L’OSE, une ONG avant l’heure

Cette semaine, nous nous intéressons à l’histoire de l’OSE (Osé) l’oeuvre de secours aux enfants, avec Katy Hazan, historienne, commissaire de l’exposition l’OSE, une ONG avant l’heure, qu’on pourra voir au Musée d’histoire de la médecine du 6 au 23 mars 2012, au Musée d’histoire de la médecine à Paris.

Qui étaient les fondateurs de l’OSE, quel était le but de cette organisation et surtout quelle est son histoire? C’est cette histoire que raconte l’exposition organisée dans le cadre du centenaire de l’organisation, que l’on peut voir au Musée d’histoire de la médecine. Une exposition qui retrace le parcours de ces médecins juifs qui, saisis par la pauvreté et les difficultés des populations juives et pauvres de Russie, ont mis sur pied des organes de soin et de prévention, des campagnes d’éducation, des centres de vacances, convaincus qu’il fallait, comme on disait au début du siècle, régénérer les Juifs pour en faire un peuple fort, sain, et bien éduqué. L’OSE accompagne les mouvements de migration des Juifs de Russie, s’implante à Berlin, Genève puis en France. Avec son savoir-faire, elle répond aux besoins nouveaux en organisant notamment des maisons d’enfants et en s’investissant dans le travail social et le sauvetage des enfants.

Programme des manifestations du centenaire de l’OSE

Les enfants du ghetto, d’Israël Zangwill

Les enfants du ghetto, d’Israël Zangwill, paru à Londres en 1892  a été en son temps un best seller, vendu à l’époque à 100 000 exemplaires. Il reparaît aujourd’hui intégralement aux éditions des Belles lettres, dans une formidable traduction de Marie-Brunette Spire, notre invitée, qui permet de profiter pleinement la langue de Zangwill et son écriture riche et foisonnante.

Ce roman qui est sous titré Etude d’un peuple singulier décrit la vie dans le misérable quartier juif de Whitechapel à Londres à la fin du XIXème siècle. Il décrit la survie de familles fraichement émigrées venues d’Europe de l’Est, qui tentent de survivre tout en recréant ou préservant le quotidien qu’ils ont quitté et le cocon de l’orthodoxie religieuse. Il décrit aussi la génération des enfants qui veulent laisser le shtettl derrière eux, oublient le yiddish et aspirent à la modernité. Il raconte encore ceux qui veulent réinventer la tradition pour la maintenir, tout en épousant la vie et la modernité londonienne.

Roman pittoresque et foisonnant, roman sociologique et historique qui valut à Zangwill d’être appelé le Dickens du Ghetto, Children of the Ghetto, régulièrement republié en Grande-Bretagne et aux États-Unis, est composé de deux parties : « Les enfants du Ghetto » et « Les petits-enfants du Ghetto. »

Cet ouvrage a été traduit et publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Les enfants du Ghetto
Étude d’un peuple singulier
Israel Zangwill
Traduction Marie-Brunette Spire
Editions Les Belles Lettres

La conférence d’Evian de 1938

Evian 38: la conférence de la peur, c’est le titre du documentaire de Michel Vuillermet diffusé le 24 octobre 2011  sur France 3, qui évoque la conférence d’Evian, qui est souvent perçue comme le moment inaugural de l’abandon des Juifs. Pour en parler, Catherine Nicault, professeur  à l’Université Paris I, et conseillère historique du film.

Le 13 mars 1938, les troupes d’Hitler entrent dans Vienne. L’édification du grand Reich est en route. Devant le drame vécu par les persécutés du régime nazi qui cherchent à fuir leur pays en masse, et sous la pression de l’opinion publique, Franklin D. Roosevelt, Président des Etats-Unis, invite les démocraties à un comité intergouvernemental pour les réfugiés en juillet 1938 à Evian-Les-Bains. 32  nations répondent à l’appel.

Myron Taylor intervient immédiatement après Henri Bérenger le mercredi 6 juillet 1938

Cependant, après 10 jours de tractations, l’impuissance des démocraties est patente et aucune solution n’est trouvée. Les réfugiés juifs allemands et autrichiens sont livrés à leur sort.

Crédits

Le film Evian 38: la conférence de la peur a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Avec la collaboration de : Catherine Nicault, Laure Schindler-Levine et Paul Schaffer
Auteurs : Stéphanie Roussel, Michel Vuillermet, Ilos Yannakakis
Montage : Fabrice Salinié – Musique : Yan Volsy
Caméra : Philippe Chesneau
Son : Jean-Christophe Caron

La Pologne, les Juifs et le communisme

Invité de cette émission, Jean-Charles Szurek, directeur de recherches au CNRS, spécialiste de la Pologne et des relations judéo-polonaises, auteur de la Pologne, les Juifs et le communisme, paru aux éditions Michel Houdiard.

Emission animée par Perrine Kervran.

Cet ouvrage est un recueil d’articles qui retracent l’histoire des relations entre les Juifs et les Polonais et celle de l’antisémitisme en Pologne qui a pris de nombreuses formes, en particulier les terribles progroms d’après guerre comme celui de Kielce en 1946. On le sait aujourd’hui: l’idéologie communiste, son socle antifasciste et l’universalisme assimilationniste du régime ont organisé l’oubli de la spécificité juive de l’extermination. Mais Jean-Charles Szurek nous livre aussi un regard sociologique sur le présent et sur la façon dont aujourd’hui se construit de mieux en mieux l’historiographie de la présence juive en Pologne, sa politique mémorielle, et la renaissance d’une certaine vie juive polonaise – à la faveur d’un mouvement récent où de nombreux enfants cachés qui se croyaient polonais et catholiques découvrent aujourd’hui leur judéité.