A l’intérieur du camp de Drancy

Cette semaine, nous recevons les historiens Annette Wieviorka et Michel Laffitte qui signent aux éditions Perrin un remarquable ouvrage intitulé A l’intérieur du camp de Drancy, qui permet de retracer l’ensemble de l’histoire du camp de Drancy, mais aussi de comprendre comment les internés y ont vécu avant leur déportation. Annette Wieviorka et Michel Laffitte présenteront leur livre le 3 mai 2012 au Mémorial de la Shoah, une rencontre animée par Perrine Kervran.

Drancy est devenu un synonyme de la déportation des Juifs de France car la majorité des 76000 juifs déportés y ont séjourné ou transité. En utilisant des sources souvent inédites, Annette Wieviorka et Michel laffitte nous livrent une synthèse de l’histoire du camp, nous rappellent qui y fut interné, comment le camp fut administré, comment se déroulait la vie quotidienne des internés juifs.

Ce camp mêlaient des israélites français de vieille souche à des Juifs étrangers d’immigration récente, des élites du pouvoir et du savoir aux professions les plus humbles, adultes, vieillards, femmes et enfants.

Commandé par des Allemands, gardé et administré par des Français, Drancy, à la fois camp de représailles, de transit et de concentration, atteste l’ambiguïté criminelle des responsabilités entre l’occupant et Vichy.

Des sources inédites – correspondances clandestines, journaux intimes – permettent de reconstituer l’existence des internés dans la cité de la Muette, avec ses solidarités multiples, mais aussi la course aux privilèges, les clivages sociaux et nationaux, la famine et le désespoir d’un côté, l’école et le théâtre de l’autre, les innombrables rumeurs et l’ordre imposé parfois par les victimes elles-mêmes, enfin la menace permanente et insoutenable de la déportation.

Auteurs

Directrice de recherche au CNRS, Annette Wieviorka est historienne, spécialiste de la mémoire de la Shoah. Elle a notamment publié : Déportation et génocide, entre la mémoire et l’oubli (Plon, 1992) ; L’ère du témoin (Plon,1999), Auschwitz, 60 ans après (Robert Laffont, 2004) et L’Heure d’exactitude. Histoire, mémoire, témoignage, entretiens avec Séverine Nikel (Albin Michel, 2011).
Annette Wieviorka préside la commission « Mémoire et transmission » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Michel Laffitte, agrégé d’histoire et docteur de l’EHESS, est l’auteur notamment d’Un engrenage fatal. L’UGIF (Union générale des Israélites de France) face aux réalités de la Shoah, 1941-1944 (Liana Levi, 2003), et de Juif dans la France allemande (Tallandier, 2006).
Il est membre de la commission « Mémoire et transmission » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

L’OSE, une ONG avant l’heure

Cette semaine, nous nous intéressons à l’histoire de l’OSE (Osé) l’oeuvre de secours aux enfants, avec Katy Hazan, historienne, commissaire de l’exposition l’OSE, une ONG avant l’heure, qu’on pourra voir au Musée d’histoire de la médecine du 6 au 23 mars 2012, au Musée d’histoire de la médecine à Paris.

Qui étaient les fondateurs de l’OSE, quel était le but de cette organisation et surtout quelle est son histoire? C’est cette histoire que raconte l’exposition organisée dans le cadre du centenaire de l’organisation, que l’on peut voir au Musée d’histoire de la médecine. Une exposition qui retrace le parcours de ces médecins juifs qui, saisis par la pauvreté et les difficultés des populations juives et pauvres de Russie, ont mis sur pied des organes de soin et de prévention, des campagnes d’éducation, des centres de vacances, convaincus qu’il fallait, comme on disait au début du siècle, régénérer les Juifs pour en faire un peuple fort, sain, et bien éduqué. L’OSE accompagne les mouvements de migration des Juifs de Russie, s’implante à Berlin, Genève puis en France. Avec son savoir-faire, elle répond aux besoins nouveaux en organisant notamment des maisons d’enfants et en s’investissant dans le travail social et le sauvetage des enfants.

Programme des manifestations du centenaire de l’OSE

Les enfants du ghetto, d’Israël Zangwill

Les enfants du ghetto, d’Israël Zangwill, paru à Londres en 1892  a été en son temps un best seller, vendu à l’époque à 100 000 exemplaires. Il reparaît aujourd’hui intégralement aux éditions des Belles lettres, dans une formidable traduction de Marie-Brunette Spire, notre invitée, qui permet de profiter pleinement la langue de Zangwill et son écriture riche et foisonnante.

Ce roman qui est sous titré Etude d’un peuple singulier décrit la vie dans le misérable quartier juif de Whitechapel à Londres à la fin du XIXème siècle. Il décrit la survie de familles fraichement émigrées venues d’Europe de l’Est, qui tentent de survivre tout en recréant ou préservant le quotidien qu’ils ont quitté et le cocon de l’orthodoxie religieuse. Il décrit aussi la génération des enfants qui veulent laisser le shtettl derrière eux, oublient le yiddish et aspirent à la modernité. Il raconte encore ceux qui veulent réinventer la tradition pour la maintenir, tout en épousant la vie et la modernité londonienne.

Roman pittoresque et foisonnant, roman sociologique et historique qui valut à Zangwill d’être appelé le Dickens du Ghetto, Children of the Ghetto, régulièrement republié en Grande-Bretagne et aux États-Unis, est composé de deux parties : « Les enfants du Ghetto » et « Les petits-enfants du Ghetto. »

Cet ouvrage a été traduit et publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Les enfants du Ghetto
Étude d’un peuple singulier
Israel Zangwill
Traduction Marie-Brunette Spire
Editions Les Belles Lettres

Les combattants de l’ombre

Au sommaire de cette émission, une série documentaire en 6 volets, réalisée par Bernard George notre invité, diffusée sur Arte retraçant l’histoire de la Résistance au niveau européen, avec un volet spécifiquement consacré à la Résistance contre le Génocide, qui retrace notamment l’insurrection du ghetto de Varsovie, la résistance des Juifs dans les forêts avec les partisans,  l’exfiltration des Juifs Danois en Suède, ainsi que le sauvetage des enfants à travers l’exemple de la Belgique.

Tournée dans 14 pays, cette série documentaire  traite pour la première fois de l’histoire de la Résistance dans sa dimension européenne. Elle croise les destins individuels de ces résistants dont la somme des parcours tisse l’histoire collective, avec des témoignages, des images d’archives, et ce qui est plus rare, des reconstitutions de moments clés des récits des témoins.

Diffusion sur Arte


- Mercredi 12 octobre, 20h40

Episode 1 / 1939-1941 – Les difficiles débuts de la Résistance
Episode 2 / 1941-1942 – La Résistance s’organise

- Mercredi 19 octobre, 20h40

Episode 3 / 1942-1943 – La Résistance au génocide
Episode 4 / 1943 – La Résistance se radicalise

- Mercredi 26 octobre, 20h40

Episode 5 / 1943-1944 – La Résistance dans la tourmente
Episode 6 / 1944-1945 – Illusions et désillusions de la Résistance

Série documentaire (6 x 52 min)
Réalisation : Bernard George
Conseiller historique : Olivier Wieviorka
Coproduction : Arte France, Cinétévé, ECPAD, Toute l’Hsitoire
En partenariat avec la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du Ministère de la Défense et des Anciens combattants et la SNCF

Ce projet a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Autour de la série


Coffret 3 DVD
En vente le 19 octobre 2011
Arte éditions – 30€

Livre – Les combattant de l’ombre
de Bernard George et Ambre Rouvière
En librairies le 5 octobre
Coédition Arte éditions / Albin Michel / DMPA – 264 p. – 29 €

Site weblescombattantsdelombre.arte.tv
Présentation interactive de 67 témoignages de résistants européens
Site multisupport (web, smartphone, télé connectée…)
Réalisé par Arte Web en partenariat avec le CNDP


Exposition
Exposition de 25 panneaux mêlant témoignages de résistants et images d’archives privées inédites.  Actuellement gare de l’Est.
Prochainement aux Rendez-vous de l’Histoire à Blois (Coursive de la Halle aux Grains du 14 au 16 octobre) avant une tournée nationale et dans le circuit scolaire.