Je vous écris du Vel d’hiv

Invitée de cette émission, Karen Taieb, responsable du service Archives du Mémorial de la Shoah, qui a rassemblé, à l’initiative de Dominique Missika,  les lettres écrites du Vel d’Hiv et parues sous le titre « Je vous écris du Vel’ d ‘hiv »  aux Editions Robert Laffont.

Emission animée par Perrine Kervran



Les 16 et 17 juillet 1942, 4 500 policiers sont mobilisés pour réaliser la plus grande rafle à l’encontre des Juifs jamais organisée dans Paris et sa banlieue. 12 884 personnes sont arrêtées : 3 031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants. Les individus ou familles sans enfants seront dirigés sur le camp de Drancy, les autres, avec enfants, vers le Vélodrome d’Hiver. Les 6 000 Juifs envoyés à Drancy seront déportés rapidement, ceux du Vel’ d’Hiv sont transférés dans les camps du Loiret, de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Le 22 juillet, soit six jours après le début de la rafle, le Vel’ d’Hiv a été entièrement évacué.
On parle beaucoup et souvent de la rafle du Vel’ d’Hiv. Mais à y regarder de plus près, il y a très peu de documents qui disent la violence de l’arrestation, les conditions dramatiques de l’enfermement, la faim, les maladies, le bruit, les odeurs…

Ces lettres, ce sont quelques mots jetés à la hâte sur un bout de papier, remis à des mains complaisantes. Pour plus de 8 000 personnes internées au Vél’ d’Hiv, moins de vingt lettres ont été retrouvées.
Pour la plupart inédites, elles étaient conservées aux archives du Mémorial de la Shoah. Pour la première fois, les voici rassemblées et publiées dans cet ouvrage. Toutes sont clandestines puisque qu’aucune correspondance n’était autorisée.
Ces lettres sont terrifiantes de vérité, de détails. Mais elles constituent aussi malheureusement seulement le point de départ de l’horreur puisque, à une exception près, toutes les personnes dont les lettres sont publiées vont être assassinées dans les camps de la mort.

Le Mémorial de la Shoah reçoit toute personne ayant en sa possession des documents (photos, lettres etc) relatifs à la vie des Juifs avant, pendant et après la Shoah. Ces documents sont, après accord, scannés et rendus aux personnes.

Andrée Salomon

L’émission de cette semaine est consacrée à Andrée Salomon (1909-1985), grande figure de la Résistance juive en France et ancienne responsable de l’action sociale de l’Oeuvre de Secours aux Enfants. Pour en parler, Georges Weill, conservateur général honoraire du patrimoine et ancien président de la Société des Etudes juives, et qui co-signe avec Katy Hazan, Andrée Salomon, Une femme de lumière aux éditions FMS/ Le Manuscrit.


Mardi  10 mai 2011, à  17h30 aura lieu à l’OSE une présentation du livre Andrée Salomon, une femme de lumièreparu dans la Collection Témoignages de la Shoah (édition FMS / Le Manuscrit). Ce livre de Katy Hazan et Georges Weill retrace, sur la base du manuscrit inédit des mémoires d’Andrée Salomon, l’itinéraire exceptionnelle de cette femme d’origine alsacienne, qui contribua à sauver de nombreux enfants juifs durant la guerre. Après s’être engagée au sein des Eclaireurs Israélites de France puis au service de la communauté juive d’Alsace, André Salomon a rejoint la Résistance dès 1940. Dans la zone sud, elle a sauvé un grand nombre d’enfants en les faisant sortir des camps d’internement de Gurs, de Rivesaltes et des Milles, en les plaçant dans les maisons de l’OSE, puis en les dispersant au sein du réseau Garel.

Cet ouvrage, qui rend hommage à cette « femme de lumière », dont la générosité et l’héroïsme permirent à toute une génération d’enfants de se construire un nouvel avenir, reconstitue son parcours à partir du manuscrit inédit de ses mémoires, de plusieurs entretiens enregistrés et des souvenirs de ses plus proches assistantes.

Rencontre / Signature

Mardi 10 mai 2011, 17h30
OSE
117, rue du Faubourg du Temple
75010 Paris

Réservation
Tél : 01 53 38 20 09 ou c.kamudu@ose-france.org

- Commander le livre

Les enfants de Buchenwald

Le 13 avril 2011, au Palais de l’Elysée, le Président de la République remettra les insignes de la légion d’honneur à 6 anciens déportés « enfants de Buchenwald », ces enfants venus des ghettos et des camps de concentration, avant d’être regroupés au camp de Buchenwald. Après la libération, 500 d’entre eux sont accueillis en France. Pour revenir sur cette histoire singulière et méconnue, nous recevons cette semaine l’historienne Katy Hazan, responsable du servive « Histoire et Mémoire » de l’OSE (Oeuvre de Secours aux enfants).

Emission animée par Perrine Kervran

Lorsque le 11 avril 1945, les soldats de l’armée américaine pénètrent dans le camp de concentration de Buchenwald, un camp où étaient principalement détenus des prisonniers politiques, parmi lesquels les Français constituaient le groupe le plus important, ils découvrent avec stupeur un millier d’enfants et d’adolescents juifs, rescapés des « marches de la mort », qui venaient d’arriver à Buchenwald.

Alors que les déportés politiques sont très rapidement rapatriés vers la France, les Alliés ne savent que faire de ces jeunes qui n’ont plus ni parents ni famille.

Le rabbin aumônier des forces américaines, Hershl Schechter, ayant entendu parler du formidable travail de sauvetage mené en France par l’Oeuvre de Secours aux Enfants – qui par le biais d’un réseau clandestin est parvenu à sauver plus de  2.000 enfants juifs de la déportation – se tourne alors vers cette association pour envisager la prise en charge de ces jeunes.

L’OSE – association sociale juive qui, au sortir de la guerre, a ouvert 25 maisons d’enfants à l’intention des orphelins de la Shoah, enfants cachés ou déportés – se mobilise immédiatement, en lançant une campagne d’opinion publique sur le sort de ces enfants, relayée à la fois par le Parti communiste français et le journal L’Humanité, ainsi que par le mouvement gaulliste, en la personne de Geneviève Anthonioz-De Gaulle. Le gouvernement provisoire de la République française décide d’accueillir 426 de ces jeunes rescapés.

Le 6 juin 1945, les enfants de Buchenwald arrivent dans le préventorium d’Ecouis, lieu de transit mis à disposition de l’OSE par le gouvernement français. C’est là que les garçons deviennent les « enfants de Buchenwald », certains amers et rageurs, d’autres, joyeux drilles, cherchant à rattraper le temps perdu, vacillants mais jamais terrassés.

Pour tous, Ecouis est un choc, confrontation improbable et difficile entre des enfants détruits, fragiles et imprévisibles, et le personnel de l’OSE, indécis et placé face à une situation à laquelle il n’était pas préparé. Ils attendaient des enfants, ce fut, pour la plupart, des adolescents qui vinrent habiter les locaux du préventorium. Des peluches et des jouets avaient été disposés sur les lits des dortoirs, mais ce furent d’abord la confiance et le dialogue qu’il fallut rétablir pour rendre leur enfance disparue à ces « enfants ».

Puis, à force d’être entourés, aimés et compris autant qu’il était possible aux adultes de l’OSE de le faire, des sourires et des larmes se firent jour, larmes auxquelles bon nombre de ces enfants attribuent leur retour à l’humanité.

Quarante-huit pour cent des jeunes ont retrouvé un membre de leur famille. Les autres sont seuls au monde. A la fermeture d’Ecouis, 17 d’entre eux ont retrouvé des attaches familiales en France et 33 ont été placés dans des familles d’accueil. Les plus religieux sont envoyés à Ambloy, puis à Taverny et Versailles, les autres dans le foyer de la rue Rollin, et dans les maisons d’enfants, quelques uns à Moissac (chez les Eclaireurs israélites)  pour se refaire une santé.

Sur les 426 venus en France, une vingtaine d’enfants sont restés et ont demandé la nationalité française. Ils se sont intégrés et ont fondé une famille. Les autres se sont dispersés sur les cinq continents. Ils sont devenus israéliens, américains, canadiens, australiens. Parmi eux, l’écrivain et prix Nobel de la paix Elie Wiesel et l’ancien grand rabbin d’Israël, Meir Lau.

Katy Hazan a publié A la vie! Les enfants de Buchenwald, du shtetl à l’OSE aux éditions FMS/ Le Manuscrit

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Les enfants sans ombre

A l’occasion du cycle consacré à la Shoah en Belgique, Mémoires Vives reçoit ce dimanche Bernard Balteau, réalisateur du film Les enfants sans ombre.

Emission animée par Perrine Kervran


Ce film retrace le parcours du professeur Shaul Harel, alias Charlie Hilsberg, caché à quatre ans à la fin de 1942,
aujourd’hui éminent neuropédiatre à Tel-Aviv.
Comment a-t-il survécu durant la Shoah ? Comment
s’est-il construit ? Une histoire de résilience, en écho
à celle de milliers d’autres. Une histoire qu’il raconte
enfin, à ses propres enfants, petits-enfants
et à nous les spectateurs.

Cycle la Shoah en Belgique

Du dim. 6 au mer. 16 mars 2011 – Mémorial de la Shoah, Paris – Envahie le 10 mai 1940, la Belgique capitule et est mise sous tutelle d’une administration militaire allemande. De juin 1942 à juillet 1944, en 28 convois, 25 835 Juifs sont déportés principalement à Auschwitz-Birkenau. Chercheurs, réalisateurs, témoins, responsables de musées et lieux de mémoire abordent durant ce cycle les divers aspects de la persécution, de la déportation et du sauvetage des Juifs en Belgique.

Ce cycle aborde notamment les questions de l’organisation des persécutions et de la déportation, les attitudes des autorités belges face à la législation antijuive de l’occupant, le rôle de l’Association des Juifs en Belgique, ainsi que les actes de la Résistance, de la population et des institutions religieuses pour sauver des Juifs.

- Télécharger le programme (pdf)

- Informations et réservations sur le site du Mémorial de la Shoah.