l’inauguration du Mémorial de Drancy

Le 21 septembre 2012, le Président de la République, François Hollande, a inauguré le Mémorial de la Shoah à Drancy, un nouveau lieu d’histoire et d’éducation situé face à la Cité de la Muette. Réalisé à l’initiative et grâce au soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ce centre a pour vocation de présenter l’histoire du camp de Drancy. Invités de cette émission spéciale, David de Rothschild, président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et Philippe Allouche, son directeur général.

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Le Mémorial de la Shoah Drancy, c’est un bâtiment contemporain aux parois de verre conçu par l’architecte Roger Diener, situé en face de la cité de la Muette, qui a servi de camp d’internement et de transit, l’antichambre de la mort pour la grande majorité des déportés juifs de France. Intégralement financé par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ce lieu est un complément du Mémorial de la Shoah à Paris, et sera un moyen de médiation entre l’ancien camp et le public, un lieu pédagogique et un lieu de transmission de l’histoire de ce camp d’où 63 000 Juifs ont été déportés vers les camps d’extermination nazis.

Informations complémentaires

Créée en 2000, La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a pour dotation les fonds spoliés aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec les produits de cette dotation, elle finance le Mémorial de la Shoah, le nouveau centre de Drancy et des projets dans les domaines de la solidarité avec les survivants, l’histoire, la mémoire, l’éducation et la transmission de la culture juive. La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a soutenu ainsi 2400 projets depuis sa création.

Drancy, un camp aux portes de Paris

Cette semaine, Mémoires Vives revient sur l’histoire du camp de Drancy, qui a fait l’objet d’un film diffusé lundi 1er octobre sur France 2: Drancy, un camp aux portes de Paris. Avec nous pour en parler, Philippe Saada, le réalisateur et Michel Laffitte, qui a coécrit le film.

Co-écrit par Michel Laffitte, historien et auteur avec Annette Wieviorka du livre A l’intérieur du camp de Drancy(Perrin, 2012), ce documentaire rend compte de l’histoire du camp dans sa globalité et du destin des Juifs qui y furent internés entre 1941 et 1944. Il présente des documents d’archives, des témoignages de rescapés et l’éclairage de plusieurs historiens.

Habitat collectif encore en construction, la Cité de la Muette devient en 1941 un camp d’internement, puis en 1942 le camp de regroupement des Juifs de France en vue de leur déportation vers les camps d’extermination. Entre l’été 1941 et l’été 1944, 67 000 des 75 000 Juifs déportés de France sont passés par Drancy. Ils furent déportés depuis la gare du Bourget puis depuis celle de Bobigny.

Après la guerre, en dépit des commémorations, un lourd silence a longtemps entouré le camp de Drancy. Le film de Philippe Saada raconte l’histoire tragique de ce lieu en s’appuyant sur les recherches historiques les plus récentes.

Fiche technique

Documentaire, Roche productions, 71 minutes, 2012
Réalisation : Philippe Saada
Auteur : Michel Laffitte
Image : Raphaël O’Byrne et Marine Tadié
Montage : Gordana Othnin Gérard, Planimonteur
Avec la voix d’Yvan Attal
Production déléguée : Dominique Tibi

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Le Site-Mémorial du camp des Milles

En août 2012, le Site-Mémorial du camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, ouvrira ses portes au public, avant l’inauguration officielle prévue le 10 septembre 2012. Alain Chouraqui, directeur de recherches au cnrs et Président de la Fondation du camp des Milles-Mémoire et éducation, nous présente le projet en avant première.

Le camp des Milles constitue le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact et accessible. Un lieu qui témoigne de l’internement dans la zone « libre », et notamment de l’internement d’artistes célèbres comme Max Ernst ou Hans Bellmer, mais aussi de la Shoah: 2000 Juifs, hommes, femmes, enfants sont en effet déportés à Auschwitz-Birkenau en septembre 1942, avant même l’occupation par les Nazis de la zone libre. Une histoire qui a mis du temps à être connue de tous, et qui sera désormais expliquée dans le Site-Mémorial qui sera inauguré le 10 septembre 2012. Un site qui fait place à l’histoire, au recueillement, mais qui se veut aussi lieu d’éducation. Un des objectifs est ainsi de s’adresser aux jeunes, pour les sensibiliser aux processus qui font basculer la démocratie dans le totalitarisme, et aux mécanismes individuels qui font que l’on choisit de résister, de fermer les yeux ou de collaborer.

Et vous trouvez ça drôle?

Cette semaine, nous recevons Gérard Rabinovitch, chercheur au CNRS en philosophie politique, autour de son dernier livre, Et vous trouvez ça drôle? paru aux éditions Bréal.

Un titre en pied de nez pour un ouvrage qui propose des variations sur le rire et son histoire, car le rire a une histoire, que l’on peut retracer depuis l’Antiquité  jusqu’à la création de la notion d’humour au XVIII ème siècle par les philosophes moraux anglais en passant bien sûr par le Moyen âge, en particulier l’humour juif du XII ème siècle.Un livre qui permet aussi de distinguer entre les différentes formes de rire, le rire joyeux, bienveillant, mais aussi le rire moqueur, le rire sardonique, le rire qui a vocation à assassiner l’autre. Gérard Rabinovitch nous éclaire aussi sur tous ceux qui ont cherché à éteindre les rires, en particulier les nazis, mais aussi d’autres régimes qui ont compris la dimension de liberté intérieure attachée à l’humour.

Il offre ici un essai, à la fois, historique, philosophique, psychanalytique, agrémenté de plusieurs cahiers d’histoires drôles.