a façonné la représentation collective de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah.

L’antisémitisme soviétique après Staline

Cette semaine, notre invitée est Sarah Fainberg, enseignant-chercheur en science politique à l’Université de Tel-Aviv et professeur affilié à l’Université de Georgetown à Washington, pour le livre qu’elle a publié aux éditions Fayard « Les discriminés, l’antisémitisme soviétique après Staline »

L’Union soviétique s’est voulue le pays de l’égalité démocratique et de l’« amitié entre les peuples ». Pourtant, Lénine puis Staline ont initié des discriminations ethniques qui se cristallisèrent en racisme d’État. Certaines minorités, tels les Tchétchènes et les Tatars

de Crimée, furent déportées quand d’autres furent promues. Les Juifs, d’abord bénéficiaires de la révolution, firent l’objet d’une violente répression officielle orchestrée par Staline après la Seconde Guerre mondiale. À la mort du Pharaon rouge, le Kremlin poursuivit à leur encontre un système tacite d’exclusion.

Pourquoi l’empire soviétique a-t-il discriminé les Juifs jusqu’à sa chute en 1991 ? Et comment les victimes inventèrent-elles de nouveaux chemins pour survivre ?

Cette enquête, forte d’entretiens menés auprès de quatre générations de Juifs originaires d’ex-URSS et d’archives inédites, dévoile la mécanique de ce monde kafkaïen où la pseudo-correction des inégalités devient une machine à broyer des minorités. Sarah Fainberg démonte les ressorts de la domination étatique, du racisme ordinaire et de la compétition interethnique, source de réflexion pour nos démocraties du XXIe siècle.

Ce livre a été publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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Jusqu’au dernier, la destruction des juifs d’Europe

 

Cette semaine et la semaine suivante, nous recevons Blanche Finger, qui a co réalisé avec William Karel le film en 8 épisodes Jusqu’au dernier, la destruction des Juifs d’Europe , diffusé sur France 2 à l’occasion du 70 ème anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau et Pawel Rozenberg qui l’a produit. Deux émissions de Mémoires Vives pour cette série qui fera référence. 

 

À partir du lun. 26 janv. 2015 sur France 2 – 70 ans après la libération du camp d’Auschwitz, cette série en 8 volets explore l’histoire de la Shoah de la montée du nazisme à la « Solution finale » jusqu’à la découverte des camps et ses conséquences dans le monde d’après-guerre. À travers l’intervention d’une cinquantaine d’historiens de premier plan, elle présente les avancées de la recherche historique tout en restant accessible au plus grand nombre.

Dans une perspective internationale, cette série donne aussi la parole à de grands témoins en s’appuyant sur des images d’archives et des images tournées aujourd’hui sur les lieux emblématiques de la Shoah.

William Karel et Blanche Finger proposent ici une vision d’ensemble de la Shoah, s’intéressant aux victimes, aux bourreaux et à leurs complices, mais aussi aux sociétés dans lesquelles ce crime sans précédent a pu être commis.

Documentaire, 2014, 8 x 52 min., Zadig Production / France télévisions

Cette série a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah

Site dédié sur France2.fr

Dossier de presse (pdf)

À partir du vendredi 9 janvier 2015 sur la RTBF

À partir du dimanche 18 janvier sur la RTS

À partir du lundi 26 janvier sur TV5 Canada


Diffusion sur France 2 :

Lundi 26 janvier 2015 à partir de 22h20 – Épisodes 1 et 2

Mardi 27 janvier à partir de 20h50 – Épisodes 3, 4, 5 et 6

Mardi 3 février 2015 à partir de 23h55 – Épisodes 7 et 8

Projection

Jeudi 29 janvier 2015, 19h30

Projection du 6e épisode, en présence des réalisateurs et de Georges Bensoussan, responsable éditorial du Mémorial de la Shoah

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris
Entrée libre sur réservation